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Rendre Culte, Adorer
Bibliquest
Bibliquest a utilisé de larges extraits des ouvrages de
Michael Hardt (FAQ)
+ Arend Remmers (l’adoration chrétienne)
+ Jean Paul Berney (« L’adoration, l’aspect le plus élevé du service chrétien », 1993
+ « Le culte et le repas du Seigneur », 1979,
par permission de l’Éd. ‘Service d’orientation biblique’, Ste Foy, Québec).
Table des matières abrégée :
1 Une NÉCESSITÉ PRIMORDIALE : Rendre honneur à Dieu
2 DE QUOI S’AGIT-IL : CULTE, ADORATION, louange, prosternement… ?
3 QUI peut être ADORÉ ? À QUI s’adresse l’ADORATION ?
4 QUI REND CULTE ET ADORE ? QUI SONT LES VRAIS ADORATEURS ? (Jean 4v23)
5 CE QUI EST OFFERT dans LE CULTE. SUJETS d’ADORATION
6 COMMENT rendre CULTE ou ADORER ?
7 QUAND rendre CULTE ou ADORER ?
9 RESPECT de la PRÉSENCE du SEIGNEUR
Table des matières détaillée :
1 Une NÉCESSITÉ PRIMORDIALE : Rendre honneur à Dieu
1.1 Pourquoi est-ce indispensable ?
1.2 Reconnaissance et émerveillement des croyants
1.3 Le croyant chrétien a encore d’autres motivations
1.3.1 Entretenir le souvenir du Seigneur Jésus et de Sa mort
1.3.2 Répondre au désir de Dieu qui cherche des adorateurs
1.3.3 Exercer la fonction de sacrificateur que Dieu lui a donnée
1.3.4 Raviver dans nos cœurs l’espérance du retour du Seigneur Jésus
2 DE QUOI S’AGIT-IL : CULTE, ADORATION, louange, prosternement… ?
2.2 Différence d’avec d’autres activités chrétiennes — Des confusions à ne pas faire
2.4 Quelques termes de l’ Ancien Testament
3 QUI peut être ADORÉ ? À QUI s’adresse l’ADORATION ?
3.2 À QUI s’adresse l’adoration ?
3.2.1 Adoration adressée à DIEU seul
3.2.2 Ne pas faire de confusion entre les Personnes de la Trinité
3.2.3 Adoration adressée au PÈRE
3.2.4 Adoration adressée au FILS
3.2.5 Pas d’adoration adressée au Saint Esprit
3.2.6 Autres objets d’adoration : L’idolâtrie
4 QUI REND CULTE ET ADORE ? QUI SONT LES VRAIS ADORATEURS ? (Jean 4v23)
4.2 Sacerdoce universel des croyants
4.3 Bonne conscience et cœur pur
4.4 Faut-il avoir un don ou avoir une charge dans l’assemblée pour rendre culte et adorer ?
4.6 Collectivement ou individuellement ?
4.6.1 L’adoration est-elle une activité individuelle ou collective ?
4.6.2 Y a-t-il une réunion d’assemblée réservée à l’adoration (collective) ?
5 CE QUI EST OFFERT dans LE CULTE. SUJETS d’ADORATION
5.1 Comparaison des cultes selon l’Ancien et le Nouveau Testament (Héb. 9 et 10)
5.2 Les offrandes dans l’Ancien Testament sont des images pour le chrétien
5.3 Ce que montre le Nouveau Testament
5.4 Qu’est-ce que l’adoration «en esprit» et «en vérité» ?
5.5 Ce qui est agréable à Dieu
5.6 Quelques sujets d’adoration ou de louanges
5.6.1 Adoration spontanée : Les doxologies dans le Nouveau Testament
5.6.1.1 Doxologies adressées à Dieu ou à Dieu le Père
5.6.1.2 Doxologies adressées au Père et au Fils
5.6.1.3 Doxologies adressées au Fils de Dieu
5.7 PSAUMES 120 à 136 — Adoration en ordre et progressive
5.7.1 Psaumes des degrés : 5 groupes de 3 psaumes.
5.8.1 En quoi le culte juif est-il différent du culte chrétien ?
5.8.2 Danger actuel de recommencer un culte semblable au culte juif
5.9 COLLECTE, sa place en rapport avec le culte
5.9.2 Pratique des collectes. Quand collecter ?
5.9.3 Manière de donner pour la collecte
5.9.5 Mauvais usages des collectes
6 COMMENT rendre CULTE ou ADORER ?
6.1 L’action de l’Esprit Saint
6.1.1 L’adoration par l’Esprit
6.1.2 L’adoration selon la Parole de Dieu (l’Écriture)
6.1.3 Avec bienséance et avec ordre
6.1.4 Besoin d’un conducteur de louange ?
6.2 État spirituel : Contempler une personne
6.4 Le CHANT, sa place dans l’adoration
6.4.1 La signification de quelques mots
6.4.3 Expression de joie. Moyen de progrès dans la foi
6.4.4 Qualité des paroles des cantiques. Paroles en accord avec l’Écriture
6.4.5 Adoration collective par le chant : l’exemple de Exode 15
6.4.6 Adoration collective : interaction des uns et des autres
6.4.7 Attitude de ceux qui chantent
6.4.8 Le chant et la cène. Le chant et la collecte.
6.4.9 Les mélodies, les genres de musique
6.4.10 Les instruments de musique
7 QUAND rendre CULTE ou ADORER ?
7.1 Occasionnellement ou régulièrement ? Spontané ou planifié ?
7.1.3 « Planifié », ou plutôt régulier
7.3 Adoration au ciel ? actuelle ou future ?
8.1 Sur la terre : Réunis « au nom du Seigneur », « autour de Lui »
8.2 Dans l’Église : quelle église ? Dans la maison de Dieu : quelle maison ?
8.3 Dans le sanctuaire céleste
8.3.1.1 Dans les lieux célestes (Éph. 2)
8.3.1.2 Héb. 10 dans le sanctuaire
9 RESPECT de la PRÉSENCE du SEIGNEUR
9.2 Attitude pratique marquée par le respect
9.2.2 Le silence, tranquillité
9.2.4 La communion fraternelle
9.2.5 Enseignement des enfants et modèle présenté
10.2 La négligence de la confession des péchés
10.3 Transformer le culte en « partage »
La troisième parole de l’Écriture rappelée par notre Seigneur dans la tentation au désert juste avant de commencer Son ministère a été : « Tu rendras hommage au Seigneur ton Dieu, et tu le serviras Lui seul » (Matt. 4v10).
En effet Dieu est le Dieu créateur, tout-puissant, omniscient, admirable dans tout ce qu’il a fait, notamment ce qu’Il a fait en rapport avec les besoins de l’homme. Nous Lui devons l’existence. Après la création, Il a continué à s’intéresser à l’homme et à s’en occuper, et à lui communiquer des bienfaits (Matt. 5v45 ; Actes 14v16-17 ; 17v25). « Sa puissance éternelle et sa divinité se discernent par le moyen de l’intelligence, par les choses qui sont faites », c’est-à-dire créées (Rom. 1v20). Cette connaissance de Dieu, est certes élémentaire, mais elle suffit déjà pour que celui qui Le connaît ainsi, sente le besoin de Le glorifier (= Lui rendre honneur pour ce qu’Il est) et de Lui rendre grâces (= Le remercier pour ce qu’Il a fait), faute de quoi, l’homme perd la vraie intelligence et devient aveugle spirituellement, au point d’être inexcusable. C’est ce que dit Romains 1v21.
L’œuvre du Créateur est un sujet d’émerveillement et de louange dont une expression est donnée en Apoc. 4v11 : « Tu es digne, notre Seigneur et notre Dieu, de recevoir la gloire, et l’honneur, et la puissance ; car c’est toi qui as créé toutes choses, et c’est à cause de ta volonté qu’elles étaient, et qu’elles furent créées ». C’est à Lui que nous devons la vie et le maintien de notre vie (Héb. 1v3 ; Actes 17v25).
Tout homme est concerné tout de suite par ces questions, comme le montre le récit d’Abel et Caïn les premiers enfants d’Adam et Ève (Genèse 4). Et toute de suite il se fait la différence entre ce (et celui) qui est agréable à Dieu et ce (et celui) qui ne l’est pas. On reverra ce point plus loin.
Ceux qui sont au bénéfice de l’œuvre incomparable de la rédemption, parce qu’ils ont cru au Seigneur Jésus, ont encore d’autres sujets de reconnaissance et d’émerveillement quand ils comparent ce qu’ils étaient dans l’état de perdition et ce qui leur est donné par le Dieu Sauveur : ils ne peuvent que louer ce Dieu Sauveur. Une expression de cette louange qui jaillit du cœur est donnée en Apoc. 5v12 : « Digne est l’Agneau qui a été immolé, de recevoir la puissance, et richesse, et sagesse, et force, et honneur, et gloire, et bénédiction ».
Les vrais croyants pensent en outre à l’œuvre que le Seigneur Jésus a accomplie à la croix, — à Sa grâce qui L’a conduit à vivre dans la pauvreté afin qu’ils soient enrichis (2 Cor. 8v9), — à Son amour qui L’a conduit à se livrer pour eux (Éph. 5v2), — à Son obéissance dans laquelle Il s’est abaissé jusqu’à la mort (Phil. 2v8), — à Son dévouement qui L’a conduit à se donner Lui-même pour leurs péchés afin de les retirer du monde (Gal. 1v4) — tout cela éveille en eux des sentiments de reconnaissance, de louange et d’adoration.
Ennemis de Dieu, nous avons été réconciliés ; coupables, nous avons été pardonnés (rémission des péchés ; Éph. 1v7) ; méritant le jugement, nous avons été justifiés (Rom. 3v24) ; souillés, nous avons été purifiés (Héb. 10v22) ; esclaves du péché et de Satan, nous avons reçu la rédemption ; nous avons été rachetés (Col. 1v14) ; morts dans nos péchés, nous avons été vivifiés (Éph. 2v5) ; dans les ténèbres, nous avons été amenés à la lumière de Dieu (1 Pierre 2v9). Nous sommes devenus des enfants de Dieu (Jean 1v12), des membres du corps de Christ (Éph. 5v30), des pierres vivantes de la maison de Dieu, une sainte sacrificature (1 Pierre 2v5) ; etc.etc.
Que de sujets de reconnaissance envers Dieu !
On comprend aussi que le culte, l’adoration, sont étroitement liés à notre connaissance de Dieu et de ce qu’Il a fait.
Ce souvenir s’exprime dans la Cène (fraction du pain et boire la coupe). Le Seigneur a demandé à Ses disciples : « Faites ceci en mémoire de moi » (Luc 22v19, 20 ; 1 Cor. 11v23, 24). Le pain, symbole de son corps, et la coupe, symbole de son sang — les deux séparés — parlent de Sa mort.
« Mais l’heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car le Père en cherche de tels qui L’adorent » (Jean 4v23).
Dieu cherche des adorateurs, mais ce n’est pas quelque chose qu’Il exige, comme un commandement de loi. La vraie adoration ne peut être qu’une chose spontanée, venant du cœur.
Cette fonction, également appelée sacrificature ou sacerdoce, s’exerce en offrant des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus-Christ (1 Pierre 2v5). C’est le fruit des lèvres qui confessent (ou bénissent) son nom (Hébreux 13v15).
« Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne » (1 Cor. 11v26).
Les mots utilisés pour l’honneur rendu à Dieu varient beaucoup selon les langues et les versions de la Bible. En outre il y a souvent de la confusion ou de l’incompréhension dans l’usage des mots.
SE PROSTERNER
« Se prosterner » est littéralement une attitude physique où l’on est à genoux par terre, en principe le front contre terre. C’est une attitude de grande humilité devant la grandeur, la majesté et la dignité de Dieu et du Seigneur Jésus. Quelquefois ce terme est utilisé de façon imagée où on se courbe devant Dieu, mais ce qu’il exprime est bien qu’on se place dans une attitude de grande humilité.
L’attitude spirituelle dont on va parler ci-après, celle de « rendre culte », « rendre hommage » et « adorer » peut s’accompagner d’une attitude physique exprimant la révérence envers Dieu, comme s’incliner, se courber, s’agenouiller et même se prosterner.
RENDRE HOMMAGE / ADORATION, ADORER
« Rendre hommage » est traduit dans plusieurs versions par « adorer ». La version J.N.Darby a préféré « rendre hommage » parce qu’on trouve l’hommage rendu à une autre personne qu’à Dieu (Matthieu 18v26, à un maître d’esclave dans une parabole). Mais Pierre refusant l’hommage de Corneille (Actes 10v25-26 ; même chose en Apoc. 19v10) montre bien que le croyant ne doit rendre hommage qu’à Dieu. Les mots « adorer » et « adoration » sont pareillement réservés à Dieu.
ADORATION, ADORER / LOUANGE, LOUER
Adorer, c’est rendre à Dieu l’hommage qui lui est dû en vertu de ce qu’il est (Luc 24v52 ; Jean 4v22-24 ; 9v38 ; Apoc. 5v9a).
Dans la louange, on rappelle plutôt ce que Dieu a fait (Matt. 11v25 ; Luc 19v37 ; 1 Cor. 11v2, 17, 22 ; 1 Pierre 2v14), des « hauts-faits » et aussi des bienfaits.
Dans l’adoration, on est centré sur la personne même de Dieu (toute Sa personne), Ses attributs (grandeur, sainteté, etc.) et Ses caractères (Apoc. 5v9 : « Tu es digne ») ; on peut aussi rappeler ce qu’Il a fait, mais en vue de montrer Ses qualités, Ses perfections, Ses gloires (les perfections révélées). Les disciples, après avoir adoré le Seigneur Jésus, retournèrent à Jérusalem avec une grande joie (Luc 24v52), et étaient continuellement dans le temple, louant et bénissant Dieu (Actes 2v47 également). Le chrétien adore Dieu individuellement ou collectivement.
La Bible ne nous donne pas de définition de l’adoration. Mais elle nous montre, par bien des exemples et des images, quel est l’hommage que Dieu désire recevoir de ceux qui Le connaissent et qui L’aiment (les « fidèles »).
RENDRE GRÂCES / ACTIONS DE GRÂCES
« Rendre grâces » c’est remercier Dieu pour ce qu’Il nous a fait, pour ce que nous recevons (voir Actes 27v35 ; 2 Cor. 9v15 ; 1 Thess. 1v2) ; l’accent est surtout mis sur le bien que nous en avons reçu. Les mots « remercier » et « remerciements » sont plutôt des termes de politesse ; « rendre grâces » souligne que nous reconnaissons avoir reçu des ‘grâces’ de la part de Dieu : 1 Chron. 29v14 « ce qui vient de ta main, nous te le donnons ».
Les actions de grâces, la louange et l’adoration peuvent, bien sûr, être liées et offertes conjointement (Apoc. 5v9), ce qui est souvent le cas.
