[ Page principale | La Bible | l'Évangile | Études Bibliques AT | Études Bibliques NT | Index de Bibliquest
]
MARCHER AVEC JÉSUS
CHRIST
A été publié
également sous le titre « Premier pas avec Jésus Christ » et
« Douze lettres aux jeunes »
H. L. Heijkoop
Table des
matières abrégée :
2 Pourquoi faut-il se
convertir ?
3 Comment avoir la paix
avec Dieu ?
4 Délivré de la
puissance du péché
5 Élection et
Prédestination : Que dit l’Écriture ?
6 Christ, notre
Souverain Sacrificateur
8 Communion avec le
Père et avec Son Fils Jésus Christ
11 La valeur de la
lecture de la Bible
18 Notre position
sur la terre — Dans le monde, mais pas du monde
Table des
matières détaillée :
2 Pourquoi faut-il se
convertir ?
2.5 Qu’est-ce que
la conversion ?
3 Comment avoir la paix
avec Dieu ?
3.1 Me suis-je
assez repenti ?
3.4 La
résurrection, preuve de la justice de Dieu
3.5 Dieu savait qui
nous étions
3.6 Nous avons la
paix avec Dieu
3.7 Mais je n’ai
pas la paix !
4 Délivré de la
puissance du péché
4.2 À l’image et
selon la ressemblance de Dieu
4.3 À la
ressemblance et selon l’image d’Adam
4.4 Le pardon des
péchés n’est pas suffisant !
5 Élection et
Prédestination : Que dit l’Écriture ?
5.1 Dieu a-t-il prédestiné des hommes à la perdition ?
5.1.2 La grâce n’est
pas limitée aux Juifs
5.1.4 J’ai aimé Jacob
et j’ai haï Ésaü
5.1.5 Dieu endurcit
certains hommes !
5.1.6 Dieu est libre
d’agir comme il le veut
5.1.7 Les vases de
colère tout préparés pour la destruction
5.1.8 La parole de
Dieu ne connaît pas la prédestination à la perdition
5.2 L’Élection :
Comment puis-je savoir si je suis élu ?
5.2.1 Que dit
l’Écriture de l’élection ?
5.2.2 Appelés,
justifiés et glorifiés
5.2.3 Notre Dieu et
notre Père
5.2.4 Saints et
irréprochables devant Lui en amour
5.2.5 Pour nous
adopter pour Lui
5.2.6 Le
christianisme a un caractère éternel
6 Christ, notre
Souverain Sacrificateur
6.1 Christ, notre
souverain sacrificateur
6.2 Sacrificateur
dans le ciel
6.5 Sa sympathie
dans les difficultés et les peines
7.1 Le Fils de
l’homme qui est dans le ciel
7.3 « Si
quelqu’un n’est né de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu »
7.5 « Il faut
que le Fils de l’homme soit élevé »
8 Communion avec le
Père et avec Son Fils Jésus Christ
8.1 Communion avec
le Père et avec son Fils Jésus Christ
8.2 Dieu est
lumière et il n’y a en lui aucunes ténèbres
9.2 Le jugement de
soi-même est la seule manière de rétablir la communion
10.1 Qu’est-ce que la
sainteté ?
11 La valeur de la
lecture de la Bible
11.2 La nourriture de la
nouvelle vie
11.3 La parole de Dieu est notre
guide
11.6 Pierre de touche pour la
pratique et la doctrine
12.1 Prier est le signe de la
nouvelle naissance
12.2 Prier n’est pas réservé aux
croyants expérimentés
12.3 L’assurance de l’exaucement
12.4 Que signifie prier au nom du Seigneur Jésus ?
12.5 Conditions de l’exaucement
13.1 Que signifie le
baptême ?
13.2 Baptisé pour le Seigneur
Jésus crucifié
13.3 Le monde entier gît dans le
méchant (1 Jean 5:19)
14.2 La signification de la Cène
14.4 Quand et combien de fois
faut-il prendre la Cène ?
15.1 La communion du sang et du
corps de Christ
15.2 Le corps mystique de
Christ, l’Assemblée
15.3 La Cène est l’expression de
l’unité du corps de Christ
15.4 Le caractère exclusif de la
Cène
16.1 Le vrai lieu de l’adoration
16.2 L’essence du christianisme
16.3 Le Père cherche des
adorateurs
16.4 Adorer en esprit et en
vérité
17.1 Il appelle ceux qu’il veut
18 Notre position
sur la terre — Dans le monde, mais pas du monde
18.1 Notre position vis-à-vis du
monde — Le croyant et les organisations religieuses
18.2 Notre position vis-à-vis du
« camp »
Cher ami,
La question
que vous posez est de toute importance, et demande à être considérée avec
soin ; aussi je veux y répondre tout de suite.
Vous m’écrivez
que souvent, dans des entretiens personnels, comme aussi dans des réunions, on
vous dit que vous devriez vous convertir ; mais vous n’en sentez pas la
nécessité. Vous vous consacrez entièrement à votre travail, vous avez un foyer
paisible, de chers amis ; vous espérez avoir bientôt une bonne position,
et ensuite vous aimeriez voir quelque chose du monde. Vous êtes donc pleinement
satisfait de vos circonstances — et, pour parler franchement — ces continuelles
exhortations à vous convertir vous paraissent parfaitement superflues ;
vous en avez par-dessus la tête.
Je vous
comprends très bien. Il y a des personnes qui passent leur temps à s’occuper
des affaires des autres, à donner de bons conseils et à dire que ce que vous
faites n’est pas bien. S’entendre sans cesse répéter cela n’est certes pas
agréable, d’autant moins que vous n’êtes pas certain que ces personnes n’aient
pas raison.
Et pourtant
c’est là le point crucial : ont-elles raison ou
tort ? Devez-vous vous convertir, ou n’est-ce pas indispensable ?
S’il s’agissait d’un détail, eh bien ! vous vous
tireriez facilement d’affaire si par la suite il devait s’avérer que vous aviez
tort. Et vous seriez sur vos gardes pour la fois suivante. Mais quant à la
conversion il s’agit de savoir où vous passerez l’éternité. Et c’est tellement
important, qu’il vous faut être au clair à ce sujet.
Avez-vous déjà
pensé à l’éternité ? Je vous accorde que nous ne pourrons jamais
comprendre ce qu’elle est avant d’y être. Mais il vaut bien la peine d’y penser
une fois sérieusement, pour en avoir au moins une petite idée, n’est-ce
pas ?
Une légende
raconte qu’un jour, un roi voulut mettre à l’épreuve un jeune homme très
intelligent. Il lui demanda : « Quelle est la durée de
l’éternité ? »
Le jeune homme
répondit : « Ô roi, dans un pays éloigné, il y a une très haute
montagne, dont le sommet s’élève bien au-dessus des nuages. Cette montagne est
en airain. Tous les cent ans, un petit oiseau vient y donner quelques coups de
bec. Eh bien ! lorsque par ce moyen la montagne
aura été usée au point qu’on ne puisse plus la voir, une seconde de l’éternité
se sera écoulée ».
Cette réponse
ne donne-t-elle pas une idée de l’infini de l’éternité ? Et pourtant elle
n’est pas juste, parce que dans l’éternité il n’y a ni minute ni seconde. Là,
mille ans comme un jour, mais aussi un jour comme mille ans (2 Pierre 3:8).
L’éternité n’a pas de fin ; ainsi elle ne peut être mesurée.
Cette
allégorie nous fait cependant entrevoir quelque chose du rapport entre la durée
de notre vie terrestre et celle de l’éternité à venir. Que sont dix, cinquante,
quatre-vingts ou même cent ans, en face de l’éternité ? N’importe-t-il pas
alors de savoir où et comment nous la passerons ?
Cela me fait
penser à une autre histoire. Vous savez qu’au moyen âge, la plupart des princes
avaient des bouffons attachés à leur cour. C’était en général des hommes
atteints de difformités, qui portaient des vêtements comiques et qui, par leurs
plaisanteries et remarques stupides, devaient divertir leurs maîtres. C’était
les clowns de ce temps-là.
Or une fois,
un prince donna à son bouffon un bonnet de fou (bonnet pointu orné de clochettes)
et un faux sceptre, le sacrant ainsi roi des bouffons, sous réserve de les
remettre à celui qui se révélerait encore plus fou que lui.
Peu après, le
prince tomba gravement malade. Le fou alla le voir et lui demanda s’il serait
bientôt rétabli. Le prince répondit que d’après les médecins, il ne fallait pas
s’attendre à une amélioration : il allait bientôt mourir.
« Eh
bien ! » dit le fou : « vous avez sûrement fait vos
préparatifs pour ce grand voyage, et veillé à ce que tout soit prêt pour vous
accueillir ».
« Non »,
répondit le roi : « et c’est là ce qui est terrible ; je ne sais
pas comment je serai reçu ».
« Mais ne
saviez-vous donc pas qu’il vous faudrait un jour faire ce voyage ? »
« Je le
savais bien, mais je ne m’en suis jamais occupé. Il y avait tant d’autres
choses à faire ».
« Pourtant »
continua le bouffon : « lorsque vous faisiez un voyage d’un jour, un
héraut vous précédait et veillait à ce que vous trouviez de quoi manger, et
boire, etc. Lorsque vous partiez pour plusieurs semaines, ou même plusieurs
mois, tout était réglé longtemps à l’avance. Et quelques jours avant votre
départ, plusieurs de vos serviteurs allaient tout préparer pour vous
accueillir. Et pour ce grand voyage, dans ce lieu où vous resterez pour
toujours, vous ne vous êtes pas du tout préparé ? Eh bien ! je vous rends le bonnet de fou et le sceptre, car je n’ai
jamais été aussi fou ». Le bouffon n’avait-il pas raison ?