RENDRE CULTE
Il y a beaucoup de confusion sur ce mot. Beaucoup de chrétiens et d’églises utilisent le mot culte pour n’importe quelles réunions religieuses, surtout celles du dimanche. « Rende culte » est un terme général pour les circonstances, les réunions où on rend honneur à Dieu en commun, et cela englobe l’adoration, la louange, et les actions de grâces.
Pour nous, le culte c’est rendre à Dieu l’honneur qui lui revient pour ce qu’Il est, et Lui exprimer la reconnaissance pour ce qu’il a fait pour nous et de nous, et on le fait spécialement quand on est assemblés entre croyants.
De ce qui précède, on voit bien que la prédication (ou : prêche), l’évangélisation et l’exhortation (ou : sermon) ne doivent pas être confondues avec l’adoration ou le culte. Ces dernières s’adressent en général à l’homme de la part de Dieu. Le culte, la louange et l’adoration sont au contraire adressé(e)s à Dieu de la part de l’homme.
La lecture de la Parole de Dieu est une activité que nous faisons tout seuls, et qui n’est donc pas un culte.
BÉNIR
Dire du bien. Dieu bénit des hommes = Il envoie de la bénédiction sur eux.
Des hommes bénissent Dieu = ils font une prière exprimant louange et actions de grâces.
Lors de l’institution de la Cène telle que rapportée dans l’évangile de Luc, le Seigneur a rendu grâces. Dans les évangiles de Matthieu et Marc il est dit que le Seigneur a ‘béni’ à l’occasion du pain et ‘rendu grâces’ à l’occasion de la coupe : les deux expressions sont synonymes.
GLORIFIER
Rendre gloire.
CÉLÉBRER
Louer avec l’idée de solennité, en général en public.
MAGNIFIER
Étymologiquement cela signifie « faire grand ». C’est exalter Dieu, Le célébrer comme étant grand.
On verra plus loin qu’un culte existait dans l’Ancien Testament, mais différent. Les livres de l’Exode et du Lévitique nous en parlent. Il y avait des SACRIFICES, des OFFRANDES. Cela existe encore aujourd’hui, mais prend un autre caractère dont il est parlé plus loin dans le chapitre « Ce qui est offert ». ‘Offrande’ signifie quelque chose qui est offert, en général matériellement dans l’Ancien Testament. Les sacrifices étaient la plupart du temps l’offrande d’un animal qui était égorgé et ensuite brûlé totalement ou partiellement, ou mangé dans certains cas.
Le premier et le second commandements de la loi interdisaient d’avoir d’autre dieux que Dieu seul (Exode 20 et Deut .5). Tout au long de l’Ancien Testament il est fait des reproches au peuple de Dieu d’avoir d’autres dieux, des idoles. Ésaïe 44 est un exemple montrant l’absurdité d’avoir des idoles. L’apôtre Paul devant les Athéniens poursuit la même pensée (Actes 17v22-31), qualifiant de culte de démons tous les cultes païens qui ne s’adressent pas au vrai Dieu.
Si nous voulons prier et adorer Dieu d’une manière spirituelle et intelligente, qui corresponde à la révélation que Dieu nous a donnée, nous devons être au clair dans nos pensées. À qui nous adressons-nous ? Au Père ou au Fils ? « Je prierai par l’Esprit, mais je prierai aussi avec l’intelligence » (1 Cor. 14v15).
Ce qui vient d’être dit s’applique aussi bien aux prières personnelles que collectives. Mais dans la prière en public, cela est d’autant plus important si nous voulons que les autres soient édifiés et puissent dire « amen ! ».
On a vu que l’adoration ne doit être rendue qu’à Dieu seul, Père et Fils. Romains 1v25 présente comme un degré avancé dans la déchéance le fait « d’honorer et servir la créature plutôt que le Créateur ».
Ainsi l’adoration ou culte rendu à Marie ou aux saints sont à bannir, car ce sont des créatures, même s’ils ont eu une vie admirable ; les subtilités introduites pour distinguer des genres de culte différents pour eux (cultes de « dulie » ou « d’hyperdulie ») ne sont que des prétextes pour justifier ce que la Parole condamne.
Les attributs de Dieu sont aussi ceux du Fils de Dieu. Les qualités que nous trouvons en Dieu, comme la sainteté, la justice, la pureté, l’amour, la bonté, etc., sont aussi celles du Seigneur Jésus.
Cependant, la Bible attribue à chacune des personnes de la Trinité un rôle différent. Le Père a donné Son Fils unique (Jean 3v16), Il a envoyé le Fils comme Sauveur du monde (1 Jean 4v14). Mais tout ce qui relève de l’humanité du Seigneur n’a trait qu’au Fils : « Christ est mort pour nos péchés » (1 Cor. 15v3), c’est Son sang qui a été versé (Matt. 26v28), etc. On ne peut pas dire ‘Dieu est mort’, ‘le sang de Dieu est versé’ etc.
Il est dit que «le Père» cherche des adorateurs. Le nom de Père est utilisé ici pour montrer qu’Il cherche l’adoration de ceux qui sont conscients de leur relation avec Lui comme leur Père (voir aussi Éph. 1v3 ; 3v14 ; 5v20 ; Rom. 8v15 ; Gal. 4v6-7 ; etc.) Nous l’adorons pour ce qu’Il est et pour ses plans merveilleux (Éphésiens 1 et 3) et ce qu’Il a fait.
Le Fils est parfaitement Dieu et parfaitement homme. Il n’est devenu homme que lors de sa naissance sur la terre, de son incarnation, mais Il est Dieu et Fils de Dieu de toute éternité. La Parole nous dit qu’Il est le Créateur (Col. 1v16, Héb. 1v2). Il n’a jamais rien perdu de Sa divinité, mais Ses souffrances et Sa mort sont bien celles d’un vrai homme.
Jean 5v23 nous dit que le Père doit être honoré comme le Fils. L’adoration doit donc s’adresser au Fils aussi bien qu’au Père. Bien qu’Il soit devenu homme, Il a toujours été Dieu et Il est Dieu. Il est digne d’être adoré, autrement dit digne que l’hommage Lui soit rendu.
L’adoration ou l’hommage rendu au Fils figurent effectivement dans l’Écriture en Hébreux 1v6 (par les anges) et Matthieu 2v2,11 (par les mages). Pareillement le Seigneur Jésus a accepté l’hommage rendu à Dieu par ceux qui se prosternaient devant Lui : Matthieu 8v2, 9v18, 14v33, 15v25, 20v20, Jean 9v38 et d’autres. Puis l’hommage Lui a été rendu par les femmes au sépulcre (Matt. 28v9), par les disciples en Galilée (Matt. 28v16-17) et lors de l’ascension (Luc 24v52).
Le Seigneur Jésus sera éternellement le centre de l’adoration des saints dans la gloire. Dans le ch. 4 de l’Apocalypse, il est adoré comme le Créateur, et dans le ch. 5 comme le Rédempteur (l’Agneau immolé).
Le Saint Esprit nous conduit dans la louange qu’il convient d’adresser au Fils de Dieu : « À Celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang, et qui a fait de nous un royaume, des sacrificateurs pour Dieu son Père, à lui soient la gloire et la puissance, aux siècles des siècles ! Amen ! » (Apocalypse 1v5, 6). Plusieurs cantiques reprennent ces pensées :
À Celui qui nous a sauvés
Et dont le sang nous a lavés,
Soient empire et magnificence !
Digne est l’Agneau de recevoir
Richesse, honneur, force, pouvoir,
Majesté, sagesse et puissance.
(Hymnes et Cantiques n° 12).
Celui qui nous a lavés,
Qui nous a tant aimés,
Par son sang nous a rachetés,
Soit gloire, gloire, gloire,
Louange à jamais !
(Chants de victoire, 17-1).
Par contre on ne trouve nulle part dans l’Écriture qu’il soit adressé de prière ou d’adoration au Saint Esprit. La raison en est simple : le rôle du Saint Esprit est de glorifier Christ (Jean 16v14), et non pas de se glorifier Lui-même, ni même de parler de Lui-même (Jean 16v13). Le Saint Esprit nous conduit dans la vérité (Jean 16v13) et Il doit nous guider dans notre marche (Rom. 8v14 ; Gal. 5v25). Il ne s’agit pas de rabaisser le Saint Esprit, car de toute façon Il est une Personne divine inclue dans l’adoration rendue à Dieu. Mais désirant suivre l’Écriture, nous n’adorons pas le Saint Esprit puisque l’Écriture ne le mentionne pas.
Par contre, nous sommes exhortés à PRIER PAR le Saint Esprit (Éph. 6v18 ; Jude 20) et nous «RENDONS CULTE PAR l’Esprit de Dieu» (Phil. 3v3). C’est l’œuvre du Saint Esprit de nous conduire dans la prière et l’adoration. Voir plus loin le rôle du Saint Esprit dans le culte.
Dans notre société post-chrétienne, occidentale surtout, les gens prétendent être non religieux, ou non pratiquants, mais ils montrent en pratique le besoin de suivre et révérer quelque chose ou quelqu’un, que ce soit le football, les sports, le cinéma, les athlètes, les chanteurs, les acteurs et toutes sortes de leaders ou stars (célébrités) : c’est l’idolâtrie actualisée. On a déjà vu qu’un des résultats de ce que l’homme n’a pas rendu grâces ni rendu gloire à Dieu est qu’il a perdu l’intelligence et est devenu aveugle spirituellement (Rom. 1v21). En conséquence ils sont devenus fous en prétendant être sages, et se sont mis à adorer des images d’hommes, puis des images d’animaux (Rom. 1v23) : c’est l’idolâtrie, avec tout son cortège de corruption morale (Rom. 1v24-25 et suiv.). Il en est aujourd’hui comme dans le paganisme.
Tous les hommes sont responsables d’honorer Dieu comme le montre Rom. 1v20-21, mais Dieu ne peut pas recevoir quelque chose d’acceptable de ceux qui ne sont pas nés de nouveau (Jean 13v8-10). Seuls ceux qui ont été rachetés et ne sont plus sous la puissance de Satan seront en mesure d’adorer. Ceci est illustré déjà par Abel qui agit avec foi selon Héb. 11v4, et par le fait que les fils d’Israël ne pouvaient pas servir l’Éternel en Égypte (Exode 5v3 ; 7v16 etc.), mais ils avaient besoin d’être rachetés (par le sang de l’Agneau) et délivrés (par le passage de la mer Rouge). Un inconverti ne connaît pas Dieu comme son Père et est incapable de voir ce qui est excellent dans le caractère de Dieu. Et celui qui n’a pas la certitude de son salut ne peut s’approcher de Dieu que dans la crainte.
L’Ancien Testament faisait déjà apparaître qu’il y a des fidèles agréés par Dieu, et d’autres personnes caractérisées par l’infidélité et l’incrédulité. Caïn a été le premier à ne pas être agréé, et il a justement montré l’état réel de son cœur et de son esprit par le meurtre de son frère, et par l’ignorance volontaire des pensées de Dieu (Gen. 4).
Mais ce n’est que dans le Nouveau Testament qu’on trouve la distinction claire entre ceux qui sont nés de nouveau, les vrais enfants de Dieu, et ceux qui ne le sont pas ; entre ceux qui ont la vie de Dieu et ceux qui ne l’ont pas. Les croyants ont besoin d’être délivrés de la puissance de l’Ennemi pour goûter la présence de Dieu. La connaissance de l’œuvre achevée de Christ, de la sécurité éternelle du croyant et de la purification d’une mauvaise conscience (Héb. 9v12, 14 ; 10v22) donne au croyant la liberté de s’approcher de Dieu dans l’adoration (Héb. 10v19). Les enfants de Dieu Le connaissent et L’aiment : cet état d’esprit est nécessaire pour le culte et l’adoration. Ce sont eux les vrais adorateurs dont parle Jean 4v23-24. C’est à leur sujet que l’apôtre Jean déclare : « Or notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus Christ. Et nous vous écrivons ces choses afin que votre joie soit accomplie » (1 Jean 1v3-4).
En Europe comme en Amérique, le réveil du début du 19ème siècle a été un véritable retour à la Parole de Dieu. Des frères ont compris, en étudiant les Écritures, l’importance de l’adoration et la place centrale de la cène du Seigneur dans la vie d’une assemblée locale. Ils ont retrouvé aussi ce qu’on appelle « le sacerdoce universel des croyants » (1 Pierre 2v5), un aspect de la vérité oublié depuis des siècles.
Cela signifie que chaque personne née de nouveau est un sacrificateur (ou prêtre) qui peut s’approcher de Dieu sans autre intermédiaire que le Seigneur Jésus (Apoc. 1v5, 6 ; Héb. 10v19-22 ; 13v15) et offrir des sacrifices agréables à Dieu. Or si ce privilège est commun à tous ceux qui sont nés de nouveau, c’est aussi qu’il n’y a pas de classe de croyants ayant un accès spécial, il n’y a pas de clergé distinct des croyants « ordinaires », les laïcs.
Rendre culte par l’Esprit est la caractéristique en principe de tout croyant chrétien (Phil. 3v3) ; elle devrait être aussi le caractériser en pratique.
Il doit normalement y avoir croissance dans la connaissance qu’a le croyant du Seigneur, et par conséquent dans la qualité de son adoration, mais cela n’enlève rien au fait que tout croyant peut adorer.
Si le chrétien est purifié d’une mauvaise conscience par le sang de Christ (Héb. 10v19-22), et s’il reçoit cela par la foi, le sentiment de se trouver dans la présence du Dieu saint doit lui faire sentir le besoin d’une sainteté pratique : « Soyez saints, car Moi je suis saint » (1 Pierre 1v16).
David disait : « Je laverai mes mains dans l’innocence, et je ferai le tour de ton autel, ô Éternel ! » (Ps. 26v6). Cela ne signifiait pas qu’il voulait faire valoir son innocence, mais il exprimait le besoin de la confession qui précède la communion avec Dieu. Nous avons aussi besoin d’être « purifiés » avant de pouvoir adorer (1 Pierre 1v22). L’absence d’une bonne conscience en pratique peut amener au naufrage quant à la foi (1 Tim. 1v19).
Mais il ne suffit pas simplement d’avoir bonne conscience. En rapport avec la Cène, l’apôtre Paul écrit : « Quiconque mange le pain ou boit la coupe du Seigneur indignement sera coupable à l’égard du corps et du sang du Seigneur… que chacun s’éprouve soi-même » (1 Cor. 11v27-28). Cela s’appelle le jugement de soi-même (1 Cor. 11v31). On verra plus loin que cela est nécessaire pour adorer par l’Esprit.
Les dons sont de grande valeur, spécialement les dons de Christ à Son assemblée selon Éph. 4 (apôtre, prophète, pasteur et docteur, évangéliste). Ils sont utiles pour aider et guider les croyants à mieux adorer. Mais ils œuvrent de la part de Dieu envers les hommes, contrairement à l’adoration qui part de l’homme vers Dieu. Tous les vrais croyants ont qualité pour adorer, et en ont la charge et le privilège, alors que tous n’ont pas nécessairement l’un des cinq dons précités.