Vous êtes allé
pendant plus de dix ans à l’école ; maintenant vous travaillez toute la
journée et le soir vous étudiez encore pour améliorer votre position. Ainsi,
pendant une vingtaine d’années, vous travaillez d’arrache-pied, pour gagner
ensuite largement votre vie pendant une quarantaine d’années et pour vivre
peut-être de votre retraite ou de vos économies pendant dix ans, ou, si vous
parvenez à un âge avancé, pendant quelque vingt ans.
Que
penseriez-vous de parents qui n’enverraient pas leurs enfants à l’école et ne
leur feraient pas apprendre de métier, arguant : « qu’ils jouent
tranquillement sans penser à l’avenir ! Lorsqu’ils auront atteint l’âge de
pourvoir eux-mêmes à leurs besoins, ils sauront bien se débrouiller
seuls » ?
Si donc vous
prenez tant de peine et sacrifiez tant d’années de votre vie pour avoir de quoi
vivre confortablement cinquante ou soixante ans au plus, n’êtes-vous pas
inexcusable de ne pas penser à l’éternité et de ne pas vous occuper de cette question :
Où passerai-je l’éternité ? D’autant plus que vous ne pouvez
absolument pas savoir si vous obtiendrez une bonne place, si vous ne tomberez
pas malade ou ne mourrez pas avant d’y parvenir. Mais vous savez
parfaitement que l’éternité est devant vous. « Il est réservé aux
hommes de mourir une fois. » Cette affirmation de la Bible (Hébreux 9:27)
n’a encore jamais été mise en doute, pas même par les plus grands moqueurs et
les athées les plus endurcis. Ils n’osent pas y toucher : on se moquerait
d’eux ; car qui n’a pas encore vu la mort frapper dans son
entourage ?
Mais comment
continue ce verset ? « et après cela le
jugement ». N’est-ce pas une folie impardonnable que de ne se préoccuper
de rien et de laisser les choses suivre leur cours ? Certes, une fois vous
verrez vous-même où vous passerez l’éternité. Mais... alors il n’y aura plus
moyen de changer pour toute l’éternité. « À l’endroit où l’arbre sera
tombé, là il sera » (Eccl. 11:3).
Vous direz
peut-être : Rien ne presse ! J’ai de toute façon déjà tant à faire.
Et vous ne voulez pas consacrer vos heures de détente à des sujets aussi
sinistres que la mort. Vous croyez que vous aurez encore le temps de penser à
ces choses lorsque vous serez un peu plus âgé, que vous aurez joui de la vie et
que vous aurez davantage de loisirs.
Êtes-vous sûr
de vivre encore cinquante ans ? ou trente
ans ? ou seulement dix ? ou
encore douze mois ? douze heures même ?
Je me souviens
d’un commerçant, en Hollande, qui écoutait depuis le pas de la porte de son
magasin une prédication donnée dans la rue. Celle-ci terminée, il se retira
chez lui, s’assit sur une chaise — et l’instant d’après il était mort !
Et même si
vous deviez vivre encore longtemps, voudriez-vous faire ce qui vous plaît tant
que vous serez jeune et en bonne santé, et ne laisser à Dieu que le
reste ? Si vous choisissez de vivre ainsi (et que vous restiez en vie),
Dieu vous acceptera-t-il encore ?
Certes,
« Dieu... veut que tous les hommes soient sauvés » (1 Tim.
2:4) ; à tous les hommes il dit : « Soyez réconciliés avec
Dieu » (2 Cor. 5:20). Il a reçu le brigand de la croix et des milliers
d’autres qui se sont tournés vers Lui sur leur lit de mort. J’ai connu une dame
qui était âgée de quatre-vingt-cinq ans lorsqu’elle s’est convertie.
En Job 33,
nous voyons que Dieu parle une fois, et deux fois à l’homme, et si celui-ci n’y
prend pas garde, il « scelle l’instruction qu’il leur donne ».
Lorsque le
Pharaon eut refusé plusieurs fois d’obéir, Dieu endurcit son cœur, de sorte
qu’il ne put plus se convertir (Exode 11:10) .
Après
l’enlèvement de l’Église, Dieu enverra à tous ceux qui auront entendu
l’Évangile mais qui n’auront pas cru, « une énergie d’erreur... afin que
tous ceux-là soient jugés qui n’ont pas cru la vérité » (2 Thess. 2:11, 12). Dieu peut aussi agir ainsi à votre égard
si vous persistez à repousser son invitation à vous convertir. « Dieu
donc, ayant passé par-dessus les temps de l’ignorance, ordonne maintenant aux
hommes que tous, en tous lieux, ils se repentent ; parce qu’il a établi un
jour auquel il doit juger en justice la terre habitée, par l’homme qu’il a
destiné à cela, de quoi il a donné une preuve certaine à tous, l’ayant
ressuscité d’entre les morts » (Actes 17:30, 31).
Ne voulez-vous
donc pas considérer la chose avec sérieux et venir maintenant à Dieu, pour Lui
confesser vos péchés et Lui demander de vous recevoir ?
« Nous
sommes donc ambassadeurs pour Christ, — Dieu, pour ainsi dire, exhortant par
notre moyen ; NOUS SUPPLIONS pour Christ : Soyez réconciliés avec
Dieu ! Celui qui n’a pas connu le péché, il l’a fait péché pour nous, afin
que nous devinssions justice de Dieu en Lui » (2 Cor. 5:20, 21).
« Aujourd’hui,
si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs » (Héb. 4:7) !
Avec mes
affectueuses salutations.
H.L.H.
Chers amis,
Vous me
demandez maintenant pourquoi il faut se convertir, et qu’est-ce en fait
que la conversion.
La réponse la
plus simple à votre première question est celle-ci : parce que Dieu le
dit ! Lorsque Dieu parle, il n’y a pas à répliquer. Nous sommes ses
créatures, et comme telles, nous n’avons qu’à nous incliner et à obéir.
« Toi, ô homme, qui es-tu, qui contestes contre Dieu ? La chose
formée dira-t-elle à celui qui l’a formée : Pourquoi ... » (Rom.
9:20) ? Nous lisons en Actes 17:30, que « Dieu... ayant passé
par-dessus les temps de l’ignorance, ordonne maintenant aux hommes que tous, en
tous lieux, ils se repentent ». Oui, il est parlé environ 80 fois de
repentance (conversion) dans l’Ancien Testament, et environ 60 fois dans le
Nouveau.
Mais Dieu nous
montre aussi clairement dans sa Parole pourquoi il ordonne aux hommes de se
repentir. « Il est patient envers vous, ne voulant pas qu’aucun périsse,
mais que tous viennent à la repentance » (2 Pierre 3:9). En Actes 17, le
motif de son commandement aux hommes de se repentir, c’est « qu’il a
établi un jour auquel il doit juger en justice la terre habitée ». Le jour
vient où tout homme devra rendre compte de sa vie à son Créateur. Et Dieu, qui
connaît les hommes, dira alors, comme Juge : « Tous ont péché et
n’atteignent pas à la gloire de Dieu » (Rom. 3:23), Voilà pourquoi Dieu
veut que l’homme se convertisse, « car cela est bon et agréable devant
notre Dieu Sauveur, qui veut que tous les hommes soient sauvés et viennent à la
connaissance de la vérité » (1 Tim. 2:3, 4).
La raison
fondamentale pour laquelle Dieu ordonne aux hommes de se repentir c’est que
l’homme n’a pas servi son Créateur, mais qu’il est un pécheur et qu’il recevra
le juste jugement de Dieu.
Quelle
terrible vérité ! En fait bien des hommes n’y pensent pas et beaucoup même
la nient. Mais sont-ils eux-mêmes persuadés de ce qu’ils disent ? Est-ce
qu’un homme droit peut nier qu’il fait souvent des choses mauvaises ?
Plus d’une
fois j’ai eu l’occasion de demander à ceux qui proclamaient hautement avoir
toujours mené une vie honnête et n’avoir fait de tort à personne, si leur
conscience ne leur avait jamais reproché aucune de leurs actions, de leurs
paroles ou de leurs pensées. Et presque personne n’a eu l’audace de répondre
que sa conscience ne l’avait jamais repris.
Un pécheur est
un homme qui a péché. Il ne devient pas tel seulement après avoir fait beaucoup
de choses mauvaises. Un seul péché suffit à faire d’un homme un pécheur.
Chacun peut le
constater dans la vie de tous les jours. Personne ne dira : « Tel et
tel n’est pas un assassin, car jusqu’à présent il n’a tué qu’une ou deux
fois ». Mais lorsqu’il s’agit de sa relation avec Dieu, l’homme voudrait
appliquer un autre barème, parce que, sinon, il doit se condamner lui-même.
Dieu a donné à
tout homme une conscience (Rom. 2:15), qui rend témoignage des choses mauvaises
qu’il commet. Non pas que la conscience relève tout ce qui est mauvais. Notre
conscience est influencée et façonnée par l’entourage dans lequel nous vivons.
Mais elle parle toujours lorsque l’homme fait une chose estimée mauvaise par la
société dans laquelle il a été élevé. Dieu a veillé à ce que tous les hommes,
même ceux qui n’ont jamais entendu parler de Lui et qui ne connaissent pas sa
Parole, soient avertis lorsqu’ils font consciemment ce qu’ils savent ne pas
être bien, afin que tous soient amenés à réfléchir et à se convaincre qu’ils
sont mauvais et coupables.
Si vous
considérez votre vie, combien de péchés avez-vous déjà commis consciemment,
délibérément ? Si même cela ne nous arrivait qu’une fois par jour, cela
ferait déjà 365 fois par an et 3650 fois par tranche de dix ans de notre vie.
En réalité, est-ce que cela n’a pas été beaucoup plus souvent ?
Est-ce que
quelqu’un qui a commis tant de péchés peut affirmer ne pas être un
pécheur ? Est-ce que le Dieu juste devrait acquitter une telle
personne ?
Cela ne
suffit-il pas déjà amplement à vous prouver que tout homme mérite le jugement
et doit confesser devant Dieu qu’il a péché contre Lui et mérite la perdition
éternelle ?