Pareillement les charges d’anciens ou surveillants, celles de serviteurs ou diacres, sont utiles pour la vie de l’assemblée selon Dieu. Mais ce ne sont pas des titres qualifiant pour adorer.
Les frères et les sœurs sont tous des sacrificateurs (1 Pierre 2v5 ; Apoc. 1v6) ; chaque frère, chaque sœur peut adorer le Père et le Fils. Lors du culte en commun, les frères donnent l’expression audible de l’adoration, apportant devant Dieu l’adoration des cœurs de ceux qui sont réunis. L’accent est mis sur l’activité collective — c’est-à-dire frères et sœurs adorant comme unis ensemble. Cela est mis en évidence lorsque les frères et sœurs chantent ensemble une hymne et aussi lorsqu’un frère prie à haute voix, s’exprimant au nom de l’ensemble de ceux qui sont réunis. Durant les moments de silence, tant les frères que les sœurs peuvent adorer en silence, dans leurs cœurs. Cette adoration silencieuse est magnifiquement illustrée par l’odeur du parfum de Marie, inaudible mais qui remplissait la maison (Jean 12v3). Le Seigneur a trouvé sa satisfaction (pas tellement dans l’odeur en elle-même, mais) dans les affections qui ont poussé ce cœur à lui offrir ce parfum, et dans leur à-propos en rapport avec Sa mort (pour elle une onction pour Sa mort prochaine (Marc 14v8), pour nous un souvenir de Sa mort passée).
Les deux. D’une part, nous trouvons de nombreux exemples de personnes individuelles qui ont adoré Dieu ou le Seigneur Jésus ou leur ont rendu hommage. D’autre part, c’est comme «sainte sacrificature» (non comme sacrificateurs ou comme individus), que nous offrons des sacrifices spirituels (1 Pierre 2v5). En ce sens, c’est une activité collective. On verra plus loin ce que le caractère collectif du culte implique quant à son déroulement et à la participation des uns et des autres.
Le Seigneur trouve son plaisir en toute personne s’inclinant devant lui, reconnaissant Sa grandeur, Son amour et Sa grâce, cependant l’adoration collective s’élève souvent à un niveau beaucoup plus élevé que l’adoration individuelle. Ceci provient de ce que nous sommes réunis en son Nom (Matthieu 18v20), nos yeux étant fixés sur Lui, nous sommes conduits d’une manière particulière par le Saint Esprit, et l’adoration des différents cœurs individuels est mutuellement renforcée : ce qu’un frère exprime en adoration donne lieu à une nouvelle pensée chez un autre frère. Éphésiens 3v18 parle de conseils de Dieu qui se comprennent « avec tous les saints », plutôt qu’individuellement.
L’Ancien Testament donne beaucoup d’exemples d’hommage ou adoration rendus collectivement :
· Personnes qui se sont prosterné : Les enfants d’Israël (Ex. 4v31; 12v27; 33v10), la congrégation (1 Chr. 29v20), tout le peuple (2 Chr. 7v3), Ézéchias et toute la congrégation (2 Chr. 29v28-30), le peuple (Néh. 8v6; 9v3)
· Personnes qui ont adoré : Josaphat, Juda et Jérusalem (2 Chr. 20v18)
· Personnes qui rendent culte (Ézéchiel 46v2, 3, 9).
· Exode 19v4 déclare que l’ensemble du peuple est constitué un « royaume de sacrificateurs » qui, selon le prophète Ésaïe, ont été formés pour raconter la louange de l’Éternel.
Dans le Nouveau Testament on trouve environ une quinzaine de doxologies qui, hormis quelques exemples de l’Apocalypse, sont des jaillissements individuels du cœur rendant gloire à Dieu.
Les croyants de l’assemblée ou Église sont constitués ensemble en un seul corps (Éph. 1v23 ; 2v16) et c’est parmi eux, ensemble, que la gloire est rendue « à Dieu, dans le Christ Jésus » (Éph. 3v21).
Il y a trois réunions d’assemblée régulières dans le Nouveau Testament : pour la prière (Matthieu 18v19 ; Actes 12v5) ; pour l’édification (1 Cor. 14v29), et pour la fraction du pain (Actes 20v7 ; 1 Cor. 11v23 et suiv.). Cette dernière est naturellement liée à l’adoration. Le but de cette réunion étant de rompre le pain en souvenir du Seigneur (1 Cor. 11v24-25) et d’«annoncer» Sa mort (1 Cor. 11v26), la méditation des souffrances et de la mort de Christ ne peuvent que conduire à L’adorer Lui ainsi que le Père, qui a été révélé par la mort de Christ.
L’adoration peut bien sûr avoir également lieu lors d’autres réunions, ou même en dehors des réunions d’assemblée.
Voir ce sujet plus loin à propos de l’action de l’Esprit Saint dans le culte.
Attention, le mot « offrande » désigne simplement ‘ce qu’on offre’. Ne pas confondre avec le sens restreint que certains donnent à ce mot, celui de ‘contribution financière’.
Le culte ou adoration dans l’Ancien Testament :
· Il était en grande partie matériels et impliquaient des sacrifices d’animaux, la présentation d’encens, des offrandes de gâteaux, des premiers fruits des récoltes, des libations de vin, etc.
· Il était régi par des cérémonies formelles strictes, comprenant des lieux saints, de saints vêtements, des sacrificateurs médiateurs, des ablutions rituelles, des temps d’isolement ou de mise à part, etc.
Il est une illustration ou type de l’adoration chrétienne – tout en étant fondamentalement différente. Sur leurs différences ou contrastes, voir plus bas.
Bien que l’aspect spirituel du culte ne parût guère, on voit, spécialement par les prophètes, que l’Éternel regardait à l’état du cœur de ceux qui rendaient culte (1 Sam. 16v7 ; Ésaïe 1v11-14 ; Amos 4v21-24 ; Ps. 51v6)
Le culte juif avait donc un caractère formel et matériel. À l’inverse, le culte chrétien est spirituel et non pas matériel.
Peut-être demandera-t-on pourquoi Dieu a changé entièrement la manière de Lui rendre culte ? Dieu a-t-Il changé ? Sûrement pas ! (Jacques 1v17 ; Héb. 13v8). Mais ce qui a changé c’est que Christ est mort sur la croix. Les chrétiens peuvent regarder rétrospectivement à l’œuvre de Christ en rédemption et venir à Dieu pour rendre culte sur cette base, offrant à Dieu louange et adoration dans la connaissance que leurs péchés sont pardonnés, que leur conscience est purifiée et Dieu est glorifié. Ceci était évidemment impossible au temps de l’Ancien Testament, alors que le sacrifice de Christ était encore futur. C’est pourquoi Dieu avait institué un cérémonial, un culte de formes, matériel, qui illustrait à l’avance ou préfigurait l’œuvre de Christ. Une fois que Christ est venu, ces ombres ont fait place à la réalité, le « corps » qui est du Christ (Col. 2v17).
Si nous désirons ‘rendre culte’ intelligemment, il est très utile de voir et comprendre les similitudes (ou : parallèles) et les contrastes entre le culte de l’Ancien Testament et celui du nouveau, mais il ne faut pas les mélanger.
L’offrande de Caïn avait été refusée, car c’était du fruit du sol qui avait été maudit à cause du péché. L’offrande d’Abel a été agréable : c’était un agneau de son troupeau. Les sacrifices d’animaux pratiqués tout le long de l’Ancien Testament étaient agréables à Dieu parce qu’ils préfiguraient le sacrifice de Son Fils Jésus Christ sur la croix du calvaire.
À plusieurs reprises les patriarches ont bâti des autels et offerts de sacrifices : Noé après le déluge (Gen. 8), Abraham à diverses étapes dans la terre promise, ainsi qu’Isaac et Jacob (Gen. 12v7-8 ; 13v4, 18 ; 22v9 ; 26v25 ; 33v20 ; 35v1, 3, 7). Cela nous apprend que le croyant a normalement communion avec Dieu et L’adore, et que cette adoration est basée sur ce qu’il connaît de Dieu selon Sa révélation et selon les expériences vécues.
Puis quand le peuple d’Israël a été délivré de son esclavage en Égypte, on trouve une louange collective chantée en commun par tout le peuple. Ce qui nous en est rapporté n’est pas la musique, mais les paroles. C’est une image de la reconnaissance montant vers Dieu en louange à la suite de la délivrance de la puissance de l’ennemi, le diable qui nous tenait sous l’esclavage du péché.
Puis la loi a commandé des sacrifices plus précis :
· l’holocauste (Lév. 1) était consumé en entier sur un autel. Sacrifice entièrement pour Dieu, il préfigurait l’adoration pour Dieu seul, exprimant ce que Christ et son sacrifice à la croix sont pour le Père ; l’intérieur et les jambes = Son être intérieur et Sa marche ici-bas ; les morceaux, la tête et la graisse = chaque partie de Son être, Ses pensées ; le sang = ce qui fait l’expiation,
· l’offrande gâteau (Lév. 2) à base de farine de blé, préfigurait l’adoration du Père et du Fils en rapport avec l’humanité et la vie parfaites du Seigneur Jésus (Jean 12v24 ; 6v35,51),
· le sacrifice de prospérités (Lév. 3) offert selon ce qu’on avait prospéré, préfigurait la louange et l’action de grâces en rapport avec l’œuvre de Christ pour nous et notre communion avec le Père et le Fils,
· l’holocauste continuel prescrit par la loi comprenait un agneau le matin et un le soir (Exode 29v39,41). C’était une figure de la louange qui doit monter continuellement du cœur des croyants
Ensuite les Psaumes font découvrir toutes sortes de louanges adressées à Dieu directement, et exprimant ce qu’il y a dans le cœur des fidèles pour Dieu. David a même réalisé son incapacité personnelle à offrir quelque chose de valable pour Dieu, et s’en est remis à Dieu pour produire cette louange de sa part : 1 Chron. 29v11-14.
Dans le Nouveau Testament, les choses changent radicalement, car la mort du Seigneur Jésus sur la croix du calvaire pour ôter les péchés constitue une rédemption accomplie, qui est aussi l’accomplissement des images de l’Ancien Testament, et qui les remplace. Le Seigneur Jésus l’exprime à la femme samaritaine de Jean 4 en lui annonçant que désormais la vraie adoration ne serait plus à Jérusalem (au temple), mais serait une adoration « en esprit et en vérité ». L’apôtre Pierre le confirme en parlant de sacrifices spirituels (1 Pierre 2v5) ; l’apôtre Paul aussi dit que « nous rendons culte par l’Esprit de Dieu » (Phil. 3v3).
« Dieu est esprit, et il faut que ceux qui L’adorent, L’adorent en esprit et en vérité » (Jean 4v24). L’adoration en esprit (ou : Esprit) correspond d’abord à la véritable essence, l’être de Dieu. C’est en opposition avec l’adoration matérielle. C’est par notre esprit que Dieu veut être adoré. Mais, encore faut-il que notre esprit soit en communion avec Dieu pour être rendu capable d’adorer Dieu comme il convient.
Cette adoration spirituelle qui vient du plus profond de nous- même est aussi décrite comme venant du cœur lorsque nous sommes exhortés à chanter et célébrer de tout notre cœur les louanges du Seigneur (Éph. 5v19) : « chantant et psalmodiant de votre cœur au Seigneur ». Ce qui est exprimé par la bouche doit être l’expression de la réalité dans notre être intérieur, où Dieu est adoré. Dieu lit dans les cœurs. Il sait si ce que nous disons est sincère et vient de notre cœur.
Mais « adorer en Esprit » nous dit aussi que la vraie adoration est faite dans la puissance de l’Esprit Saint, c’est-à-dire que le Saint Esprit guide l’adorateur chrétien dans ce qu’il faut exprimer devant Dieu (1 Cor. 14v26).
Sur ce sujet, voir plus loin l’adoration par l’Esprit.
Adorer « en vérité » nous dit que l’adoration est basée sur la vérité révélée. En tant que chrétiens, nous avons la pleine révélation de Dieu et de sa volonté : c’est la « vérité présente » de 2 Pierre 1v12. C’est sur cette base que nous sommes appelés à adorer. Autrefois Israël avait la révélation de Dieu par la loi et les prophètes, en sorte que Jésus pouvait dire que les Juifs savaient ce qu’ils adoraient (Jean 4v22).
Mais « adorer en vérité » nous dit aussi que l’adoration doit être réelle. Il s’agit de penser à ce que nous disons, et pas seulement de réciter quelque chose, ou d’honorer des lèvres (Matt. 15v8 ; És. 29v13).
L’Ancien Testament parle environ quarante fois d’« odeur agréable » en rapport avec les sacrifices. Le Nouveau Testament (apôtre Paul dans l’épitre aux Éphésiens, 5v2) nous dit que « le Christ nous a aimés et s’est livré lui-même pour nous, comme offrande et sacrifice à Dieu, en parfum de bonne odeur ».
Les sacrifices que nous pouvons offrir ne sont plus des sacrifices matériels, mais des sacrifices spirituels rappelant le souvenir de ce que Christ a fait, la grande œuvre de la rédemption. C’est la base d’un culte fait d’adoration, de louange et d’actions de grâces.
La Cène y a sa place, comme souvenir de la personne de Christ et de Sa mort, et elle peut bien être comme un sommet de ce culte.
1 Pierre 2v5 dit que les sacrifices spirituels sont «agréables à Dieu par Jésus-Christ». Qu’ils soient acceptables n’est pas fondé sur ce que nous sommes par nature ou dans notre vie pratique, ni sur notre éloquence, ni non plus sur la grandeur du bâtiment utilisé ou la richesse d’une liturgie, mais uniquement sur le Seigneur Jésus. Nos paroles peuvent être simples, mais si elles sont sincères et parlent de Christ et de Son œuvre, Dieu se plaît à les accepter.
Cela dit, Dieu désire que notre vie quotidienne et notre adoration soient conformes à Sa Parole. Sinon, Il ne pourra pas accepter ce qui est offert. Dieu n’a pas eu égard au sacrifice de Caïn (Gen. 4v5) parce qu’il était basé sur le principe de la «justification par les œuvres», présenté sans la foi et dans l’ignorance de la nécessité d’un sacrifice pour s’approcher de Dieu. Amos devait dire au peuple d’Israël que Dieu n’accepterait pas leurs sacrifices en raison de leurs actions (Amos 5v21et suiv.). Si nous avons déshonoré le Seigneur nous devons nous juger nous-mêmes (1 Cor. 11v31). Ainsi, nous pouvons nous approcher de Dieu pour l’adorer.
On a déjà vu plus haut quelques sujets de reconnaissance et d’adoration.
Ce qui est suggéré ci-après n’est qu’une amorce pour aider ceux qui débutent dans la vie chrétienne, car les sujets d’adoration sont infinis, et l’Esprit Saint ne saurait être limité dans Son action. « L’Éternel est grand et fort digne de louange ; et sa grandeur est insondable » (Ps. 145v3).