Une autre
question. L’homme n’est-il coupable que des péchés qu’il a commis tout à
fait consciemment ? N’est-il pas aussi coupable lorsqu’il aurait pu
savoir que sa manière d’agir n’était pas bonne ? Lorsqu’une loi a été
transgressée, le juge ne déclarera-t-il pas coupable même celui qui assure
qu’il ne connaissait pas la loi ? Il aurait pu la connaître puisqu’elle a
été promulguée. D’où l’adage : « Nul n’est censé ignorer la
loi ! » Lors de la fixation de la peine, le juge pourra tout au plus
tenir compte de ce fait, s’il est établi que le transgresseur ne connaissait
pas la loi. Un avocat qui enfreindrait des dispositions précises de la loi sera
puni plus sévèrement qu’un profane qui agirait de même. Cependant, dans les
deux cas, le juge les déclarera coupables.
Dans la parole
de Dieu il y a le même principe : « si quelqu’un a péché, et a fait,
à l’égard de l’un de tous les commandements de l’Éternel, ce qui ne doit pas se
faire, et ne l’a pas su, il sera coupable, et portera son iniquité » (Lév. 5:17). Cela se comprend aisément. L’homme, qui, comme
créature, est responsable devant son Créateur et qui devra lui rendre compte de
ses actes, a-t-il le droit de décider lui-même en
quoi il est coupable ou innocent ? C’est inconcevable ! Seul le
Créateur, Celui qui a créé l’homme et lui a confié un mandat, a le droit de
juger si sa créature a répondu à sa responsabilité. Dieu seul détermine ce qui est
péché. Si nous voulons le savoir, il nous faut rechercher ses pensées.
La parole de
Dieu est très claire à cet égard. En Genèse 1:28 et 2:15-17 nous trouvons le
mandat que Dieu avait confié à l’homme. Il devait cultiver et garder le jardin
d’Éden, dans la dépendance et dans l’obéissance à Dieu. Ce qui mettait cette
obéissance à l’épreuve, c’était l’interdiction de manger de l’arbre de la
connaissance du bien et du mal.
Mais qu’a fait
l’homme ? Dans la première occasion où il aurait pu manifester son obéissance
et sa dépendance, il n’écouta pas Dieu, mais désobéit consciemment. Voilà le
début. Trois mille ans plus tard, Dieu consignait dans sa Parole :
« L’Éternel a regardé des cieux sur les fils des hommes, pour voir s’il y
a quelqu’un qui soit intelligent, qui recherche Dieu : Ils se sont tous
détournés, ils se sont tous ensemble corrompus ; il n’y a personne qui
fasse le bien, non pas même un seul » (Ps. 14:2, 3). Et mille ans après,
la parole de Dieu dit encore : « Il n’y a personne qui recherche
Dieu ; ils se sont tous détournés, ils se sont tous ensemble rendus
inutiles ; il n’y en a aucun qui exerce la bonté, il n’y en a pas même un
seul » (Rom. 3:11, 12). Le jugement de Dieu ne peut alors s’exprimer
autrement que par ces paroles : « Tous ont péché et n’atteignent pas
à la gloire de Dieu » (Rom. 3:23).
Vous direz
alors : « Nous devons bien admettre que nous faisons souvent des
choses mauvaises, mais nous n’arrivons pas à concevoir qu’aucun homme n’ait
jamais à aucun moment fait quelque chose de bon : il y a pourtant des
personnes qui accomplissent de bonnes actions ; il suffit de penser à des
hommes tels que ceux qui ont consacré leur vie à aider les autres. Et puis,
lorsque je mange, ou bois, ou vais à l’école, ou encore me rends à mon travail,
je ne fais pourtant rien de mal ».
En
elles-mêmes, ces choses ne sont pas mauvaises, mais elles peuvent le devenir.
Manger une pomme n’est pas mal ; mais l’enfant qui mange une pomme quand
sa mère le lui a défendu, est désobéissant. Nous touchons là au fond de la
question : « Qu’est-ce que le péché ? »
L’homme a été
créé par Dieu et a reçu pour mandat de le servir. Tout ce que l’homme fait en
contradiction avec la position et la tâche que Dieu lui a données, est péché.
Nous trouvons ce principe en 1 Jean 3:4: « Le péché est l’iniquité [une
marche sans loi] ». Tout acte dans lequel l’homme ne tient pas compte
de l’autorité de Dieu sur sa créature, est péché.
Ainsi, manger,
par exemple, est un péché si ce n’est pas fait dans la dépendance de Dieu. Le
Seigneur Jésus ne voulait manger que si Dieu le lui disait (Matt. 4:4 ;
voir aussi Jean 4:34). C’est la raison pour laquelle la Parole de Dieu
dit : « Or tout ce qui n’est pas sur le principe de la foi est
péché » (Rom. 14:23).
Que découvrons-nous
dans notre vie pratique ? Lesquels de nos actes, de nos paroles, de nos
pensées ont eu leur source dans l’obéissance à Dieu et ont été la réponse à
cette question : « Seigneur, que veux-tu que je fasse ? »
Ne sommes-nous pas amenés à la conclusion que tout ce que nous avons fait est
péché ? Et quand on ne tient pas compte de Dieu, on s’éloigne toujours
plus de lui.
C’est là aussi
ce que dit la parole de Dieu : « Il n’y en a aucun qui exerce la
bonté, il n’y en a pas même un seul » (Rom. 3:12).
« Toute
l’imagination des pensées de son cœur » n’est « que méchanceté en
tout temps » (Gen. 6:5). C’est la raison pour
laquelle le Dieu juste doit juger tous les hommes. C’est la raison pour
laquelle le Dieu miséricordieux appelle tous les hommes à se convertir,
parce qu’il veut les sauver du terrible jugement qui les attend.
D’après 1
Thessaloniciens 1:9 on peut dire que l’idée de « se tourner » (faire
demi-tour) se trouve comprise dans ce mot. Jusque-là les Thessaloniciens
avaient eu leur vie centrée sur les idoles. Maintenant ils s’étaient
« tournés » : détournés des idoles et tournés vers Dieu. Des
passages tels que Actes 2:37, 38 ; 17:30, 31 ; Apocalypse 9:20,
21 ; etc., font voir qu’à cette pensée est liée celle d’un jugement de
soi-même, d’une condamnation de sa vie et de ses actes, et cela devant Dieu.
Nous pouvons
dire que se convertir, c’est s’approcher de Dieu,
pour se juger devant Lui, en confessant ne pas avoir vécu dans la soumission à
Dieu, et avoir eu par là une vie mauvaise et coupable. Cela implique que nous
en sommes affligés.
Si le mot
« conversion » n’est pas facile à expliquer, il ne présente pourtant
aucune difficulté pour celui qui est venu dans la lumière de Dieu et a reconnu
ce qu’il est devant Dieu, et le jugement qu’il mérite. Dieu regarde au cœur, à
la conscience et non pas à l’intelligence. Le publicain disait seulement :
« Ô Dieu, sois apaisé envers moi, pécheur ! » Mais Dieu qui
sonde les cœurs et qui discerne les pensées et les intentions du cœur (Héb. 4:12) savait ce que renfermaient ces paroles.
Non, ce ne
sont pas les mots prononcés, mais c’est l’état de cœur dans lequel nous venons
à Dieu qui détermine s’il y a eu « conversion ». Et maintenant, je
vous demande : êtes-vous convertis ? Êtes-vous venus à Dieu avec vos
péchés, votre culpabilité, Lui confessant votre état de perdition ?
Oh ! n’attendez pas ; faites-le aujourd’hui. Demain sera
peut-être trop tard !
Avec mes
cordiales salutations.
Votre ami H.L.H.
Cher ami,
J’ai été bien
réjoui d’apprendre que vous aviez reconnu être un pécheur perdu et qui aurait
été perdu pour l’éternité, si vous aviez dû paraître comme tel devant Dieu.
Vous avez aussi confessé vos péchés devant Dieu, mais vous n’avez pas la
certitude qu’ils sont pardonnés. Et maintenant vous me demandez si peut-être
vous ne vous êtes pas suffisamment repenti, si votre conversion n’a pas été
assez profonde. Car il y a des jours où vous ne pensez pas du tout à ces
choses, ou bien seulement avec indifférence.
Je vous
comprends bien, car j’ai passé, moi aussi, par les mêmes exercices. Je savais
depuis des années (et j’étais alors encore très jeune) que j’étais perdu. La
journée, je n’y pensais pas beaucoup ; mais le soir, une fois couché, je
commençais à avoir peur : « Si je mourais cette nuit, je serais perdu
pour l’éternité ! » Je confessais alors de nouveau mes péchés devant
Dieu et le priais de me les pardonner. Mais je n’étais jamais sûr qu’ils l’étaient. Un jour, ma sœur aînée me dit avoir trouvé la
paix. Je lui demandai comment elle avait fait et le soir, j’essayai de procéder
exactement de la même manière — sans résultat évidemment.
À l’âge de 17
ans, j’étais assis un soir sur le bord de mon lit. Découragé, je me
disais : « Prier ne sert donc à rien. Voilà déjà tant d’années que je
demande à Dieu de me sauver, et aucun changement ne s’est produit ».
À ce moment,
Dieu plaça devant mon esprit la pensée suivante : Il est pourtant
écrit : « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour
nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité » (1 Jean
1:9). Ne serait- ce pas vrai ? Bien sûr c’est vrai, car Dieu ne ment pas,
pensai-je. Le Seigneur me montra alors clairement ce que cela signifiait pour
moi. Cela signifiait que mes péchés avaient été pardonnés dès la 1ère fois où
je les avais confessés avec droiture devant Dieu. À ce moment, la paix remplit
mon cœur ou, plus exactement, ma conscience trouva le repos. Dès ce soir-là
j’eus la certitude que mes péchés étaient pardonnés. Je n’en ai plus jamais
douté, parce que Dieu l’a dit !