Dieu doit être adoré pour ce qu’Il est. Dieu est digne d’être loué pour les plans qu’Il a conçus et réalisés, pour tout ce qu’Il a fait. « Je parlerai de la magnificence glorieuse de ta majesté, et de tes actes merveilleux » (Ps. 145v5).
Souvent dans la Parole, nous sommes invités à entrer dans la présence de Dieu pour « raconter » ce qu’Il est, et aussi pour rappeler à nos cœurs oublieux Ses œuvres glorieuses en faveur des siens. Cela répond au désir du cœur de Dieu qui a dit : « J’ai formé ce peuple pour Moi-même, ils raconteront ma louange » (Ésaïe 43v21).
Les paroles de Joseph à ses frères peuvent s’appliquer à nous aujourd’hui vis-à-vis du Seigneur Jésus : « vous raconterez à mon Père toute ma gloire » (Gen. 45v13).
Ne soyons pas toujours centrés sur nous-mêmes, nos bénédictions et nos privilèges, mais apprenons à nous concentrer sur la personne du Seigneur Jésus, ce qu’Il est pour Dieu, ce qu’Il a été sur cette terre, ce qu’Il est maintenant dans la gloire et pour l’éternité. Les différents noms et titres attribués à Dieu et au Seigneur Jésus nous parlent de tout ce qui nous est donné à connaître de Dieu et de Son Fils, et ce sont là autant de sujets d’adoration.
David disait : « Je ferai le tour de ton autel, ô Éternel ! » (Ps. 26v6). Pour nous, cela correspond à considérer les différents aspects de l’œuvre de la croix, tels que l’expiation, la rédemption, la réconciliation, la substitution.
Notre Dieu est le Dieu Sauveur, qui a été jusqu’à livrer Son propre Fils pour nous (Rom. 8v32), tandis que le Seigneur Jésus s’est livré Lui-même (Éph. 5v2, 25). Dieu donnant Son Fils, est un don inexprimable (2 Cor. 9v15).
« Christ est sur toutes choses Dieu béni éternellement » (Rom. 9v5). À propos de Christ comme Fils de l’amour du Père, il est dit : « Toutes choses ont été créées par Lui et pour Lui ; et Lui est avant toutes choses, et toutes choses subsistent par Lui » (Col. 1v16-17). Et encore : « Que tous les anges de Dieu lui rendent hommage » (Héb. 1v6). « Mais quant au Fils : «Ton trône, ô Dieu, [est] aux siècles des siècles ; c’est un sceptre de droiture que le sceptre de ton règne » (Héb. 1v8).
Voici encore d’autres sujets d’adoration et de louange :
· Les desseins éternels de bonté de Dieu ;
· La vie du Seigneur Jésus comme homme parfait ici-bas ;
· Son abaissement volontaire ;
· Sa gloire morale, Ses perfections, Son obéissance, Sa puissance ;
· Son amour, Sa compassion, Sa grâce ;
· Ses souffrances, Sa mort expiatoire ;
· Sa glorieuse résurrection et Son exaltation à la droite de Dieu.
Quant à nous, nous avons été délivrés du pouvoir des ténèbres et avons été transportés dans le royaume du Fils de l’amour du Père (Col. 1v13, 14). Nos péchés sont remis (Col. 1v14) et notre position est parfaite en Christ, étant introduits dans Son intimité (Éph. 1v3-9 ; 2v4-22).
Les doxologies sont des paroles rendant gloire à Dieu. Il y a dans le Nouveau Testament plusieurs doxologies, sous forme de courtes exclamations devant ce que Dieu est ou a fait. Certaines sont adressées à Dieu le Père, d’autres au Père et au Fils conjointement, ou seulement au Fils. Aucune doxologie n’est adressée au Saint-Esprit.
Ces doxologies ne sont pas des formules à réciter machinalement, mais les méditer est une source d’édification. Elles nous enseignent aussi la différence entre l’action de grâce et l’adoration. Les prières d’adoration, de louange et d’actions de grâce, sont normalement beaucoup plus longues que ces brefs jaillissements du cœur.
« Car de lui, et par lui, et pour lui, sont toutes choses ! À lui soit la gloire éternellement ! Amen ! » (Romains 11v36) : Israël et les nations, désobéissance et miséricorde,
« Au Dieu qui seul est sage, par Jésus-Christ… soit la gloire éternellement ! Amen ! » (Romains 16v27) : révélation de l’Évangile après les temps de silence,
« Notre Dieu et Père, à qui soit la gloire aux siècles des siècles ! Amen ! » (Galates 1v5) : Notre Seigneur s’est donné Lui-même pour nos péchés en sorte qu’il nous retirât du présent siècle mauvais,
« À lui gloire dans l’assemblée (l’Église) dans le Christ Jésus, pour toutes les générations, du siècle des siècles ! Amen ! » (Éphésiens 3v21) : mystère de Christ et de l’assemblée,
« À notre Dieu et Père soit la gloire aux siècles des siècles ! Amen ! » (Philippiens 4v20) : Dieu supplée aux besoins selon Ses richesses en gloire par Jésus Christ,
« Mais miséricorde m'a été faite, à cause de ceci, [savoir] afin qu'en moi, le premier, Jésus Christ montrât toute sa patience, afin que je fusse un exemple de ceux qui viendront à croire en lui pour la vie éternelle. Or, qu'au roi des siècles, l'incorruptible, invisible, seul Dieu, soit honneur et gloire aux siècles des siècles ! Amen. » (1 Timothée 1v17) : l’exemple du premier des pécheurs,
« … le bienheureux et seul Souverain, le Roi de ceux qui règnent et le Seigneur de ceux qui dominent…, Lui qui seul possède l’immortalité, qui habite la lumière inaccessible, lequel aucun des hommes n’a vu ni ne peut voir, — auquel soit honneur et force éternelle ! Amen » (1 Timothée 6v15, 16) : le seul Souverain qui possède l’immortalité et habite la lumière inaccessible.
2 Timothée 4v18 : malgré le tribunal, délivré et conservé pour le royaume céleste
Hébreux 13v21 : le Dieu de paix qui a ramené d’entre les morts le grand pasteur des brebis dans la puissance de l’alliance éternelle, vous rende accompli pour toute bonne œuvre pour faire sa volonté
« À lui la gloire et la puissance, aux siècles des siècles ! Amen ! » (1 Pierre 5v11) : le Dieu de toute grâce vous a appelé à sa gloire éternelle ; lorsque vous aurez souffert un peu de temps vous établira sur un fondement inébranlable,
2 Pierre 3v18 : croissez dans la grâce et la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ
« Au seul Dieu, notre Sauveur, par notre Seigneur Jésus Christ, soient gloire, majesté, force et pouvoir, dès avant tout siècle, et maintenant, et pour tous les siècles ! Amen ! » (Jude 25).
« Amen ! La bénédiction, et la gloire, et la sagesse, et l’action de grâces, et l’honneur, et la puissance, et la force, soient à notre Dieu, aux siècles des siècles ! Amen ! » (Apocalypse 7v12).
Apocalypse 1v5, 6 : lavés dans son sang et fait un royaume, des sacrificateurs
Apocalypse 4v11 : gloire au Créateur
Apocalypse 5v13 : gloire à l’Agneau immolé
Apocalypse 7v10 : gloire au Dieu Sauveur
Apocalypse 7v12 : gloire à Dieu
« À celui qui est assis sur le trône, et à l’Agneau, soient la bénédiction, et l’honneur, et la gloire, et la force, aux siècles des siècles ! » (Apocalypse 5v13).
« Le salut est à notre Dieu qui est assis sur le trône, et à l’Agneau » (Apocalypse 7v10).
« À lui la gloire aux siècles des siècles ! Amen » (2 Timothée 4v18).
« Jésus-Christ, auquel soit la gloire aux siècles des siècles ! Amen » (Hébreux 13v21).
« À lui la gloire, et maintenant et jusqu’au jour d’éternité ! Amen » (2 Pierre 3v18).
« À celui qui nous aime, et qui nous a lavés de nos péchés dans son sang ; — et il nous a faits un royaume, des sacrificateurs pour son Dieu et Père ; — à lui la gloire et la force aux siècles des siècles ! Amen » (Apocalypse 1v5, 6).
« Tu es digne, notre Seigneur et notre Dieu, de recevoir la gloire et l’honneur, et la puissance ; car c’est toi qui as créé toutes choses, et c’est à cause de ta volonté qu’elles étaient et qu’elles furent créée (Apocalypse 4v11).
Le mot « psaume » est la traduction d’un terme hébraïque qui veut dire « louanges ». Le mot grec « psalmos » signifie « pincer un instrument à cordes » (le psaltérion ou la harpe). Le livre des Psaumes est un recueil de cantiques spirituels et d’hymnes inspirés dont un grand nombre étaient chantés dans le temple par des chantres (1 Chron. 25) accompagnés d’instruments de musique. Ils rendent gloire et grâces à Dieu, et expriment leurs sentiments (joie, confiance, exhortations, inquiétudes, souffrances, etc.) dans les temps d’épreuves, de découragement et de solitude.
Ces sentiments s’appliquent dans une mesure aux croyants de tous les temps, mais surtout ils nous font entrer dans ce qu’éprouvait l’âme et le cœur du Seigneur Jésus comme on ne trouve nulle part ailleurs, même pas dans les évangiles. Par exemple, la lecture et la méditation des Psaumes 22, 40 et 69 nous aident à apprécier davantage l’œuvre infinie et parfaite du Seigneur à la croix. C’est un sujet à méditer plus souvent.
Il faut toutefois bien faire la différence entre les relations de l’Éternel avec le peuple d’Israël et la position du chrétien. Celui-ci a la connaissance d’un salut parfait et accompli et a la connaissance de Dieu comme un Père (Jean 20v17 ; Rom. 8v15 ; Gal. 4v6), il est « en Christ », le Saint Esprit habite en lui (Éphésiens 1v13, 2 Corinthiens 2v21-22) ; il fait partie de l’Église, corps de Christ et épouse de Christ, il attend le retour du Seigneur pour le prendre auprès de Lui (Jean 14v3) ; son espérance est céleste et non pas terrestre. Ignorer tous ces privilèges, s’adresser à Dieu comme à « l’Éternel » ou « Jéhovah », à Christ comme notre Roi, c’est méconnaitre l’œuvre de Christ. Les doutes de l’âme et les appels à la vengeance et à la destruction des ennemis n’ont plus leur place au temps actuel de la grâce.
Les Psaumes ont été écrits avant l’incarnation du Fils de Dieu. La rédemption n’était pas encore accomplie. Le voile n’avait pas été déchiré, Dieu ne s’était pas encore pleinement révélé. Aujourd’hui, les ombres et les figures ont fait place à la réalité (Col. 1v16, 17 ; Héb. 8v5). Nous pouvons pénétrer par la foi au-delà du voile, dans le sanctuaire céleste, pour contempler un Sauveur mort pour nous, mais ressuscité et glorifié (Héb. 10v19, 20 ; 2v9).
Pour Israël, l’Éternel est le Roi qui régnera sur son peuple et châtiera ses ennemis. Le Seigneur ne régnera pas sur l’Église, mais avec elle. Nous attendons le Seigneur, non pas comme le Roi, mais comme l’époux (Apoc. 22v17). L’Église est l’épouse qui régnera à côté du Roi. Nous régnerons avec Lui (2 Tim. 2v12).
Dans les psaumes messianiques, la création entière est invitée à célébrer Dieu. Quel jour merveilleux en perspective ! Comme dit le prophète Ésaïe, en ce jour-là « la terre sera remplie de la connaissance de l’Éternel » (11v9). Ce sera le jour du rétablissement de toutes choses dont les prophètes ont parlé (Actes 3v21), mais ce n’est pas le temps actuel. En attendant, nous sommes étrangers et voyageurs sur la terre (1 Pierre 2v11). Notre mission est d’annoncer les vertus de Celui qui nous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière (1 Pierre 2v9).
Gloire à Jésus dans l’Église,
Pour son ineffable amour !
Lui-même il se l’est acquise,
Elle est à Lui sans retour.
Dans la maison de son Père
Bientôt il l’introduira ;
Brillante de sa lumière
Il se la présentera.
Gloire à Jésus dans l’Église !
Plus qu’un moment de douleurs,
Avant qu’elle soit admise
Où ne coulent plus les pleurs.
Dans ce séjour de la vie
Triomphante du tombeau,
L’Épouse à jamais ravie
Sans fin bénira l’Agneau.
(Hymnes et Cantiques, 9-1,2)
Les prières d’adoration, de louange et d’actions de grâce, sont normalement beaucoup plus longues que les brefs jaillissements du cœur des doxologies.
Comprendre ces progressions
120 à 122 : Histoire générale
123 à 125 : l’oppression et la paix finale
126 à 128 : restauration
129 à 131 : souffrances et exercices de conscience
132 à 134 : L’habitation de l’Éternel avec Son peuple (l’arche) fruit de la grâce. Louange finale
Ps. 135 : Rappel général
Ps. 136 : Adoration incessante
Lév. 6v5 : le feu qui est sur l’autel y brûlera ; on ne le laissera pas s’éteindre
Après avoir examiné le système du culte juif décrit dans l’Ancien Testament, nous devons réaliser qu’il est fondamentalement différent du culte chrétien :
Le culte juif était basé sur des choses matérielles. Le culte chrétien, par contre, est spirituel («en esprit»).
Le culte juif se composait essentiellement d’ombres, tandis que le christianisme est la réalité, la «vraie chose» : ce dernier est «l’image même des choses» (Héb. 10v1 ; voir aussi Col. 2v17).
Le culte juif anticipait ce qui se passerait à la croix. Le culte chrétien est basé sur l’œuvre achevée de Christ (Héb. 9v12, 14).
Il était caractérisé par du sang versé de manière répétée (Héb. 10v1). Le culte chrétien est basé sur le fait que l’œuvre est accomplie. Le sang a été versé «une fois pour toutes» (Héb. 9v12, 26 ; 10v12 ; Marc 14v24).
Il était marqué par des classes distinctes : le souverain sacrificateur, les sacrificateurs, les Lévites, et le reste du peuple. Dans le christianisme, Christ est le «souverain sacrificateur» et tous les croyants sont sacrificateurs (1 Pi. 2v5 ; Apoc. 1v6) et ont un accès direct pour s’approcher de Dieu (Éph. 2v18 ; Héb. 10v19-22).
Le culte juif n’a rien rendu parfait (Héb. 9v8 ; 10v1, 4). Les adorateurs chrétiens ont été rendus parfaits (Héb. 10v 14), ils ont la conscience tranquille et la liberté de s’approcher de Dieu dans l’adoration.
Le culte juif s’adressait à l’Éternel (Jéhovah, Yahvé, voir Gen. 13v18 ; Deut. 26v4). Les chrétiens connaissent Dieu comme Père et, par conséquent, ils adorent le Père (Jean 4v23), et le Seigneur Jésus, son Fils.