Pourquoi alors
m’a-t-il fallu tant d’années avant d’avoir la
paix ? Sans aucun doute, l’une des causes était que j’avais trop peu le
sentiment de ma culpabilité et la conscience de ce qu’est le péché. Non pas que
Dieu établisse un certain niveau et ne pardonne pas si la conscience que nous
avons de nos péchés et si notre repentance n’atteignent pas ce niveau. Jamais
aucun homme n’a eu, au moment de sa conversion, une repentance suffisante, une
conviction de péchés assez profonde. Ce n’est qu’après la conversion que nous
apprenons combien nous sommes mauvais en nous-mêmes.
Dieu veut
cependant que nous ayons une conviction précise de notre état de perdition.
Plus cette connaissance sera profonde, plus notre conversion sera totale ;
plus nous comprendrons le jugement que nous méritions, plus la confession de
nos péchés sera sincère, et plus profonds seront le repos et la paix que nous
éprouverons ensuite. Aussi le Saint Esprit agit-il dans le cœur du pécheur et
cherche à placer sa conscience dans la lumière de Dieu, pour l’amener à voir
son état de perdition et la somme de ses péchés, et à comprendre un peu quel
jugement doit prononcer sur lui un Dieu juste et saint.
Mais ce n’est
pas là le cœur de la question. Le facteur décisif était que je regardais à moi
et non pas à Dieu. Sa Parole ne me suffisait pas. Après avoir considéré mes
péchés et avoir compris que j’avais failli en tout, j’aurais dû prêter
l’oreille à la voix de Dieu. La parole de Dieu ne laisse aucun doute à ce
sujet : « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour
nous pardonner nos péchés ». Je cherchais l’assurance du pardon de mes
péchés dans mon cœur et dans ma vie, au lieu de recevoir la parole de Dieu qui
assure à celui qui confesse ses péchés qu’ils sont pardonnés.
Dieu ne
ressemble pas à un juge de ce monde, au cœur tendre, qui se laisserait fléchir
et punirait moins sévèrement celui qui aura éveillé ses compassions, que celui
qui n’aura pas su s’y prendre ; car l’amour et la grâce de Dieu ne peuvent
jamais s’exercer à l’encontre de sa justice. C’est là ce qu’il y a de
merveilleux dans l’évangile : le même Dieu qui exécutera un jour sa
justice à l’égard de tous les pécheurs, montre aujourd’hui sa justice en
pardonnant et en effaçant tous les péchés de ceux qui viennent à Lui par la foi
au Seigneur Jésus. Car la justice de Dieu est révélée dans l’évangile sur le
principe de la foi (Rom. 1:17). « Afin de montrer... sa justice dans le
temps présent, en sorte qu’il soit juste et justifiant celui qui est de la foi
de Jésus » (Rom. 3:26).
En fait, Dieu
ne peut agir que justement, qu’en plein accord avec sa justice. Aussi l’homme
aurait-il été irrémédiablement perdu, si le Seigneur Jésus n’avait pas accompli
l’œuvre de la rédemption à Golgotha. L’amour de Dieu voulait sauver l’homme de
la perdition éternelle ; mais c’était impossible, parce que sa justice
exigeait la condamnation du pécheur. Et l’amour de Dieu ne peut en aucun cas se
manifester en contradiction avec sa justice.
Alors s’est produite
cette chose merveilleuse dont il nous est parlé en Hébreux 10, au Psaume 40,
etc. La volonté de Dieu était « que tous les hommes soient sauvés »
(1 Tim. 2:4). Le Seigneur Jésus devint homme et dit : « Voici, je
viens... pour faire, ô Dieu, ta volonté ». Il est allé à la croix et a
réglé là pour nous la question du péché. Là, il a été fait péché et le jugement
de Dieu sur le péché s’abattit sur Lui ; et par ce jugement, la justice de
Dieu a été pleinement satisfaite.
Mais ce n’est
pas à cause de Lui-même que le Seigneur a porté ce jugement. Il était le Saint,
le Juste, Celui qui n’avait pas connu le péché. Il a porté le péché comme
Substitut de tous ceux qui, par la foi, le recevraient comme leur Sauveur.
Et maintenant,
Dieu peut dire à tous les pécheurs : « Soyez réconciliés avec
Dieu » (2 Cor. 5:20). Non seulement son amour, mais sa justice aussi
exigent que tous ceux qui viennent à Lui par la foi au Seigneur Jésus,
reçoivent le pardon.
J’aimerais
considérer ce point de vue d’un peu plus près. Le Seigneur Jésus est allé à la
croix et a porté là, en son corps, tous les péchés de ceux qui l’ont reçu et le
recevront encore (1 Pierre 2:24). Il a aussi été fait péché et, comme tel il a
subi le jugement (2 Cor. 5:21 ; Rom. 8:3). « Les gages du péché,
c’est la mort » (Rom. 6:23), un état d’éloignement de Dieu (Apoc. 20:14, 15). C’est là ce que le Seigneur Jésus a dû
endurer sur la croix. Il a été abandonné de Dieu, pendant ces terribles heures
de ténèbres ; et il est mort. Mais, sur la croix, il a pu dire :
« C’est accompli ».
Le Seigneur
pouvait-il rester dans le tombeau après avoir accompli l’œuvre de la
rédemption ? La justice de Dieu, qui avait fait tomber sur Lui le
jugement, exigeait maintenant qu’il sorte de la mort. L’œuvre était
achevée ; le jugement de Dieu avait eu son plein effet, et la justice de
Dieu était pleinement satisfaite. Aussi Dieu l’a ressuscité d’entre les morts (Éph. 1:20). C’est la preuve, aux yeux du monde et pour
nous, que Dieu a accepté l’œuvre en substitution du Seigneur Jésus et a été
satisfait (Jean 16:8, 10). Si le Seigneur n’était pas ressuscité, cela
prouverait que l’œuvre n’était pas encore achevée. Et alors il n’y aurait pas de
salut pour nous (1 Cor. 15:17, 18). La résurrection se trouve donc au centre de
l’évangile et toute attaque contre cette vérité ruine l’évangile.
Ainsi nous
lisons en Romains 4:25: « ... lequel a été livré pour nos fautes et a été
ressuscité pour notre justification ».
Nous sommes
dans l’ère de la grâce. Dieu dit de tous les hommes : « ... tous ont
péché et n’atteignent pas à la gloire de Dieu ». Mais il dit
également : « étant justifiés gratuitement par sa grâce, par la
rédemption qui est dans le Christ Jésus, lequel Dieu a présenté pour
propitiatoire, par la foi en son sang » (Rom. 3:23-25).
Le message est
« envers tous, et sur tous ceux qui croient » (Rom.
3:22). Seuls y ont part ceux qui acceptent le jugement divin qu’ils sont perdus
et qui en même temps reçoivent par la foi le Seigneur Jésus.
Le Saint
Esprit a donc agi dans votre cœur, vous amenant à reconnaître vos péchés et
votre état de perdition. Vous êtes venu à Dieu et avez confessé devant Lui ce
que vous êtes et ce que vous avez fait. Dieu a dirigé vos regards sur le
Seigneur Jésus ; il vous a dit : « Il est mort pour les
pécheurs ; si tu le reçois, je t’impute son œuvre ». Vous avez reçu
le Seigneur Jésus. Il vous faut maintenant aussi croire que ce que Dieu dit est
vrai et que, par conséquent, vos péchés sont pardonnés. Il ne s’agit pas de ce
que vous ressentez, de vos sentiments, mais de ce que Dieu dit. C’est de cela
seul que tout dépend. La nuit de la Pâque (Ex. 12), lorsque l’ange destructeur
passait par toute l’Égypte, il ne s’arrêtait pas aux maisons sur lesquelles il
voyait le sang. Peu importait que le premier-né ou ses proches le voient. Il
leur suffisait de faire ce que Dieu avait dit pour que tout soit en
ordre ; mais pour avoir la paix, il leur fallait croire qu’ils
étaient à l’abri parce que Dieu l’avait dit.
Ce qui est
merveilleux en tout cela, c’est que Dieu, lorsqu’il reçoit un pécheur, est
glorifié à tous égards. Que sa miséricorde, sa grâce et son amour soient
manifestés en cela, c’est évident ; mais ce n’est pas tout. Lorsqu’un pécheur
vient à Dieu par la foi au Seigneur Jésus Christ, Dieu lui impute l’œuvre du
Seigneur Jésus. Parce que le Seigneur Jésus a subi le plein jugement dû au
péché, le pécheur peut dire : Dieu me voit sans un seul péché. Il n’y a
pas un seul péché qui doive encore être jugé. Dieu est alors juste, en
m’acquittant de tout jugement et en me justifiant. Ainsi la justice de Dieu est
glorifiée, mais aussi sa vérité ; car Dieu a dit, dans sa Parole, qu’il
voulait sauver le pécheur.
La
signification de 1 Jean 1:9 devient alors très claire : « Si nous
confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner
nos péchés et nous purifier de toute iniquité ».
Vous
dites : « Mais je ne constate aucun changement. Je fais même beaucoup
plus de choses mauvaises qu’auparavant ». J’admets sans difficulté que
maintenant vous voyez beaucoup plus de péchés en vous qu’auparavant. Il ne peut
pas en être autrement, parce que le Saint Esprit vous a ouvert les yeux. Mais
Dieu savait déjà ce qu’il en était de vous lorsque vous êtes venu à Lui. Il
connaissait votre cœur, votre vie, tous les péchés que vous aviez déjà commis
et tous ceux que vous commettriez encore. Il en savait et sait infiniment plus
que ce que vous parviendrez à connaître sur cette terre. « La bonté de
notre Dieu Sauveur et son amour envers les hommes sont apparus » alors
même que nous étions de ceux dont il est dit : « Nous étions, nous
aussi, autrefois, insensés, désobéissants, égarés, asservis à diverses
convoitises et voluptés, vivant dans la malice et dans l’envie, haïssables,
nous haïssant l’un l’autre » (Tite 3:3 et 4). « Christ, alors que
nous étions encore sans force, au temps convenable, est mort pour des impies...