L’usage par les chrétiens de vêtements particuliers, d’autels, d’encens au sens propre, l’existence d’une classe spéciale de prêtres (sacrificateurs) distincte des laïcs, les rituels, rites et cérémonies programmées, y compris la liturgie, etc… — tout cela représente un retour au judaïsme — ce contre quoi l’épître aux Hébreux met vigoureusement en garde. L’épitre aux Galates condamne également le retour aux rites extérieurs de la loi, insistant que, si l’on veut suivre la loi, on devrait la suivre en entier (Gal. 5v3) ; ne la suivre qu’à moitié, c’est se condamner soi-même (Gal. 2v18). Insister sur certains passages de l’Ancien Testament (Psaume 150 pour les instruments de musique, Malachie 3v10 pour les dîmes), c’est oublier l’œuvre accomplie de Christ et les résultats qui en découlent pour le chrétien, même si ces passages sont parlant en tant qu’image de l’état d’esprit et de cœur dans lequel les fidèles devraient louer.
L’Écriture joint l’exhortation à « offrir sans cesse un sacrifice de louanges » à celle de « faire part de nos biens » (Hébreux 13v15-16). C’est pour cela qu’il est convenable de pratiquer une collecte à l’occasion de la réunion de culte : elle fait même partie du culte, et l’apôtre Paul parle effectivement aux Corinthiens de la ‘collecte chaque premier jour de la semaine’. Cette offrande de nos biens matériels est appelée un « sacrifice auquel Dieu prend plaisir », au même titre que la louange et l’adoration. Cette libéralité est aussi un parfum de bonne odeur devant Dieu (Phil. 4v18). Ceci ne contredit pas le caractère principal « en esprit » du culte chrétien dont il a été parlé à plusieurs reprises plus haut.
Il est toutefois convenable de distinguer
· une collecte pour les frais généraux occasionnés par la simple tenue des réunions (location du local, remboursement d’hypothèque, entretien général du bâtiment, chauffage, électricité, etc.). Tous les assistants aux réunions devraient participer à ce genre de frais généraux, selon leurs possibilités bien sûr.
· une collecte liée au culte proprement dit, dont le produit sert au soutien de l’œuvre de Dieu. Contribuer à ce soutien n’appartient pas aux inconvertis ni aux chrétiens qui ne sont pas en communion à la Table du Seigneur ; c’est de la responsabilité de l’assemblée locale.
Il n’y a pas d’instructions détaillées dans la Parole sur la pratique des collectes. On peut cependant faire quelques recommandations :
On ne fait pas de collecte aux réunions d’évangélisation, car le salut offert est gratuit ! (Matt. 10v8 ; 1 Cor. 9v18 ; 2 Cor. 11v7).
La collecte au culte n’est pas une « quête ». Le verbe quêter a plutôt un sens péjoratif, comme mendier.
Il n’y a pas lieu de chercher à émouvoir artificiellement les cœurs par du chant ou de la musique pendant la collecte.
Le Seigneur veut que nous lui donnions d’abord notre cœur. « Mon fils, donne-moi ton cœur » (Prov. 23v26). En parlant de la généreuse libéralité des chrétiens de la Macédoine, l’apôtre Paul dit qu’ils se sont d’abord donnés eux-mêmes au Seigneur (2 Cor. 8v5).
Combien et comment faut-il donner à l’œuvre du Seigneur ? L’Écriture nous le dit :
· Libéralement — « Celui qui sème peu, moissonnera peu, et celui qui sème abondamment moissonnera abondamment » (2 Cor. 9v6).
· Régulièrement — « Que chacun de vous, le premier jour de la semaine, mette à part chez lui... » (1 Cor. 16v2). Notre offrande doit être planifiée et préparée.
· Proportionnellement — « Chacun… selon qu’il aura prospéré » (1 Cor. 16v2). Le Nouveau Testament ne parle pas de dîme, mais devrions-nous donner moins que sous l’ancienne alliance ? Ce n’est pas seulement ce que l’on donne, mais ce que l’on garde pour nous, qui compte aux yeux de Dieu. La veuve qui avait donné deux petites pièces au trésor avait donné plus, aux yeux du Seigneur, que ceux qui avaient mis de leur superflu (Marc 12v41-44 ; Luc 21v1-4).
· Volontairement — « Que chacun donne comme il se l’est proposé dans son cœur » (2 Cor. 9v7).
· Joyeusement — « Sans regret ni contrainte, car Dieu aime celui qui donne joyeusement » (2 Cor. 9v7).
· Discrètement — « Que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta droite » (Matt. 6v3).
L’usage des collectes pour le soutien de l’œuvre de Dieu est une autre responsabilité. Il est désirable que soit donnée la priorité aux ouvriers chrétiens à plein temps, et aux œuvres et aux missionnaires recommandés par des assemblées locales avec lesquelles on ressent la communion. Il est regrettable quand l’argent ne sert pas répandre la Parole de Dieu, à propager l’évangile et à édifier des assemblées selon le modèle du Nouveau Testament.
Le Seigneur n’oublie pas ce qui est fait pour lui. Il a dit : « Donnez, et il vous sera donné... bonne mesure » (Luc 6v38). Un verre d’eau froide donné au nom du Seigneur ne perdra pas sa récompense (Mat. 10v42 ; Marc 9v41).
Souvenons-nous que le christianisme n’est pas une question de mettre en pratique des lois et des ordonnances. C’est plutôt le fait de laisser la grâce de Dieu se refléter dans notre amour pour le Seigneur, dans tous les aspects de notre vie et, entre autres, dans notre libéralité.
Il faut se rappeler que donner à la collecte, c’est donner à Dieu et pour Dieu, pour Ses intérêts. En donnant dans le trésor du temple, la veuve de Luc 21v4 donnait aux offrandes de Dieu. Le lien entre les offrandes et le culte selon Héb. 13 le souligne aussi. Alors l’usage des collectes à des fins autres que les intérêts du Seigneur est non seulement mal, mais c’est voler Dieu. Ces dévoiements ont été favorisés par la fausse doctrine de l’évangile de la prospérité, qui prétend que la bénédiction de Dieu se prouve par les richesses matérielles. C’est pervertir l’évangile. Les bénédictions du chrétien sont des bénédictions spirituelles (Éph. 1v3), et le Seigneur ici-bas (2 Cor. 8v9) et l’apôtre Paul (1 Thes. 2v9 ; Phil. 4v12 ; 1 Tim. 6v6-8) ont donné l’exemple d’une vie de simplicité. Des conducteurs religieux profitent de la doctrine de l’évangile de la prospérité pour vivre dans le luxe ; c’est méconnaitre et rejeter les avertissements sévères de 1 Tim. 6v5,9-10 : leurs désirs sont des « désirs insensés et pernicieux qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition ».
Certains cherchent à se justifier par Malachie 3v10, mais c’est ignorer que l’Ancien Testament promettait des bénédictions terrestres, tandis que le Nouveau Testament promet des bénédictions célestes (Jean 14v3 ; 1 Thes. 4v14-18 ; Phil. 1v21). Rejeter cela faisait pleurer l’apôtre Paul (Phil. 3v18-19).
Il existe encore d’autres offrandes : la bienfaisance (Héb. 13v16), le corps du croyant livré au service du Seigneur (Rom. 12v1), les résultats du travail d’évangélisation (Rom. 15v16), mais cela est autre chose que le culte ou l’adoration.
Offrir sa souffrance à Dieu est une idée de l’église catholique qui n’a aucune base dans l’Écriture.
Le sujet de la manière d’adorer « en esprit et en vérité » a déjà été considéré plus haut.
On a déjà vu plus haut que l’adoration ne s’adresse pas au Saint Esprit.
Le Saint Esprit est Dieu, mais son rôle est différent de celui du Père et du Fils. Il nous conduit dans toute la vérité (Jean 16v13), Il nous guide dans la marche (Rom. 8v14 ; Gal. 5v25). Nous prions par l’Esprit (Éph. 6v18 ; Jude 20). Quant au culte, nous le rendons par l’Esprit de Dieu (Phil. 3v3). C’est donc l’œuvre du Saint Esprit de nous conduire dans l’adoration.
En rapport avec la prière, Romains 8v26 nous dit que « l’Esprit nous aide dans notre infirmité (faiblesse) : nous ne savons pas ce qu’il faut demander comme il convient, mais l’Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables ». Pareillement en rapport avec le culte et l’adoration, le Seigneur a dit du Saint Esprit : « Il me glorifiera, parce qu’il prendra de ce qui est à moi, et il vous l’annoncera » (Jean 16v14).
C’est donc le Saint Esprit qui nous apprend à mieux connaître Dieu, Sa grandeur, Sa majesté, Ses perfections, Sa puissance, Son amour, Sa grâce, Sa sainteté, etc. C’est aussi l’Esprit qui nous fait voir les beautés du Seigneur Jésus et considérer Son œuvre rédemptrice et ses glorieux résultats.
Mais pour prier et adorer Dieu par l’Esprit, il faut nécessairement être en harmonie avec le Saint Esprit. Cela signifie qu’il ne doit pas être attristé par une mauvaise attitude ou des péchés non confessés (Éph. 4v30 ; 5v18-20). On a déjà vu plus haut la nécessité du « jugement de soi-même » des vrais adorateurs.
La Parole de Dieu est là également pour nous faire connaître ce qui est de Dieu : « La foi est de ce que l’on entend, et ce qu’on entend par la Parole de Dieu » (Rom. 10v17).
Ce que nous exprimons doit aussi être conforme à ce que l’Esprit nous révèle dans la Parole, car Dieu ne se contredit pas. L’Esprit ne saurait nous pousser à exprimer de notre bouche ce qui serait contraire à l’Écriture qu’Il a inspirée (2 Pierre 1v21).
Si on est réunis simplement au nom du Seigneur Jésus, sans directeur humain, l’harmonie et le bon ordre prévalent normalement. Rien n’est arrangé d’avance.
Il arrive malheureusement que, par manque d’enseignement ou de maturité, les frères n’ont pas appris à saisir le courant de pensée dans lequel le Saint Esprit veut nous conduire.
Le Saint Esprit veut sans doute nous diriger en sorte qu’il y ait une véritable harmonie. On ne saute pas du coq-à-l’âne, chacun priant ou proposant un cantique ou lisant un passage biblique sans lien avec ce qui vient d’être exprimé. Si le culte demande une préparation, celle-ci ne consiste pas à choisir d’avance son propre thème, ses lectures, puis à débiter cela en ignorant superbement la contribution des autres. Il s’agit, tout au contraire, de se mettre à l’écoute du Seigneur.
· Lév. 1v8 les sacrificateurs arrangeront les morceaux, la tête et la graisse
· Lév. 24v6-8 : gâteaux en rangées, « chaque jour on les arrangera devant l’Éternel »
· Ps. 5v3 « le matin, je disposerai [ma prière] devant toi, et j’attendrai »
· Ps. 26v6 : « Je ferai le tour de ton autel, ô Éternel ! ».
· Cependant : « Tu as multiplié, toi, Éternel mon Dieu, tes œuvres merveilleuses et tes pensées envers nous ; on ne peut les arranger devant toi. Si je veux les déclarer et les dire, - elles sont trop nombreuses pour les raconter » (Ps. 40v5)
Établir des lois et des règlements éteindrait l’Esprit (1 Thess. 5v19). On peut certes appliquer aux réunions le verset : « Là où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté » (2 Cor. 3v17), mais Dieu n’est pas un Dieu de désordre ou de confusion (1 Cor. 14v33). C’est pourquoi l’Écriture dit : « Que tout se fasse avec bienséance et avec ordre » (1 Cor. 14v40). « Combien est agréable une parole dite à propos ! » (Prov. 15v23).
Un esprit de suite dans les pensées exprimées par les cantiques, les actions de grâce et la lecture des Écritures tient aussi du bon sens que Dieu nous a donné par Son Saint Esprit qui habite en nous. Ce fil de pensée nous permet également de mieux retenir ce qui nous a occupé pendant l’heure du culte.
Cette question a déjà été mentionnée à propos de l’adoration collective.
S’il est vrai que dans l’Ancien Testament, il y avait un «chef de musique» (voir les sous-titres de nombreux psaumes), on ne trouve pas cette notion dans le Nouveau Testament. Le Seigneur Jésus est maintenant le «chef de musique» dans le sens qu’Il est Celui qui conduit l’adoration (Héb. 2v12). Les réunions d’assemblée sont guidées par le Saint Esprit qui met dans chaque cœur une contribution particulière (1 Cor. 14v26). Ce modèle divin est très différent de l’idée d’un conducteur de louange qui détermine ce qui est dit et chanté, et qui s’accompagne éventuellement d’un groupe musical, etc. L’idée d’un conducteur de louange va à l’encontre de l’adoration de l’assemblée « en esprit et en vérité » ou par l’Esprit.
Mais l’absence de conducteur de louange implique que chacun vienne avec un cœur rempli pour apporter quelque chose qui glorifie Dieu. On participe au culte, on n’y assiste pas seulement.
Nous vivons dans une société qui aime le bruit et la musique forte. Le chrétien doit réserver des moments pour être tranquille, à l’écart des bruits de ce monde.
Dieu peut parler fort comme le tonnerre (Ps. 29v3-9 ; Jean 12v28, 29), mais la présence de Dieu n’est pas là où il y a beaucoup de bruit. C’est plutôt le contraire. Le prophète Élie a appris par expérience que Dieu n’était pas dans des manifestations spectaculaires et bruyantes, mais « dans la voix douce et subtile » (1 Rois 19v11-13).
L’adoration exige que nous fassions silence devant Dieu pour contempler le Seigneur. Contempler veut dire plus que jeter un simple coup d’œil. C’est considérer avec les yeux du corps ou de l’esprit. C’est regarder avec soin, admiration ou étonnement. Plus encore, c’est être absorbé dans l’observation minutieuse d’une personne.
Il vaut mieux que notre cœur ne trouve pas de paroles, plutôt que nos paroles ne viennent pas de notre cœur.
David s’exprime ainsi, en s’adressant à Dieu qu’il connaissait : « Ô Dieu ! Tu es mon Dieu, je te cherche... Je t’ai contemplé dans le sanctuaire, pour voir ta force et ta gloire » (Ps. 63v2, 3).
Nous contemplons la création qui nous parle de la grandeur et de la majesté de Dieu. Nous contemplons la vie du Seigneur Jésus pour voir Sa grâce, Sa bonté et Ses perfections. Nous contemplons la croix pour mieux saisir l’amour et la sainteté de Dieu. Nous contemplons le Seigneur ressuscité et glorifié pour voir Sa dignité, Sa puissance et Son autorité.
· Lorsque nous prions pour confesser nos péchés, nous nous relevons soulagés.
· Lorsque nous prions pour demander à Dieu son aide, nous nous relevons fortifiés.