Mais Dieu constate son amour à lui envers nous, en ce que, lorsque nous étions
encore pécheurs, Christ est mort pour nous » (Rom. 5:6, 8 ; 2 Cor.
5:20). « Étant ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu » (Rom.
5:10).
Ainsi, bien
que Dieu ait parfaitement su qui vous étiez, il a donné le Seigneur Jésus, afin
que, par la foi en Lui, vous ayez la vie éternelle. Il a dit : Si vous
vous approchez de moi par la foi au sang du Seigneur Jésus, vous serez justifié
gratuitement (Rom. 3:23-25). Il a dit que si vous veniez ainsi à Lui, il
vous acquitterait de tout péché, montrant ainsi sa justice. Cela prouve que
depuis que vous êtes venu à Lui, confessant votre culpabilité, il n’a plus rien
contre vous. De son côté, tout est en ordre. Avez-vous donc vous-même quelque
chose contre Dieu ? Non. Vous êtes venu à Dieu, parce que vous avez
reconnu que vous aviez besoin de son pardon.
Pourquoi alors
n’avez-vous pas la paix ? Avoir la paix avec Dieu signifie pourtant bien
qu’il ne reste plus rien à régler entre Dieu et moi : tout est en ordre.
Dieu n’a plus rien contre vous : il vous a justifié parce que vous avez
cru au Seigneur Jésus, et vous avez par conséquent part à la rédemption
éternelle que le Seigneur a obtenue (Héb. 9:12 ;
Rom. 5:1). Et vous n’avez plus rien contre Lui ; vous êtes réconcilié avec
Dieu (2 Cor. 5:20). Vous avez donc la paix avec Dieu ! Nous lisons en
Romains 5:1: « Ayant donc été justifiés sur le principe de la foi, nous
avons la paix avec Dieu ! »
Et pourtant
vous dites : Je n’ai pas la paix ! C’est possible, parce que
vous n’avez pas encore accepté que la paix a déjà été faite il y a
longtemps. Le Seigneur Jésus a fait la paix. Il est notre paix. Et il nous
annonce cette paix (Éph. 2:15, 14, 17). « ...
Ayant fait la paix par le sang de sa croix » (Col. 1:20). Dès le moment où
vous L’avez reçu, vous avez part à cette paix. Mais pour en jouir, il vous faut
croire qu’il en est ainsi. Vous aurez la paix aussitôt que vous croirez
que Dieu dit la vérité lorsqu’il affirme que le Seigneur Jésus a fait la paix
sur la croix. Vous êtes semblable à ces soldats japonais sur une petite île de
l’océan Pacifique qui, cinq ans après la fin de la guerre, vivaient comme s’ils
étaient encore en guerre. Ils s’attendaient à des attaques de l’ennemi, etc.,
comme ils l’avaient fait durant la guerre et pourquoi ? Parce qu’ils
croyaient que les hostilités continuaient. La réelle, la profonde raison de
votre manque de paix c’est que vous ne recevez pas la parole de Dieu sans
réserve. Et cela à votre grand préjudice. Mais plus encore : vous
déshonorez grandement Dieu en ne croyant pas sa Parole. « Dieu n’est pas
un homme, pour mentir » (Nomb. 23:19).
Dès que vous
aurez cru Dieu sur ce point aussi, vous pourrez le remercier de tout ce qu’il
vous a donné, de sa grâce magnifique. Et alors, vous éprouverez la paix dans
votre cœur — pas avant. L’homme dit : « D’abord voir, ensuite
croire ! » Dieu dit : « D’abord croire, ensuite
voir ! »
Avec mes
meilleures salutations.
Votre ami H. L. H.
Cher ami,
Vous avez donc
trouvé le repos de votre conscience dans l’œuvre accomplie de Christ. Vous avez
confessé vos péchés devant Dieu et avez cru ce que Dieu a dit du Seigneur Jésus
et de son œuvre. Vous savez maintenant que vous ne viendrez pas en jugement et
vous pouvez dire : « Son sang m’a lavé de tous mes
péchés ! »
Vos paroles ne
traduisent cependant pas une grande joie. Vous l’avez peut-être connue, mais en
ce moment vous ne l’avez plus. Je n’ai pas besoin de vous demander ce qui est
arrivé. Ma propre expérience me le dit et la parole de Dieu le confirme.
Vous êtes déçu
de vous-même. Vous pensiez que votre vie serait toute différente maintenant que
vous êtes converti et que votre conscience a trouvé la paix. Et vous êtes amené
à constater le contraire. Les mêmes mauvaises pensées vous viennent encore à
l’esprit. Votre caractère et ses défauts sont les mêmes qu’avant votre
conversion. Vous vous fâchez et vous irritez aussi facilement qu’auparavant.
Vous vous dites bien que cela ne devrait pas être (et vous avez raison) et que
Dieu ne peut pas l’approuver. Vous-même vous ne le voulez pas non plus et vous
cherchez à lutter. Mais en vain. Les choses vont de mal en pis. Parfois vous
croyez qu’il y a un léger mieux, et voilà que bientôt cela se gâte tout à fait.
Vous avez beaucoup prié afin que le Seigneur vous aide à triompher. Mais cela
n’a servi à rien. Peut-être avez-vous expérimenté vous aussi ce que m’a dit une
fois une croyante : « Plus je prie le matin, plus les choses vont mal
pour moi ! »
Je connais
cela pour l’avoir moi-même vécu. Les deux premières années qui suivirent celle
où je trouvai le repos pour ma conscience, je me sentais si misérable que je
n’osais parler à personne de ma conversion. Pendant ces années, plus d’une fois
ma mère me dit : « il te faut te convertir ». Et je n’osais pas
lui dire que je l’étais déjà. Il me semblait qu’elle ne pourrait pas me croire,
en voyant comment je me comportais.
Comment
expliquer cela ? Il n’est pourtant pas normal que la vie d’un enfant de
Dieu ne soit pas transformée par la conversion ; qu’un croyant, bien qu’il
ne le veuille pas, continue à pécher et en soit profondément malheureux.
Il y a deux
causes à cet état de choses :
1. Nous ne
connaissons ou ne saisissons pas la pleine signification de l’œuvre du Seigneur
Jésus, telle que la parole de Dieu nous la révèle.
2. Ou, si nous
connaissons quelque chose de cette vérité, nous ne nous l’approprions pas, ne
la réalisons pas, parce que nous ne la recevons pas comme telle, simplement
parce que la parole de Dieu le dit.
Dans ma
dernière lettre, je vous montrais d’après les premiers chapitres de l’épître
aux Romains que tous les hommes ont péché et par conséquent sont coupables
devant Dieu, mais aussi que tous ceux qui acceptent le Seigneur Jésus reçoivent
le pardon de leurs péchés, oui, que Dieu les justifie. Aussi, tous ceux qui
sont convertis peuvent dire : « Ayant donc été justifiés sur le
principe de la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus
Christ » (Rom. 5:1).
Dieu est pour
le coupable et a tout réglé pour lui, afin qu’il puisse être sauvé.
À partir de
Romains 5:12, un nouveau sujet est développé. Il n’est plus parlé de nos
péchés, c’est-à-dire de nos mauvaises actions, mais de notre état.
Pourquoi l’homme ne fait-il rien d’autre que pécher ? Parce que sa nature,
son cœur est mauvais. « Le cœur est trompeur par-dessus tout, et
incurable ; qui le connaît ? » (Jér.
17:9). « Car du dedans du cœur des hommes, sortent les mauvaises pensées,
les adultères, les fornications, les meurtres, les vols, la cupidité, les
méchancetés, la fraude, l’impudicité, l’œil méchant, les injures, l’orgueil, la
folie », dit le Seigneur Jésus (Marc 7:21). En Tite 3:3 l’apôtre Paul fait
un portrait de notre état : « Car nous étions, nous aussi, autrefois,
insensés, désobéissants, égarés, asservis à diverses convoitises et voluptés,
vivant dans la malice et dans l’envie, haïssables, nous haïssant l’un
l’autre ». Nous n’avons pas ici l’énumération de nos mauvaises actions,
mais la description de nos sentiments, de notre état, de notre nature.
Romains
5:12-21 nous donne à connaître pourquoi nous avons cette nature
pécheresse : parce que nous sommes tous des descendants d’Adam.
Adam fut fait
à l’image et selon la ressemblance de Dieu (Gen.
1:26 ; 5:1). « À l’image de Dieu » indique la position qu’il
reçut dans la création. Comme administrateur de Dieu, il représentait Dieu sur
la terre et comme tel, était le chef de la création terrestre. Malgré la chute
et la confusion qui en est résultée, en dépit du
grand changement qui s’est opéré, Adam — et l’homme en tant que son descendant
— reste dans la création l’image de Dieu (1 Cor. 11:7).
« Selon
la ressemblance de Dieu », indique la pureté et l’innocence d’Adam. Il y
avait entente morale entre le Créateur et sa créature. Malheureusement cela ne
dura pas longtemps. Adam transgressa le commandement de Dieu, perdit sa pureté
et devint un pécheur coupable. Jamais il n’est dit d’Adam, après la chute, ou
de ses descendants qu’ils soient à la ressemblance de Dieu. Cette expression
n’est employée qu’en rapport avec ce que Dieu avait fait de l’homme lors de la
création (Gen. 1:26 ; 5:1 ; Jacq. 3:9).
Genèse 5 est
très clair sur ce point. Au verset 1 nous lisons que
Dieu fit l’homme à sa ressemblance. Mais au verset 3, lorsque Adam engendra un
fils, ce fut à sa ressemblance, selon son image ; à la ressemblance d’un
pécheur coupable, d’une créature tombée loin de Dieu. Ainsi, tout enfant qui
naît est à sa naissance déjà un être pécheur, parce qu’il a la nature de ses
parents.
Job a
dit : « Qui est-ce qui tirera de l’impur un homme pur ? Pas
un ! » (Job 14:4). Et David : « Voici, j’ai été enfanté
dans l’iniquité, et dans le péché ma mère m’a conçu » (Ps. 51:5). En
Romains 5:12-21, nous trouvons la conclusion tirée de cet état de choses :
par la faute d’Adam, plusieurs sont morts, car par la faute d’un seul, la mort
a régné (v. 15-17). Les conséquences de la faute d’Adam sont donc envers tous
les hommes en condamnation (v. 18) et par la désobéissance d’Adam, tous ses
descendants ont été placés dans la position de pécheurs (v. 19). En d’autres
termes : l’état de tout homme, à sa naissance, est celui de son premier
père, Adam, après la chute : un pécheur attendant la mort, chassé du
jardin d’Eden et de la proximité de Dieu.
Il est donc
parlé ici de l’état de l’homme et non pas des péchés qu’il a
commis. Avant qu’un homme ait commis un seul péché, son état est le
suivant : il est un pécheur, qui recevra la mort en jugement. Non pas
qu’il soit coupable en naissant ; il ne deviendra coupable que plus
tard, par ses actions, par les péchés qu’il commettra. En Apocalypse 20:12 nous
voyons que les morts seront jugés selon leurs œuvres et non pas selon leur
état. Et pourtant, l’état de l’homme le rend incapable de parvenir au ciel.
Dieu ne peut supporter dans sa présence un homme ayant une nature pécheresse.
Le Dieu saint doit éloigner à jamais de Lui l’homme possédant une telle
nature. Dieu qui est Lumière et en qui il n’y a aucunes
ténèbres (1 Jean 1:5), ne peut admettre aucunes ténèbres dans sa présence (Éph. 5:8). Il les jettera dans les ténèbres de
dehors : « Là seront les pleurs et les grincements de dents »
(Matt. 8:12 ; 22:13). Si donc le Seigneur Jésus n’avait pas accompli
l’œuvre de la rédemption, aucun homme n’aurait pu entrer dans le ciel, pas même
les enfants morts tout de suite après leur naissance et qui par conséquent
n’ont pas commis un seul acte de péché.
Il ressort de
ce qui vient d’être dit qu’il ne suffit pas d’avoir le pardon des péchés. Si le
Seigneur avait porté tous mes péchés sur la croix, mais n’avait rien fait de
plus pour moi, je ne serais certes plus jugé à cause de mes péchés et pourtant
je serais perdu pour l’éternité. Dieu peut pardonner des péchés, mais il ne
peut pas pardonner un mauvais état, une nature mauvaise et pécheresse.
Dieu a donné à l’homme toutes les occasions possibles de montrer s’il y avait
quelque chose de bon en lui. Ce fut le cas avant le déluge, alors que Dieu
n’avait encore donné aucun commandement, aucune interdiction ; après le
déluge, lorsque Dieu eut établi l’autorité pour réprimer le mal (Gen. 9:5, 6) ; et ensuite, lorsqu’il mit Israël à
part, comme son peuple, lui donna ses commandements et ses ordonnances et, dans
sa bonté, consentit à habiter au milieu de lui (Deut.
4:6-8). Puis il leur donna des juges, des prophètes et des rois. Il les éleva
sous sa discipline. Finalement, il vint Lui-même, « Dieu... manifesté en
chair », en grâce, sur la terre. « Dieu était en Christ, réconciliant
le monde avec lui-même, ne leur imputant pas leurs fautes » (2 Cor. 5:19).
Et que se passa-t-il ? « Il vint chez soi ; et les siens ne
l’ont pas reçu » (Jean 1:11). « La lumière luit dans les
ténèbres ; et les ténèbres ne l’ont pas comprise » (Jean 1:5).
« Les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière » (Jean
3:19). Les hommes étaient tellement mauvais qu’ils allèrent même jusqu’à
rejeter Dieu qui se révélait en grâce et à crucifier Jésus, « Dieu...
manifesté en chair » (1 Tim. 3:16). La croix a clairement montré que
l’homme est entièrement corrompu et mauvais et que Dieu ne peut rien faire
d’autre avec lui que de le juger.
C’est
pourquoi, en Jean 3, le Seigneur Jésus ne dit pas : « Si quelqu’un
n’a pas ses péchés pardonnés, il ne peut voir le royaume de Dieu », mais
il dit : « Si quelqu’un n’est né de nouveau.... »
Romains
5:12-21 nous donne la réponse divine à cette difficulté. Le premier homme, le
premier Adam, a transmis la position qui est devenue sienne après sa chute à
tous ceux qui appartiennent à sa famille (donc à tous les hommes par la
naissance). Alors Dieu a placé sur la terre le Seigneur Jésus, comme le second
homme, le dernier Adam (1 Cor. 15:45-47), afin qu’il donne la position qu’il
s’est acquise par son œuvre (l’œuvre de la croix), à tous ceux qui sont unis à
Lui. Cela nous amène à la question : De quelle sorte est cette position ?
Le Seigneur
Jésus « a porté nos péchés en son corps sur le bois », sous le
jugement de Dieu (1 Pierre 2:24). Mais ce n’est pas tout. Romains 8:3 dit que « Dieu,
ayant envoyé son propre Fils en ressemblance de chair de péché, et pour le
péché, a condamné le péché dans la chair ». Et en 2 Corinthiens 5:21, nous
lisons : « Celui qui n’a pas connu le péché, il l’a fait péché pour
nous, afin que nous devinssions justice de Dieu en lui ».
Ces deux
passages ne nous parlent pas de nos péchés, de nos mauvaises actions, mais du
péché, du principe du mal, de la source du péché, de notre mauvaise nature.
Romains 8:3 parle de « chair de péché » et du « péché dans la
chair ». Notre mauvaise nature est définie par ces expressions en Romains
5-8.
Dans ces
passages, nous voyons donc que Dieu a fait le Seigneur Jésus péché, quand il
était sur la croix. Là le Seigneur a non seulement porté nos péchés, il eut à
prendre la place de notre nature pécheresse. Dieu a jugé celui qui n’avait pas
connu le péché, comme s’il avait été un homme pécheur ayant une nature
pécheresse. Dieu a jugé à la fois la nature pécheresse de l’homme et ses péchés
(ses actions mauvaises) et le jugement des deux s’est abattu sur le Seigneur
Jésus. Ainsi le Seigneur est mort et a été enseveli.
Mais la
puissance de Dieu l’a ressuscité d’entre les morts (Éph.
1:20), prouvant ainsi que sa justice est pleinement satisfaite, en ce qui
concerne tant nos péchés que notre mauvaise nature. Le Seigneur Jésus est
ressuscité et le jugement est passé. Il se tient maintenant devant Dieu dans
une nouvelle position : comme Celui qui a parfaitement enduré le jugement
sur les péchés et sur le péché, mais qui a été ressuscité par Dieu, comme
preuve qu’il avait pleinement satisfait au jugement divin ; et maintenant,
il vit une vie de résurrection. Voilà la position du Seigneur Jésus, comme le
second homme, le dernier Adam, depuis qu’il est devenu chef de la nouvelle
famille, la famille de Dieu.
Romains
5:12-21 nous dit que tous ceux qui sont identifiés avec Lui partagent cette
position avec Lui. « La grâce de Dieu et le don ont abondé envers
plusieurs, par la grâce qui est d’un seul homme, Jésus Christ » (v. 15).
« Le don de grâce [vient] de plusieurs fautes, en justification » (v.
16). « Beaucoup plutôt ceux qui reçoivent l’abondance de la grâce et du
don de la justice, régneront-ils en vie par un seul,
Jésus Christ » (v. 17). L’œuvre du Seigneur Jésus est suffisante pour la
« justification de vie » et par son obéissance, nous avons été
« constitués justes » (v. 18-19). La grâce règne « par la
justice pour la vie éternelle » (v. 21). « Si nous avons été
identifiés avec lui dans la ressemblance de sa mort, nous le serons donc aussi
dans la ressemblance de sa résurrection » (Rom. 6:5). Éphésiens 2:6 va
plus loin encore. Dieu nous a vivifiés ensemble avec le Christ, et nous a
ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes
dans le Christ Jésus.
Nous savons
donc que l’œuvre du Seigneur Jésus signifie davantage pour nous que le seul
pardon des péchés. Lorsqu’un pécheur vient à Dieu en confessant ses péchés, et
dans la foi au Seigneur Jésus, Dieu lui donne une place dans la famille de Dieu ;
il appartient au Seigneur Jésus. L’œuvre tout entière du Seigneur Jésus lui est
imputée. Cela veut dire : le châtiment de ses péchés (actions pécheresses)
a été porté sur la croix ; et par conséquent ceux-ci sont expiés. Mais sa
nature pécheresse a aussi été jugée et est morte dans la mort du Seigneur
Jésus, à la croix. Maintenant il participe de la vie de résurrection du
Seigneur Jésus ; le dernier Adam (« un esprit vivifiant » :
1 Cor. 15:45 ) a soufflé en lui et lui a donné sa
propre vie de résurrection (Jean 20:22). Il possède la vie éternelle, le
Seigneur Jésus Lui-même comme sa vie (Jean 3:15, 16 ; 1 Jean 1:1, 2 ;
5:11-13, 20).