· Lorsque nous méditons la Parole en contemplant le Seigneur Jésus, nous nous relevons transformés (2 Cor. 3v18).
On ne doit pas «venir devant le Seigneur à vide» (Ex. 23v15 ; 34v20 ; Deut. 16v16). L’ordre formel est répété trois fois dans l’Ancien Testament. Il en est de même pour le culte selon le Nouveau Testament. Nous devrions tous être préparés à offrir des sacrifices de louange et d’adoration.
Mais parfois et à certains moments du culte, des moments de silence sont bienvenus, pour la méditation ou la contemplation personnelle en rapport avec le sujet du culte collectif. Que chacun fasse alors monter vers Dieu dans son esprit et dans son cœur sa louange et son adoration. Ces « bons » silences font partie de l’adoration.
Les longs silences peuvent être pénibles, en particulier au début d’une réunion, lorsque les frères ne sont pas exercés et ont besoin d’être réchauffés pour avoir quelque chose à dire du Seigneur et au Seigneur.
Ce ne sont donc pas seulement le chant des cantiques et les actions de grâce audibles qui constituent notre adoration, mais ce qui monte de nos cœurs vers Dieu. Selon l’injonction déjà vue des Saintes Écritures (1 Cor. 14v34 ; 1 Tim. 2v8, 11, 12), seuls les frères s’expriment à haute voix publiquement ; mais tous, intérieurement, dans leurs cœurs, sont des adorateurs et des sacrificateurs, les sœurs aussi bien que les frères.
Pour quelques réflexions approfondies au sujet du chant, voir article spécial (JAM).
Examinons brièvement la signification de quelques expressions en rapport avec le chant.
Les Psaumes — Le livre des Psaumes est un recueil de chants inspirés mais, comme nous l’avons déjà fait remarquer, ils n’expriment pas tous les aspects de la vérité propre au christianisme et de la position du croyant « en Jésus-Christ ».
Un cantique — C’est un chant avec un thème spirituel ; il ne s’adresse pas nécessairement à Dieu. Un cantique peut avoir pour objet différents aspects de la vie chrétienne, l’évangélisation et la réponse à l’appel du Seigneur, et aussi divers sentiments en rapport avec Dieu et Son œuvre.
Une hymne — On dit plutôt un hymne lorsqu’il s’agit d’un chant patriotique, et une hymne pour désigner un cantique plus spécialement à la gloire de Dieu, pour Le louer et L’adorer.
Une chanson — Selon le dictionnaire, une chanson est une petite composition musicale de caractère populaire, sentimental ou satirique ; son contenu est profane. Dans la Bible, le mot « chanson » est souvent associé à la moquerie. Voyez par exemple Job 30v9 ; Ps. 69v13 ; Prov. 25v20. Ce mot ne peut donc pas être employé pour définir un chant chrétien.
Le chant du croyant, surtout dans le culte, s’adresse à Dieu ou exprime les pensées du croyant au sujet de Dieu : « chantant de vos cœurs à Dieu » (Col. 3v16 et Éph. 5v19). Les paroles des chants expriment donc normalement les sentiments du croyant. Le chant chrétien doit être «en esprit et en vérité» (Jean 4v23) et avec l’esprit (ou par l’Esprit - Éph. 5v17-18) et avec l’intelligence (1 Cor. 14v15). Il est donc désirable que les paroles soient vraies quant aux sentiments exprimés par celui qui chante, et exactes quant à la doctrine chrétienne, car le chant est aussi un moyen d’enseignement et d’exhortation (Col. 3v16) et d’édification (1 Cor. 14v26).
Il est important que les cantiques que nous chantons aient un équilibre entre la vérité objective et subjective. La vérité objective est celle qui existe indépendamment de nous, comme la création, la personne et l’œuvre du Seigneur Jésus, la croix, les promesses de Dieu, etc. Ce qui est subjectif se rapporte à l’expérience ; par exemple : notre salut, notre bonheur, notre joie, notre vie. Nous sommes trop souvent centrés sur nous-mêmes, jusque dans nos chants. Les strophes de cantiques qui ne parlent pas de nous sont assez rares. En voici une qui convient bien à l’adoration :
Le Dieu saint a trouvé la justice accomplie
Dans le dernier Adam, qui seul le glorifie :
Il est son Bien-aimé, l’objet de ses désirs,
Qui dans sa loi parfaite a mis tous ses plaisirs.
(Hymnes et Cantiques, 29-2)
Prenons garde de ne pas prononcer machinalement des paroles de cantiques que nous savons par cœur. Cela risque de devenir de vaines redites condamnées par le Seigneur (Matt. 6v7). Au contraire, réfléchissons aux paroles que nous chantons. Dans des moments de méditation, cherchons à trouver les passages bibliques qui ont suscité les paroles de cantiques.
Le chant est mentionné dans la Bible, dès les temps les plus reculés, comme un moyen pour l’homme d’exprimer sa joie. Voyez par exemple Genèse 31v27 et Job 8v21. Parfois le chant peut aussi exprimer d’autres sentiments, comme la tristesse ou une situation tragique (2 Samuel 1v17-27 ; Jér. 9v20). Mais, en général, le chant est l’expression d’un cœur heureux. Fait significatif, le premier cantique qui nous est rapporté dans les Saintes Écritures est associé à la rédemption (Exode 15). Nous y reviendrons. Dans le ciel, le chant est aussi relié à la rédemption (Apoc. 5v9-10).
Ceux qui connaissent le Seigneur ont de multiples raisons de se réjouir et de chanter. Plusieurs passages du Nouveau Testament nous y invitent. Dans Éphésiens 5v19, nous sommes exhortés à nous entretenir « par des psaumes, par des hymnes, et par des cantiques spirituels, chantant et psalmodiant de votre cœur au Seigneur », autrement dit : célébrant de tout votre cœur les louanges du Seigneur. En Colossiens 3v16, l’apôtre Paul exhorte à s’enseigner et s’exhorter l’un l’autre « en toute sagesse… par des psaumes, des hymnes, des cantiques spirituels, chantant de vos cœurs à Dieu dans un esprit de grâce ».
Le chant de cantiques spirituels, scripturaires, est une source d’enseignement et un facteur de progrès dans la foi.
Les premiers chrétiens chantaient pour rendre témoignage et s’encourager mutuellement (Actes 16v25) ; pour exprimer leur joie et leur reconnaissance (Jacq. 5v13). Ils chantaient aussi dans les réunions (1 Cor. 14v26).
Les cantiques et les hymnes que nous chantons doivent être choisis avec discernement et intelligence spirituelle. L’apôtre Paul écrit aux Corinthiens : « Je chanterai par l’esprit, mais je chanterai aussi avec l’intelligence » (1 Cor. 14v15). Les paroles doivent être conformes aux Saintes Écritures, en particulier à la vérité révélée dans le Nouveau Testament. Le Saint Esprit ne peut nous conduire à mettre dans notre bouche des paroles qui ne correspondent pas à la Parole inspirée. Dieu ne se contredit pas.
Certains cantiques contiennent malheureusement des expressions ou énoncent des faits non scripturaires soit à cause des exigences de la poésie, ou parfois par manque de souci d’exactitude scripturaire, ou encore peut-être en raison du manque de connaissances bibliques de la part des auteurs.
Un commentateur de la Parole de Dieu disait : « Il y a bien des chants que nous chantons parce que nous aimons les mélodies ; mais parfois les paroles ne sont pas du tout en accord avec l’Écriture. Certaines personnes pensent que des chants sont convenables dès qu’ils ont des paroles de la Bible. Mais le livre des Psaumes a été écrit avant que la rédemption soit accomplie. David chantait : «Éternel ! ne me punis pas dans ta colère» (Ps. 38v2). Je ne veux pas chanter ces paroles. Pourquoi ? Parce que la colère divine a été détournée de moi. Elle est tombée sur la personne bien-aimée de mon substitut et je sais que je ne viendrai jamais en jugement (Jean 5v24). Je suis sauvé du jugement. Il y a beaucoup d’autres choses précieuses dans les Psaumes qui peuvent être l’expression de nos cœurs dans l’adoration et la louange. Mais nous devons chanter des cantiques qui expriment le point de vue d’un peuple qui est déjà racheté. Notre relation avec Dieu ne doit pas être remise en question. Si nous n’avons pas compris cela nous serons toujours dans la confusion ».
Comme on l’a déjà vu plus haut, le Nouveau Testament ne donne pas d’exemple de louanges au Saint Esprit, en sorte que cela n’a pas non plus sa place dans les cantiques.
Certains chants chrétiens s’adressent au Seigneur Jésus comme à « notre Frère ». Le Fils de Dieu est devenu parfaitement homme (hormis le péché) et, comme tel, il n’a pas honte d’appeler les croyants ses frères (Héb. 2v11). Mais cela ne nous autorise pas à appeler le Seigneur « notre Frère », même avec un « F » majuscule. Une erreur d’expression peut, avec le temps, engendrer une erreur de doctrine. La révérence, et non la légèreté, est de mise quand on s’adresse au Seigneur.
Les cantiques qui sont chantés dans les réunions devraient, autant que possible, ne pas être écrits à la première personne du singulier, mais s’exprimer au nom d’une collectivité (non pas « je » mais « nous »).
Une tendance actuelle regrettable est d’avoir des cantiques ressemblant de plus en plus à des chansonnettes, avec des paroles quelquefois ultra-simplifiées ou simplistes, quelquefois creuses, souvent répétitives. On perd par-là le caractère d’enseignement et d’exhortation des cantiques dont parlent l’épitre aux Colossiens. Il y a le danger d’un christianisme superficiel.
Un exemple entre beaucoup d’autres de paroles fausses sur le plan doctrinal : tel cantique appelle l’effusion du Saint Esprit sur le pays pour y instaurer la justice. De telles paroles induisent en erreur dans la mesure où la Parole nous annonce que la terre va vers le jugement de Dieu, et non pas vers un développement progressif de la justice ; ce ne sont plus des paroles vraies ou utiles selon l’Écriture.
Le cantique qu’Israël chanta après sa délivrance de l’Égypte et la traversée de la mer Rouge (Exode 15) a plusieurs leçons à nous enseigner. Il n’y avait pas de chant lorsqu’Israël souffrait sous l’esclavage de Pharaon, mais plutôt des cris et des gémissements (Exode 2v23, 24 ; 3v7, 9). Il en est de même pour l’homme du monde accablé par le poids de ses péchés sous la servitude de Satan. Il faut avoir fait l’expérience de la puissance de Dieu pour avoir un cœur heureux et la louange sur les lèvres.
Ce cantique d’Exode 15 exprime la louange collective d’un peuple que Dieu a racheté par sa puissance. Dieu est exalté et glorifié par un peuple libre, qui lui appartient et célèbre sa miséricorde, sa puissance et sa gloire. Aucune mention des doutes et des craintes du passé dans ce beau cantique.
Israël commence par célébrer la rédemption accomplie et termine en se réjouissant de la possession de l’héritage que Dieu a promis.
Au premier verset, ce cantique explique pourquoi Israël chante. Aux versets 2 et 3, il dit ce que Dieu est. Dans l’adoration nous exprimons aussi ce que le Seigneur Jésus est pour nous. Aux versets 4 à 8, Israël raconte ce que l’Éternel a fait pour son peuple. De même, nous sommes appelés à rappeler dans la présence de Dieu Sa grâce, Son salut et Sa puissance, mais aussi ce que nous avons trouvé dans la personne du Seigneur Jésus, l’auteur de notre salut éternel. Les versets 7 et 10 à 12 mentionnent la colère de Dieu contre ses ennemis et le jugement dont ils ont été l’objet. Dans la louange nous célébrons aussi la victoire du Seigneur Jésus sur Satan à la croix du Calvaire (Col. 2v15). Au verset 13, Israël célèbre la miséricorde de Dieu et la rédemption accomplie. Au verset 16, Israël s’appelle « le peuple que tu t’es acquis ». L’apôtre Pierre emploie la même expression en parlant des chrétiens (1 Pierre 2v9). Dans les versets 13 à 17, ce que Dieu a déjà fait est une garantie qu’Il va faire tout ce qu’Il a promis. Nous également pouvons avoir cette certitude que le Dieu qui nous a sauvés tiendra ses promesses. « Nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté, mais nous savons que, lorsque cela sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est » (1 Jean 3v2).
Pour Israël, il s’agissait d’une délivrance physique, temporelle. Aujourd’hui nos bénédictions sont avant tout spirituelles, éternelles, célestes (Éph. 1v3). Mais comme Israël, les chrétiens forment un peuple racheté que Dieu s’est acquis à la louange de Sa gloire (Éph. 1v14). Nous pouvons aussi nous réjouir d’avoir été libérés de l’esclavage d’un ennemi cruel pour jouir de la liberté de la gloire des enfants de Dieu (Rom. 8v21). Nous rendons grâces à Dieu pour la rédemption accomplie et nous nous réjouissons du salut qu’Il nous a procuré dans Sa grâce et par Sa puissance.
Comme Israël, nous pouvons aussi anticiper la gloire à venir comme une certitude, sans aucun mérite de notre part. Comme Israël également, nous n’avons pas besoin dans le culte rendu à Dieu de Lui demander de nous bénir ; nous sommes déjà bénis de « toutes bénédictions spirituelles dans les lieux célestes en Christ » (Éph. 1v3).
Du commencement à la fin de ce cantique d’Exode 15, le « moi » est oublié. La personne de l’Éternel est exaltée. C’est un exemple pour nous : l’objet du culte chrétien est la personne du Seigneur Jésus et Son œuvre rédemptrice.
On a déjà considéré plus haut le caractère collectif du culte.
Au culte, nous ne sommes pas réunis pour écouter une chorale ou de la musique ou un orchestre, ni pour chanter des chants favoris. Les cantiques appropriés sont proposés par différents frères. Ce choix est important. Au début du culte, un cantique peut suggérer un thème dans lequel le Saint Esprit veut nous conduire pendant l’heure d’adoration. Pendant le culte, les cantiques bien choisis expriment la louange et l’adoration des croyants. Le chant nourrit aussi les pensées de l’assemblée. Un cantique mal à propos interrompt le fil de pensée.
Il importe que l’assemblée fixe son choix sur un recueil de cantiques qui contient des hymnes et des cantiques appropriés au culte, entre autres un bon nombre sur la Personne et l’œuvre du Seigneur Jésus. Il faut aussi que les frères connaissent le recueil en usage, afin de pouvoir indiquer un cantique qui fasse suite à ce qui a été dit précédemment. Par exemple, si on est occupé de la croix, on ne propose pas un cantique qui exprime la joie du croyant ; ou si on médite sur les souffrances du Seigneur Jésus, on ne chante pas un cantique qui célèbre Dieu comme le Créateur. Les cantiques qui ont pour thème la marche chrétienne ne sont pas opportuns pour le culte.
Pour changer de position, mais surtout pour indiquer une marque de révérence particulière, on peut chanter debout certains cantiques.
Le frère qui indique un cantique doit le faire à haute voix, assez fort et distinctement afin que chacun puisse comprendre. Il est conseillé de lire le titre, ou la première ligne, et de répéter le numéro, afin de s’assurer que tout le monde a bien compris.
Si un frère indique un cantique dont la mélodie n’est pas connue, il peut le lire à haute voix pour le profit de tous.
Lorsqu’un frère veut proposer de chanter debout, il indique d’abord le cantique, et lorsqu’on a ouvert le recueil à la bonne page, juste avant d’entonner, il dit : « Chantons debout » ou « Levons-nous ». Cela permet à toute l’assistance de se lever en même temps.
Il arrive parfois, qu’après avoir chanté un cantique debout, on reste debout pour la prière. Dans ce cas un frère peut demander que l’assemblée reste levée pour rendre grâce.
Prenons garde de ne pas chanter machinalement, sans penser aux paroles que nous prononçons. Il est donc important de ne pas être distraits, mais de réfléchir à ce que nous chantons. « Je chanterai par l’esprit, mais je chanterai aussi avec l’intelligence » (1 Cor. 14v15).
Il ne faut pas se croire obligé de chanter tous les versets d’un cantique. Certaines strophes peuvent convenir au sujet qui est dans nos pensées alors que d’autres sont moins appropriées. Pour certains cantiques qui ont beaucoup de versets, on peut interrompre le chant en lisant une strophe. C’est le frère qui a indiqué le cantique qui fait la lecture à haute voix.
Une brève remarque sur un cantique peut avoir sa place, mais des longs commentaires sur les cantiques sont à éviter.
Rompre le pain et boire à la coupe font partie du mémorial que le Seigneur a institué. C’est un tout. Pourquoi introduire entre les deux une activité qui soit à notre initiative ? Le Seigneur n’a-t-Il pas dit « Faites ceci [et pas autre chose !] en mémoire de moi… ». Nous lisons que le Seigneur Jésus a rendu grâce avant de rompre le pain et avant de donner la coupe (Matt. 26v26, 27), mais il n’est pas question d’un cantique ou d’une lecture biblique entre les deux, ni pendant que les emblèmes passent de main à main. Une hymne a été chantée, mais seulement après la Cène (Matt. 26v30 ; Marc 14v26), et il est bien de faire pareil.
Pendant la collecte, il n’y a pas non plus lieu de chanter, ni ne faire de lecture à haute voix, ni de jouer de la musique pour émouvoir ceux qui sont en train de donner. L’offrande à Dieu de nos biens matériels est un acte de culte (Phil. 4v18 ; Héb. 13v16). Or on ne fait pas deux choses à la fois.
La Bible ne nous donne pas d’instructions précises à ce sujet. Les chants que David chantaient avaient certainement des airs bien différents de ceux auxquels nous sommes habitués. Il peut aussi y avoir des différences de goûts entre des croyants spirituels et d’autres, et surtout entre les générations. Quelques remarques nous semblent cependant à propos.
Il y a une certaine musique, dite classique, propre à exprimer la vérité biblique et des sentiments chrétiens. Les compositeurs, sans être nécessairement des croyants nés de nouveau, avaient le respect de certaines valeurs, comme l’harmonie et la douceur par exemple.
Mais il existe aussi une musique, souvent très bruyante, avec un rythme ayant pour effet d’exciter la chair et de provoquer les passions. Bien souvent, les auteurs ne se cachent pas d’être athées, consommateurs de drogue ou associés à l’occultisme, voire promoteurs d’occultisme. Ce genre de musique est loin de refléter la majesté et la sainteté de Dieu.
La musique a un effet incontesté sur les sens et les émotions. Elle peut être reposante et disposer à la méditation, mais aussi être bruyante et provocante. Nous sommes arrivés aux temps de la fin, et ne soyons pas surpris si, dans notre monde qui ne connaît pas Dieu, la musique est de plus en plus endiablée et agit comme un puissant moyen pour éloigner encore davantage de Dieu nos contemporains. Le Saint Esprit nous avertit concernant cette recrudescence d’activités démoniaques (1 Tim. 4v1).
Veillons à l’atmosphère des moments de culte et d’adoration.
La question ne sera traitée ici que brièvement. Dans le Nouveau Testament la louange est spirituelle (Jean 4v23-24). Les instruments ne peuvent pas émettre une adoration en esprit. L’usage d’instruments ne se trouve que dans l’Ancien Testament où le sanctuaire était un sanctuaire terrestre et le culte un culte de rites prescrits par la loi (on trouve aussi les instruments dans l’Apocalypse, car elle reprend comme symboles les figures de l’Ancien Testament). L’épitre aux Hébreux (ch. 7 à 10) montre que tout ce culte ancien est mis de côté depuis que Christ est le nouveau souverain sacrificateur à perpétuité. Les sacrifices d’animaux sur un autel sont également mis de côté. Vouloir recommencer un culte avec des instruments de musique, c’est retourner au culte judaïque qui a été mis de côté avec l’ancienne alliance, comme le retour à un culte de rites, avec des bâtiments spéciaux, un clergé à part des laïcs.
Les instruments de musique ne sont, en eux-mêmes, ni bien ni mal. Tout dépend de l’usage qu’on en fait. Cependant, il vaut la peine de noter à quel moment les premiers instruments de musique ont été inventés. La Bible nous rapporte que ce sont les descendants de Caïn, éloignés de la présence de Dieu, qui ont inventé les premiers instruments à cordes et à vent (Gen. 4v21). Dans le contexte où ce fait nous est rapporté, nous pouvons comprendre qu’il s’agissait sans doute de rendre plus agréable un monde sans Dieu. Bien souvent, encore aujourd’hui, la musique est un moyen de distraction et d’amusement pour oublier la réalité de l’éternité.
Certains instruments de musique sont utiles pour apprendre les mélodies des hymnes et cantiques spirituels, mais nulle part le Nouveau Testament ne nous donne d’exemple ou d’instructions concernant l’usage d’instruments de musique dans le culte chrétien. Ce sont les lèvres des rachetés qui doivent exprimer ce qui est dans le cœur de ceux qui ont été purifiés par le sang du Seigneur Jésus.
Le Seigneur dit (Jean 4v23) : « Mais l’heure vient, et elle est maintenant, que les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ». L’heure d’adorer, c’est maintenant, c’est la période où l’homme Christ Jésus a pleinement révélé Dieu.
Dans le Nouveau Testament, des encouragements à l’adoration se trouvent en 1 Pierre 2v5 et Hébreux 13v15.
Toutes ces circonstances sont possibles, séparément ou en même temps. Nous savons que l’adoration est quelque chose que nous devons faire. Dieu mérite d’être adoré (voir Deut. 26v10 ; 1 Chr. 16v29 ; Ps. 29v2 ; 45v11 ; 95v6 ; 96v9 ; 99v5, 9 ; 132v7).
Des fidèles ayant passé par des circonstances où ils ont vu la main de Dieu, où ils ont été frappés par la grandeur de Dieu et par Ses actions merveilleuses, peuvent se prosterner et adorer spontanément. On le voit par exemple avec Noé après le déluge (Gen. 8v20), Abraham à des étapes-clés de sa vie (Gen. 12v7, 8 ; 13v4,18), le serviteur d’Abraham devant le succès de son voyage (Gen. 24v26), Gédéon entendant une prophétie à son égard (Jug. 7v15) et Paul pensant aux conseils de Dieu envers Juifs et nations (Romains 11v33-36). Dans l’Apocalypse, on voit en plusieurs occasions jaillir une adoration (4v10 ; 5v8,14 ; 11v16 ; 19v4).
Lors de l’institution de la cène, avant de s’en aller au jardin de Gethsémané, l’Écriture nous rapporte que le Seigneur avec Ses disciples ont chanté un cantique, une hymne, Matt. 26v30 ; Marc 14v26. Dans ce moment bien particulier et si solennel, le Seigneur avait certainement en vue la gloire de Son Père dans l’œuvre de la croix et l’encouragement des disciples qui allaient ne plus L’avoir.
Inversement le sens de ce que Dieu est et a fait, de l’immensité éternelle des fruits de la rédemption, tout cela requiert une louange continuelle, ce que préfigurait l’holocauste continuel (Exode 29v39,41), soir et matin.
Pareillement, chaque matin et chaque soir, le souverain sacrificateur devait faire fumer de l’encens sur l’autel d’or (Exode 30v7,8 ; 2 Chron. 13v11). L’odeur de l’encens — parlant des perfections du Christ — remplissait le sanctuaire continuellement.
David éprouvait continuellement le besoin de méditer au sujet du Seigneur, de contempler Sa gloire et de Le bénir (Ps. 63v1-6).
Les chrétiens des premiers jours persévéraient tous les jours d’un commun accord dans le temple (Actes 2v46).
Héb. 13v15 nous dit d’offrir sans cesse à Dieu un sacrifice de louanges.
Quand Aaron entrait dans la présence de Dieu, c’était régulièrement, mais seulement une fois par an, au grand jour des propitiations. Il devait alors mettre «l’encens sur le feu, devant l’Éternel, pour que la nuée de l’encens couvre le propitiatoire qui est sur le témoignage, afin qu’il ne meure pas» (Lév. 16v13). Cela souligne notre privilège de pouvoir «entrer» et nous «approcher» avec « une pleine liberté » (Héb. 10v19,22) dans la présence de Dieu pour adorer — sachant que nous avons été «rendus agréables dans le bien-aimé» (Éph. 1v6).
Chaque dimanche : « Et le premier jour de la semaine, lorsque nous étions assemblés pour rompre le pain… » (Actes 20v7). Cette « fraction du pain » avait lieu évidemment au cours d’une réunion pour le culte et l’adoration.
Comme l’a vu au début, la troisième parole de l’Écriture rappelée par notre Seigneur dans la tentation au désert juste avant de commencer Son ministère a été : « Tu rendras hommage au Seigneur ton Dieu, et tu le serviras Lui seul » (Matt. 4v10). C’est à la suite du rappel de ce verset que Satan est parti.
C’est aussi le bonheur de l’homme d’avoir à faire à un tel Dieu admirable. Négliger l’adoration, c’est un mépris de ce qui est dû à Dieu, et Rom. 1 montre alors la dégradation progressive en inintelligence et aveuglement. Mais adorer ou rendre culte n’est pas à faire par devoir : c’est naturel quand on est en relation avec un tel Dieu. C’est un bien triste état que de mépriser un tel privilège.
Le Seigneur Jésus, en Jean 4v23, déclare : «car le Père en cherche de tels qui l’adorent», c’est-à-dire des adorateurs qui l’adorent en esprit et en vérité. Il n’est jamais dit qu’Il cherche des docteurs, des pasteurs, des évangélistes, — ou autre. Cela montre combien Dieu prend plaisir à la réponse des cœurs qui L’adorent.
En Jean 12, l’adoration est illustrée par l’acte de Marie répandant le parfum de nard pur de grand prix de telle sorte que l’odeur a rempli la maison. C’est Judas qui a considéré cela comme une perte, en se justifiant par le prétexte d’aider les pauvres (apparence de philanthropie). Le Seigneur a pris la défense de Marie : «Permets-lui d’avoir gardé ceci pour le jour de ma sépulture. Car vous avez les pauvres toujours avec vous, mais moi, vous ne m’avez pas toujours ». Dépenser son énergie ou d’autres ressources pour adorer n’est pas une perte. L’adoration est la cause la plus digne. Elle est la forme de service la plus élevée parce qu’elle s’adresse à Dieu en contraste avec tout autre service qui cherche souvent à répondre aux besoins matériels ou spirituels des hommes.
Après les 70 ans de captivité des Juifs à Babylone, une minorité retourna à Jérusalem, et alors la première chose qu’ils firent fut de rétablir l’autel (Esdras 3v2-3). L’adoration était leur priorité absolue.
Certainement. Le ciel sera caractérisé par l’adoration. Dans l’Apocalypse, on trouve cinq occasions d’adorer dans le ciel, toutes différentes :
• adoration du Créateur (4v10-11) ;
• adoration de l’Agneau (5v12-14) ;
• adoration de la part de la grande foule (7v9.11) ;
• adoration en rapport avec la mise en place du royaume (11v16-17) ;
• adoration en rapport avec le jugement de la grande prostituée et les noces de l’Agneau (19v1-7).
Les 24 anciens symbolisent les croyants rachetés qui sont passés par la mort. Leur cantique nouveau (5v9) parle de la personne de Christ («Tu es digne»), de l’œuvre de Christ («Tu as été immolé»), des résultats de Son œuvre pour Dieu («Tu as acheté pour Dieu») et pour les fidèles («Tu les as fait rois et sacrificateurs, et ils régneront sur la terre»). Ces quatre thèmes du cantique nouveau font chacun déjà partie du culte chrétien aujourd’hui. En ce sens, le cantique nouveau a déjà commencé.
Au commencement de l’Ancien Testament, on voit des personnes qui offrent des holocaustes, c’est-à-dire qui adorent, spontanément là où Dieu était intervenu en grâce et en bonté : Noé à la sortie de l’arche (Gen. 8), Abraham à chaque étape clé de sa vie (Gen. 12 à 14), Israël après la délivrance des égyptiens et la traversée de la mer Rouge (Exode 15).
Dieu a ensuite déterminé un lieu spécial pour offrir les sacrifices. Cela a d’abord été le tabernacle ou ‘tente d’assignation’ (Lévitique 17), puis il y a eu un lieu choisi par l’Éternel pour y faire habiter Son Nom (Deutéronome 12 ; 26v2). Ensuite le tabernacle a été fixé à Silo, puis le temple a été bâti à Jérusalem (1 Rois 6 à 8) ; après sa destruction selon 2 Chron. 36, il a été reconstruit, Esdras 6.
Le Seigneur, sur la terre, a dit expressément à la femme samaritaine en Jean 4 que désormais il n’y aurait plus de lieu réservé à l’adoration (Jean 4v21), mais qu’on pourrait partout adorer « en esprit et en vérité ». Selon Matthieu 18v20, le Seigneur assure sa présence là où deux ou trois sont assemblés à Son Nom, ce qui correspond spirituellement à l’image matérielle du « lieu où l’Éternel fait habiter Son Nom » de l’Ancien Testament. Le livre des Actes nous fait voir les croyants réunis pour le culte dans des maisons (Actes 2v46 ; 16v40 ; 20v7), sans qu’il y ait de lieu spécial dédié.
Personnellement nous pouvons adorer partout, chez nous ou ailleurs, pour autant que les circonstances le permettent. Si nous avons la possibilité d’être occupés de Christ, nous pouvons adorer dans nos cœurs et, si possible, avec nos lèvres (Col. 3v16b ; voir Apoc. 1v9-10).
S’agissant d’adoration collective, le lieu convenable est « autour du Seigneur », non plus un lieu physique ou géographique comme dans l’Ancien Testament, mais un lieu spirituel selon Matthieu 18v20. En tant que chrétiens, nous avons à rechercher d’autres chrétiens désirant se réunir au nom du Seigneur Jésus, reconnaissant son autorité dans l’obéissance à Sa Parole, et Lui donnant la place centrale («au milieu» : Jean 20v19, 26). Voilà l’endroit pour l’adoration collective dans le Nouveau Testament.