Celui qui a
compris cela ne cherche plus à s’améliorer. Il comprend qu’il ne peut pas
améliorer ce que Dieu a déclaré irrémédiablement perdu. Mais il sait encore
que, sur la croix, Dieu l’a fait mourir dans le Seigneur Jésus ; c’est ce
qu’exprime le baptême. Il a été baptisé pour la mort du Seigneur Jésus, a été
enseveli avec Lui par le baptême, pour la mort (Rom. 6:3, 4). (Cette vérité
n’est-elle pas amoindrie, lorsque le baptême est administré par aspersion, et
non par immersion ?) Il sait que Dieu ne le voit que dans sa nouvelle vie,
une vie qui ne veut ni ne peut pécher. Et il se voit, lui aussi, tel : il
se tient lui-même pour mort au péché, mais pour vivant à Dieu dans le Christ
Jésus (Rom. 6:11). Il ne peut combattre contre le péché en lui, nulle part nous
ne lisons que le chrétien ait à le faire ; au contraire, il doit se tenir
pour mort au péché. (À noter ici que Hébreux 12:4 ne parle pas du péché
demeurant en nous, mais du péché dans le monde qui nous est hostile). Certes,
le péché qui se trouve en lui voudra se manifester. Il voudra montrer qu’il vit
encore, mais le chrétien ne doit pas le permettre. Il ne doit pas lui prêter
attention, mais il doit regarder au Seigneur Jésus. Lorsque le péché agit dans
mon cœur et veut attirer mon attention sur lui, je ne dois pas prêter
l’oreille, mais il me faut diriger mes pensées sur le Seigneur. Je ne penserai
alors plus au péché. C’est lorsque nous fixons nos regards sur le Seigneur
Jésus que la vie nouvelle peut se manifester en nous : « Or nous
tous, contemplant à face découverte la gloire du Seigneur, nous sommes
transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en
Esprit » (2 Cor. 3:18).
Si je fais
ainsi, le Saint Esprit qui habite en moi se charge du combat contre la chair
(la nature pécheresse) (Gal. 5:17). Ce n’est pas à nous de lutter.
« Tenez-vous vous-mêmes pour morts au péché, mais pour vivants à Dieu dans
le Christ Jésus » (Rom. 6:11).
Comment se
fait-il alors que, comme je l’ai écrit au début de cette lettre, tant de
croyants soupirent sous la puissance du péché ? Et qu’il n’y ait pas un
seul croyant qui ne connaisse, de par sa propre expérience, cet état et le
combat qui s’y rattache ? Je ne dis pas que ce combat doive durer pendant
toute la vie du croyant. Le Seigneur en soit béni, il n’en est pas ainsi. Le
Seigneur Jésus a vaincu Satan et le péché. Ainsi tous ceux qui ont leur part en
Lui peuvent se tenir dans la liberté (Gal. 5:1, 13, 16) et vivre une vie de
vainqueur (Rom. 8:1-4). Tous ceux qui réalisent pratiquement la position de
Romains 8:1-11 sont délivrés de la puissance de Satan, du péché et de la mort.
Le fruit de l’Esprit est trouvé en eux (Gal. 5:22) et la juste exigence de la
loi sera accomplie en eux (Rom. 8:4).
Mais chacun
connaît cette lutte, car ce n’est que par l’expérience que nous pouvons
connaître l’affranchissement.
Lorsque
quelqu’un se convertit, il voit ses péchés et en est occupé, parce que le
jugement de Dieu est devant lui. Il reçoit la vie nouvelle et a une volonté
renouvelée qui désire servir Dieu. Il recherche la volonté de Dieu et veut
l’accomplir, comme une loi. Mais de cette manière il n’apprend qu’à connaître
sa nature pécheresse, son état. Romains 7 nous décrit cette expérience.
Dans les
quatre premiers versets, nous avons la doctrine, la position. Nous sommes morts
quant à la loi et sommes unis à un autre, à Christ ressuscité. Les versets 5 et
6 introduisent l’expérience. La première constatation, c’est que la loi n’a
aucune force. Elle est sainte, juste et bonne. Elle était « pour la
vie », car « celui qui aura fait ces choses vivra ». Par
expérience, cependant, je sais qu’elle m’apporte la mort, car, par le
commandement, la convoitise est suscitée dans mon cœur ; or, la loi
m’interdit de convoiter. Cela m’amène à la vraie connaissance de ma
nature : « Je sais qu’en moi, c’est-à-dire en ma chair, il n’habite
point de bien » (v. 18). Toutefois le fait que je veux le bien, mais que
je pratique le mal que je hais (v. 15) me conduit à faire une différence entre
le moi, ce moi qui veut pratiquer le bien, oui, qui prend plaisir à la loi de
Dieu selon l’homme intérieur (v. 22) et la puissance en moi, le péché, qui fait
que je pratique pourtant le mal (v. 20). J’en arrive alors à reconnaître que je
suis captif du péché qui habite en moi. Je pèche : c’est une « loi du
péché », une règle inflexible et je suis impuissant à cet égard. Je suis
prisonnier de cette loi.
Le Saint
Esprit m’amène alors à faire la terrible découverte de mon état désespéré, et
je m’écrie : « Misérable homme que je suis, qui me délivrera de ce
corps de mort ? » (v. 24). Mais la parole de
Dieu nous donne la réponse au verset 25: « Je rends grâces à Dieu par
Jésus Christ notre Seigneur ».
Je suis
délivré de ce corps de mort ! Il a été condamné à la croix, en Christ (v.
3). « Je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi » (Gal. 2:20). Je
suis « en Christ », dans la position même qu’il a prise après la
résurrection. Il n’y a donc aucune condamnation pour moi (Rom. 8:1). Le Saint
Esprit a produit en moi une nouvelle vie, qui ne pèche pas, plus encore, qui ne
peut pas pécher, mais qui est en plein accord avec Celui qui l’a donnée (Jean
3:5, 6). De plus, le Saint Esprit habite en moi et il est la puissance qui
permet à la nouvelle vie d’agir selon sa nature (1 Cor. 6:14 ; Jean
4:14 ; 7:38-39). C’est Lui également qui se charge du combat contre la chair
(Gal. 5:17). Ainsi la loi (règle immuable) de l’Esprit de vie dans le Christ
Jésus m’a affranchi de la loi du péché et de la mort (Rom. 8:2 ; comp. 7:23). Je ne suis plus dans la chair (dans la vieille
nature), mais dans l’Esprit. Ma position sera donc caractérisée par la
possession de la vie produite en moi par le Saint Esprit à la nouvelle
naissance (Jean 3) et par l’habitation en moi du Saint Esprit Lui-même (Rom.
8:9). Cela implique que j’appartiens à Christ, donc que je suis un chrétien.
L’état normal
du croyant c’est d’être libre — affranchi de Satan, du péché et de la
mort ; affranchi pour servir Dieu — libre pour jouir d’une communion
ininterrompue avec Dieu et avoir une joie parfaite (1 Jean 1:3, 4).
Veuille le
Seigneur vous accorder, et m’accorder à moi aussi d’être toujours dans cet état
normal.
Avec mes
affectueuses salutations,
votre frère attaché dans le Seigneur
Jésus
H.L.H.
Chers amis,
Vous avez été
quelque peu troublés parce que quelqu’un a dit devant vous qu’on ne peut pas
savoir, ici-bas sur la terre, si l’on est sauvé, parce qu’on ne sait pas si
l’on est élu.
Vous auriez pu
répondre très simplement par la Bible. La parole de Dieu dit : « Afin
que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie
éternelle » (Jean 3:16). Si donc Dieu dit la vérité, nous pouvons être
assurés de notre salut. Personne ne niera que la parole de Dieu dit la vérité.
J’ai demandé une fois à quelqu’un qui se posait la même question s’il croyait
peut-être que l’apôtre Paul avait été auprès de Dieu et avait consulté le livre
de ses conseils. Naturellement, il me répondit non. Je demandai alors :
Comment donc peut-il écrire aux Thessaloniciens : « Sachant, frères
aimés de Dieu, votre élection » ; et comment peut-il, dans toutes ses
épîtres, nommer ceux auxquels il écrit saints ? Mon interlocuteur ne
trouva pas de réponse, mais le jour suivant, il vint vers moi et me dit :
« Maintenant moi aussi je sais que je suis sauvé ». En fait, la
parole de Dieu parle très clairement d’une élection. Quel enfant de Dieu n’a-t-il encore jamais lu avec respect des passages comme
Éphésiens 1:4, 5 ; Romains 8:29, 30 ; 1 Pierre 1:2 etc., et adoré
ensuite son Dieu de lui avoir accordé une telle grâce ?
L’homme
malheureusement ne s’en est pas tenu à ce que la parole de Dieu dit, mais s’est
permis de pousser ses raisonnements plus loin pour tirer ce qu’il appelle des
conclusions logiques. Le résultat s’est manifesté dans des déclarations qui
sont en opposition avec la parole de Dieu et qui en réalité jettent du
déshonneur sur son nom. La doctrine de la prédestination de tous les hommes est
une caricature de l’image glorieuse que nous donne la parole de Dieu de
l’élection.
Selon cette
doctrine de la prédestination, Dieu aurait choisi quelques-uns pour le salut
éternel, mais il aurait décidé, quant aux autres, de les rejeter ; cet
enseignement se fonde sur Romains 9:8-23. Lisons ce passage et considérons-le.
Dans les huit
premiers chapitres de l’épître aux Romains, nous avons la description de la
condition de l’homme et la réponse que Dieu y donne. L’homme est
irrémédiablement perdu : « Il n’y a pas de différence, car tous ont
péché et n’atteignent pas à la gloire de Dieu — étant justifiés gratuitement
par sa grâce » (Rom. 3:23, 24). Tous sont sauvés uniquement par la grâce,
et cela n’est pas limité uniquement aux Juifs : la grâce est aussi envers
les nations — ceux qui ne sont pas Juifs.
Mais les Juifs
ne voulaient pas de cela. Ils avaient une place privilégiée et entendaient la
conserver. Aussi leur grande inimitié se manifesta-t-elle plus particulièrement
lorsque cet évangile fut annoncé aux païens ; voir par exemple :
Actes 13:45-50 ; 15:1 ; 17:5 et 28:25-29.
Dans les
chapitres 9 à 11 de l’épître aux Romains, l’apôtre s’occupe de la question
suivante : comment concilier la position commune des Juifs et des païens,
en ce qui concerne l’Évangile, avec la position particulière que les Juifs
avaient reçue de Dieu ?
La première
chose dont se réclamaient les Juifs c’était d’être la semence d’Abraham.