C’est par abus de langage qu’on appelle aujourd’hui « église » un édifice de pierres ou de bois. Dans la Bible, le mot « église » ne désigne jamais un bâtiment. L’Église, ce sont des personnes ; elle est composée de pierres vivantes, c’est-à-dire des croyants nés de nouveau qui, ensemble, forment une maison spirituelle, un temple saint dans le Seigneur (1 Pierre 2v5 ; Éph. 2v19-22). Il n’y a plus aujourd’hui, comme sous l’ancienne alliance, un sanctuaire terrestre (Héb. 9v1). C’est une erreur que d’appeler « la maison de Dieu » un endroit quelconque ici-bas. Dieu n’habite pas dans des temples faits de main d’homme (Actes 17v24). Le corps de chaque croyant est le temple du Saint Esprit (1 Cor. 6v19, 20). L’assemblée locale est la maison de Dieu (1 Tim. 3v15 ; 1 Cor. 3v16).
Au culte, les croyants pénètrent par la foi dans le sanctuaire céleste (Héb. 10v19), là où le Seigneur Jésus est assis à la droite de Dieu (Héb. 8v1, 2).
L’Église n’est pas non plus une classe particulière de croyants, le clergé. Cette classe de croyant existait dans l’Ancien Testament, mais dans le Nouveau Testament tous les croyants sont qualifiés de sacrificateurs (= prêtres), 1 Pierre 2v5,9.
Il ne s’agit pas ici d’un lieu physique, matériel, sur la terre. Mais la Parole de Dieu nous parle de notre position comme chrétien comme résultat de l’œuvre de Christ. Nous nous y trouvons par la foi.
Un privilège chrétien est de pouvoir prendre conscience de la portée de l’œuvre de la croix et de la position dans laquelle Dieu nous a placés : « assis ensemble dans les lieux célestes en Christ » (Éph. 2v6). La jouissance de la grâce de Dieu et de cette merveilleuse position est une puissante motivation à l’adoration. Pour cela, nous avons besoin non seulement de lire, mais aussi d’étudier la Parole de Dieu.
Ô toi dont le cœur nous aime,
Dieu plein de grâce et d’amour !
Nous entrons dans le ciel même
Pour t’adorer en ce jour.
Ta famille est réunie,
Ô Père, sous ton regard ;
En ton Fils, tu l’as bénie :
En Lui, tu l’as mise à part.
(Hymnes et Cantiques, 48-1)
L’épître aux Hébreux traite du changement consistant à passer du culte lévitique selon la loi de Moïse au culte chrétien. Un des grands changements est qu’au lieu d’un contact lointain avec Dieu (seulement le Souverain Sacrificateur entrait une fois par an dans le lieu très saint), nous sommes maintenant rendus propres à la présence de Dieu :
« Par une seule offrande, il a rendu parfait à perpétuité ceux qui sont sanctifiés » (10v14).
« Ayant donc, frères, une pleine liberté pour entrer dans les lieux saints par le sang de Jésus,… approchons-nous avec un cœur vrai, en pleine assurance de foi, [ayant] les cœurs par aspersion purifiés d’une mauvaise conscience et le corps lavé d’eau pure » (Hébreux 10v19-22).
Par la foi en Lui, nous pouvons donc maintenant nous approcher de Dieu et entrer dans le lieu le plus proche de la présence de Dieu. C’est là que le Seigneur Jésus nous a devancés et que nous pouvons Le contempler par la foi dans la gloire (lisez Héb. 2v9 ; 3v1-3 ; 4v14-16 ; 7v23-25 ; 12v1-3). C’est là aussi que nous apportons notre louange et notre adoration.
Nous aimons à prendre les places
Où nous met l’œuvre à Jésus ;
Et nous pénétrons sur ses traces,
Jusqu’au ciel où tu le reçus.
C’est là, c’est dans ton sanctuaire,
Constamment ouvert à la foi
Que la louange, ô notre Père,
Par Jésus-Christ s’élève à toi.
(Hymnes et Cantiques, 19-3)
Et maintenant, exalté par Dieu même,
Dans les hauts lieux, près de la Majesté,
Nous te voyons, ceint de gloire suprême,
Toi Fils de l’homme, Homme ressuscité !
(Hymnes et Cantiques, 14-3)
Le respect extrême dû à Dieu ressort du troisième commandement de la loi « tu ne prendras point le Nom de l’Éternel en vain » (Deut. 5v11). La manière de prononcer le nom de l’Éternel et de s’en servir ne devait pas être fait avec légèreté.
La relation d’intimité avec Dieu dans laquelle le croyant a été placé implique qu’il se conduise d’une manière conséquente : « Si vous invoquez comme père celui qui, sans acception de personnes, juge selon l’œuvre de chacun, conduisez-vous avec crainte pendant le temps de votre séjour ici-bas » (1 Pierre 1v17).
En outre le nom du Seigneur et le témoignage de l’Évangile sont attachés au lieu où nous nous réunissons. La Parole de Dieu l’affirme (Matt. 18v20 ; 1 Tim. 3v15 « …comment il faut se conduire… ») et la foi s’empare de cette promesse et agit en conséquence.
Le prophète Malachie (1v6) dénonçait déjà l’irrespect vis-à-vis de l’Éternel : « Un fils honore son père, et un serviteur, son maître. Si donc je suis père, où est mon honneur ? et si je suis maître, où est la crainte qui m’est due ? dit l’Éternel des armées, à vous, sacrificateurs, qui méprisez mon nom. Et vous dites : En quoi avons-nous méprisé ton nom ? ». L’irrespect se joignait à l’inconscience. Ce danger reste entier aujourd’hui.
Les avertissements de l’Ecclésiaste devraient rester gravés à l’esprit : « Prends garde à ton pied, quand tu vas dans la maison de Dieu, et approche-toi pour entendre, plutôt que pour donner le sacrifice des sots ; car ils ne savent pas qu’ils font mal. Ne te presse point de ta bouche, et que ton cœur ne se hâte point de proférer une parole devant Dieu ; car Dieu est dans les cieux, et toi sur la terre » (Ecclésiaste 5v1-2). L’apôtre Paul avertit aussi : « Ne soyez pas séduits ; on ne se moque pas de Dieu ; car ce qu’un homme sème, cela aussi il le moissonnera » (Galates 6v7).
Les personnes intéressées à la Parole, ou simplement curieuses, qui assistent aux réunions, remarquent facilement si l’atmosphère est frivole ou si nous sommes sérieux et sincères. Le voisinage aussi nous observe. En tout temps, notre comportement doit recommander Celui que nous représentons, y compris aux yeux du monde qui nous entoure. Les enfants dans la famille doivent aussi être enseignés concernant le respect qui convient à la présence du Seigneur.
Nous arrivons à l’heure à un rendez-vous important. Ne devrions-nous pas être à l’heure aux réunions avec le Roi des rois ? Quand il était sur cette terre, le Seigneur Jésus était à l’heure. Nous lisons : « L’heure étant venue, il se mit à table, et les apôtres avec lui » (Luc 22v14).
La personne qui arrive juste à l’heure est cinq minutes trop tard. Un instant de tranquillité et de recueillement est certainement approprié avant l’annonce du premier cantique ou la première prière.
Si on arrive en retard et que l’assemblée est en prière, on attend qu’elle soit terminée avant d’aller s’asseoir.
Les personnes qui arrivent de bonne heure devraient occuper les sièges en commençant par l’avant, afin de ne pas obliger ceux et celles qui arrivent en retard à déranger ceux qui sont déjà assis.
On évite, autant que possible, de sortir pendant les réunions et on enseigne les enfants, dès leur jeune âge et dans la mesure du possible, à faire de même.
Il arrive que dans certaines assemblées, avant l’heure de commencer, les gens discutent et bavardent sans retenue. On se croirait à une foire plutôt qu’à un endroit qui doit inspirer la révérence de la présence de Dieu et nous préparer à l’adoration : « Ô Dieu ! la louange t’attend dans le silence » (Ps. 65v1).
Le même Esprit qui dit que Dieu regarde au cœur (1 Sam 16v7) a parlé aussi de la décence, de la pudeur et de la modestie qui doivent caractériser la tenue vestimentaire des femmes et, sans aucun doute, également celle des hommes (1 Tim. 2v9).
Le problème aujourd’hui, c’est que bien des chrétiens et chrétiennes sont tellement influencés par le monde qu’ils ne semblent même plus savoir ce que signifient la décence, la pudeur et la modestie. En bref, la décence c’est avoir une tenue réservée et convenable, qui reflète la dignité. La pudeur c’est d’être assez habillé pour cacher certaines parties du corps qu’on ne montre pas en public. La modestie fait qu’on s’éloigne de l’exagération pour avoir une tenue sobre.
Les décolletés exagérés, les jupes courtes ou très étroites qui remontent quand on s’assied, les vêtements qui font ressortir les formes du corps sont des tenues que les femmes du monde portent sans gêne. Ça ne devrait pas être la façon de se vêtir des chrétiennes qui veulent mettre en pratique les enseignements de la Parole de Dieu (voyez par exemple Rom. 12v1, 2).
En tout temps, nous devons nous tenir éloignés de tout ce qui reflète le relâchement des mœurs et la frivolité. Une tenue négligée et débraillée aux réunions ne contribue pas à créer une ambiance de révérence. À l’opposé, des vêtements à la fine pointe de la mode et des bijoux qui attirent l’attention sur soi-même ne conviennent pas à la présence de Dieu. L’extravagance dans un sens ou dans un autre ne cadre pas avec la simplicité que nous enseigne la Parole. Nous avons besoin de sagesse afin d’éviter la tendance de la chair qui aspire à se mettre en évidence. Les T-shirts ou gilets avec toutes sortes de dessins, d’annonces publicitaires ou touristiques, et parfois avec des bêtises imprimées sur le devant ou dans le dos, ne sont vraiment pas une tenue convenable pour les réunions. Ces vêtements attirent les regards et ne font que distraire lorsqu’on aimerait se concentrer.
Il faut distinguer ce qui est simplement culturel de ce qui est déplacé et charnel. Enfin, sachons aussi discerner d’une part entre le légalisme qui s’attache à des formes extérieures, sans que le cœur soit engagé, et d’autre part la mise en pratique des exhortations de la Parole de Dieu, qui provient d’un cœur attaché au Seigneur et qui veut lui plaire.
Lorsque la réunion est terminée, prenons la peine d’avoir contact avec nos frères et sœurs. Ne parlons pas seulement à nos amis intimes. C’est un moment de communion fraternelle. Une parole affectueuse ou une marque d’attention aux personnes âgées, à celles qui souffrent ou qui sont seules, est certainement à propos. Sachons penser aux autres.
De nombreuses instructions pratiques des épîtres ont pour arrière-plan les liens qui unissent les enfants du même Père. Ces exhortations démontrent que l’égoïsme et l’égocentrisme sont contraires à la volonté de Dieu. Elles sont mises en pratique en particulier dans le cadre d’une église locale. « Que personne ne cherche son propre intérêt, mais que chacun cherche celui d’autrui » (1 Cor. 10v24).
Les enfants doivent voir que, pour leurs parents, l’assistance aux réunions est quelque chose d’important. La conduite du père et de la mère doit montrer qu’ils aiment la présence du Seigneur et qu’elle leur inspire du respect. L’exemple parle autant que des paroles.
Si les petits enfants sont graduellement entraînés à rester tranquilles pendant la lecture biblique et la prière en famille, il leur sera d’autant plus facile d’accompagner leurs parents au culte, au lieu d’être gardés à la garderie. C’est biblique que les enfants soient avec leurs parents lorsque ceux-ci exercent des fonctions spirituelles (Deut. 31v12 ; 2 Chron. 20v13).
De nombreux textes soulignent la responsabilité des parents. Voyez par exemple: Exode 12v26- 27 ; 13v14-15 ; Deut. 4v9-10 ; 6v7, 20-25 ; Josué 4v6-7, 21-22 ; Éph. 6v4 ; 2 Tim. 1v5 ; 3v14-15.
Les petits enfants posent des questions. Les adolescents remettent en question. Les parents doivent pouvoir répondre avec grâce et enseigner leurs enfants en tenant compte du degré d’avancement intellectuel et spirituel de chacun (Col. 4v6).
Plusieurs dangers nous menacent en rapport avec le repas du Seigneur. Nous en signalerons trois qui préoccupent particulièrement.
La routine fait qu’on accomplit certains actes d’une manière mécanique et irréfléchie. Dimanche après dimanche, on peut assister au culte et participer à la fraction du pain sans que le cœur soit engagé et touché. Alors le Seigneur peut dire comme à Israël autrefois : « Ce peuple m’honore des lèvres, mais leur cœur est fort éloigné de moi » (Matt. 15v8 ; Ésaïe 29v13).
Ce sentiment profond d’avoir été rachetés par Celui qui est mort à notre place (1 Cor. 6v19, 20), ne doit pas nous animer seulement le dimanche matin, mais tous les jours de notre vie.
La négligence de confesser nos péchés est aussi un danger dont on doit se garder. Le péché ne fait pas perdre au croyant né de nouveau sa relation d’enfant de Dieu (Jean 10v27-30). Mais, la communion avec le Père est interrompue (Ésaïe 59v2 ; Prov. 28v13). Elle est rétablie par la confession et l’office d’avocat du Seigneur Jésus (1 Jean 1v8 à 2v2).
Il est important de distinguer ce pardon paternel et le pardon que Dieu, comme juge, accorde au pécheur repentant. Pour être sauvé, ce dernier doit confesser sa condition de pécheur perdu et recevoir le Seigneur Jésus par un acte de foi. C’est la nouvelle naissance ou conversion (Jean 1v11-13 ; Actes 10v43).
On se convertit une seule fois, mais, comme enfant de Dieu, la confession doit avoir lieu dès que nous réalisons que nous avons commis une faute, dans nos pensées, dans nos paroles, dans nos actions ou dans nos attitudes.
Un chrétien qui néglige de confesser ses péchés, non seulement se prive de la communion avec Dieu, mais entrave l’action du Saint Esprit dans rassemblée locale (1 Thess. 5v19 ; Éph. 4v30-32). Dans certains cas, le péché caché peut aller jusqu’à empêcher la bénédiction du témoignage collectif. L’histoire d’Acan est un exemple frappant (Josué 7).
Le texte de 1 Corinthiens 11v27-32 traite de l’importance de se juger soi-même.
Il y a une tendance moderne dans certains groupes à changer l’orientation du culte. Au lieu d’un temps mis à part pour s’occuper du Seigneur, on « partage » ses propres expériences. On s’occupe de soi, lorsque le Seigneur nous demande de nous souvenir de Lui. Que Dieu nous préserve d’une telle déviation.