« Bien », dit l’apôtre, « mais alors il vous faut aussi
reconnaître Ismaël, car lui aussi était un fils d’Abraham ». Et même si
l’on peut objecter que la mère d’Ismaël n’était qu’une esclave dont descendent
les Arabes, il y a encore Ésaü. Jacob et Ésaü avaient un même père et une même
mère et ils étaient jumeaux. Pourtant Ésaü, bien qu’étant l’aîné, ne fut pas
l’ancêtre du peuple de Dieu. Non pas parce que Jacob était meilleur. Déjà avant
leur naissance Dieu avait dit que le plus grand serait asservi au plus petit.
Ce n’était
donc pas par droit que les Juifs avaient cette position privilégiée, mais en
vertu de la libre puissance et de la libre grâce de Dieu. S’ils voulaient faire
appel à leur droit, ils devaient alors aussi reconnaître les Arabes et les
Édomites comme peuple de Dieu, et c’est précisément ce qu’ils ne voulaient pas.
Mais s’ils n’étaient le peuple de Dieu qu’en vertu de l’œuvre de libre grâce et
libre puissance de Dieu, est-ce que Dieu n’avait pas le droit d’étendre la
bénédiction à d’autres aussi ?
Nous voyons
donc qu’il ne s’agit pas, ici, d’une élection ou d’un rejet pour l’éternité,
mais exclusivement d’une position privilégiée sur la terre.
Ces paroles de
Romains 9:13 sont spécialement utilisées pour appuyer la doctrine du rejet.
Mais c’est confondre les versets 12 et 13. Ce que nous lisons au verset 12,
Dieu l’avait effectivement dit alors que les enfants n’étaient pas encore nés,
mais non pas avant la fondation du monde, comme cela est dit de nous en
Éphésiens 1:4.
Il s’agit ici
d’une position terrestre, et Dieu prononça ces paroles peu avant la naissance
des enfants (v. 10). Tandis que le verset 13 est une citation de Malachie 1:2,
3. C’est une déclaration que Dieu a faite à peu près 1400 ans après la mort de
Jacob et d’Ésaü, une fois donc qu’il connaissait leur vie et la vie de leurs
descendants. En Hébreux 12:16, 17 il est parlé d’Ésaü comme d’un fornicateur et
d’un profane, qui pour un seul mets vendit son droit de premier-né et ne trouva
pas lieu à la repentance. Est-il étonnant que Dieu dise d’un tel homme qu’il le
hait : « Tu hais tous les ouvriers d’iniquité » (Ps. 5:5) ?
Nous en venons
ensuite au verset 15. « Je ferai miséricorde à celui à qui je fais
miséricorde, et j’aurai compassion de qui j’ai compassion ». C’est une
citation d’Exode 33:19. Le peuple avait érigé le veau d’or et rejeté Dieu (Ex.
32:4). Il avait mérité le jugement (Ex. 32:10) ; mais Moïse pria pour lui.
Dieu manifeste alors de nouveau sa grâce et épargne le peuple. Ces paroles
donnent la preuve que Dieu se réserve le droit de déployer sa grâce alors même
que le jugement est mérité. Qu’Israël fût le peuple de Dieu ne reposait donc
que sur la grâce. Comment alors ce passage peut-il servir d’appui à la doctrine
du rejet ? Le verset 15 établit fermement le principe de la grâce. Là où
tous ont mérité le jugement, seule la miséricorde de Dieu peut encore indiquer
une issue. À quoi servirait-il à un homme de ne plus pécher à partir
d’aujourd’hui (si même il le pouvait !) ? Il n’en devrait pas moins
subir le jugement pour les péchés commis jusqu’à ce moment-là.
Le verset 17
est une citation d’Exode 9:16. Dieu dit au Pharaon qu’il endurcirait son cœur,
afin de montrer en lui toute sa puissance. Mais il nous faut d’abord lire ce
qui précède. En Exode 5:2 le Pharaon dit : « Qui est l’Éternel pour
que j’écoute sa voix et que je laisse aller Israël ? » Et il fait
peser le service sur le peuple (5:17). Malgré tous les signes et les jugements
que Dieu envoya, il ne voulut pas se soumettre à la volonté de l’Éternel. C’est
alors seulement que Dieu dit : Maintenant j’endurcirai ton cœur afin que
tout le poids de mon jugement tombe sur toi.
L’Éternel, il
est vrai, avait dit d’avance qu’il le ferait (Ex. 4:21), car il savait d’avance
que le Pharaon n’obéirait pas. Il connaissait le cœur du Pharaon (3:19). Mais
ce n’est qu’après avoir parlé plusieurs fois au Pharaon et avoir envoyé de
nombreux signes et plaies, et après que le Pharaon eut chaque fois refusé de
laisser aller le peuple, et bien plus, n’eut pas tenu sa parole d’innombrables
fois, que l’Éternel endurcit son cœur (9:12). Et alors il lui adressa les
paroles rapportées en Romains 9:17.
Que Dieu
endurcisse parfois un cœur est une vérité très sérieuse. Il l’a fait pour le
Pharaon. Il le fait quelquefois aujourd’hui encore. Et tout de suite après
l’enlèvement de l’Assemblée, il le fera pour tous ceux qui ont entendu
l’Évangile, mais ne l’ont pas reçu (2 Thess. 2:11).
Cependant Dieu ne le fait jamais avant d’avoir donné à l’homme l’occasion de se
convertir (Job 33:14-30). C’est quelque chose de bien différent de ce
qu’enseigne la doctrine du rejet.
En Romains
9:19-21, la question est traitée d’une manière tout à fait générale. Dieu n’a-t-il pas le droit de faire avec sa créature ce qu’il
veut ? Si Dieu voulait faire d’un homme un vase à honneur et d’un autre un
vase à déshonneur, n’en a-t-il pas le droit ?
Est-ce qu’une créature peut demander des comptes au Créateur ? Dieu, comme
Créateur, a parfaitement le droit de faire ce qu’il veut de ses créatures. Il a
le droit de gracier l’un et de destiner l’autre à la perdition éternelle. Mais
Dieu n’a pas fait usage de ce dernier droit. Il est lumière et amour et il
n’agit jamais en contradiction avec Lui-même.
Le verset 21
parle précisément de cela. C’est une allusion à Jérémie 19. Là, Dieu mentionne
son droit de faire ce qu’il veut d’Israël. Le potier fait de l’argile un
vase ; mais si le vase est gâté, il en fait un autre vase.
« Et la
parole de l’Éternel vint à moi, disant : Ne puis-je pas faire de vous
comme fait ce potier, ô maison d’Israël ? dit l’Éternel. Voici, comme est
l’argile dans la main du potier, ainsi êtes-vous, ô maison
d’Israël ! » (Jér. 18:5, 6.)
Mais comment
Dieu a-t-il fait usage de ce droit ? « Au
moment où je parle au sujet d’une nation et au sujet d’un royaume, pour
arracher, pour démolir, et pour détruire, si cette nation au sujet de laquelle
j’ai parlé se détourne du mal qu’elle a fait, je me repentirai du mal que je
pensais lui faire. Et au moment où je parle d’une nation et d’un royaume, pour
bâtir et pour planter, si elle fait ce qui est mauvais à mes yeux, pour ne pas
écouter ma voix, je me repentirai du bien que j’avais dit vouloir lui
faire » (Jér. 18:7-10).
Si quelqu’un
se détourne du mal, Dieu se repentira du jugement qu’il pensait faire tomber
sur lui et agira en grâce.
Voilà comment
Dieu fait usage de son libre pouvoir illimité, de sa souveraineté.
C’est ce
qu’enseignent les versets 22 et 23 de Romains 9, bien qu’ils soient souvent
employés pour appuyer la doctrine du rejet. En réalité ils fournissent une
preuve inébranlable contre cet enseignement.
Le verset 22
parle de « vases de colère, tout préparés pour la destruction ». Qui
les a préparés ? Ce n’est pas dit ici. Mais d’après le contexte, il est
très clair que ce n’est pas Dieu. Pourrait-on dire que Dieu les a supportés
avec une grande patience, s’il les a Lui-même préparés pour la
destruction ? Remarquez aussi ici la différence avec le verset 23, où il
est bien indiqué que Dieu a préparé d’avance les vases de miséricorde. Il est
clair que les vases de colère se sont préparés eux-mêmes : « Selon ta
dureté et selon ton cœur sans repentance, tu amasses pour toi-même la colère
dans le jour de la colère et de la révélation du juste jugement de Dieu »
(Rom. 2:5).
Non, il n’y a
pas la moindre preuve dans l’Écriture que Dieu aurait décidé la perdition pour
certains, qu’il aurait déterminé que certains hommes seraient perdus pour
l’éternité. Au contraire, une telle assertion est en contradiction avec la
révélation que Dieu a donnée de Lui-même dans sa Parole.
Est-ce que
« notre Dieu sauveur, qui veut que tous les hommes soient sauvés »,
et qui a donné son Fils unique, Jésus Christ, « en rançon pour
tous », afin que tous puissent l’être, a destiné une partie de ces tous
à ne pas y avoir part, mais à être perdus pour l’éternité ? Pensons
seulement à des passages tels que Jean 3:16 ; Romains 3:22 et 1 Jean 2:2,
et il y en a de nombreux autres.
Non, Dieu soit
béni, il y a une élection, destinant de pauvres pécheurs à la gloire ;
mais jamais la parole de Dieu ne parle d’une élection pour la perdition. Au
contraire, la parole de Dieu dit : « Que celui qui veut prenne
gratuitement de l’eau de la vie » (Apoc. 22:17),
et « notre Dieu Sauveur... veut que tous les hommes soient sauvés et
viennent à la connaissance de la vérité » (l
Tim. 2:4).
Et si nous
n’arrivons pas à concilier ces deux choses : l’élection d’une partie, et
l’invitation à venir adressée à tous, souvenons-nous que les pensées de
Dieu sont élevées au-dessus de nos pensées (És.
55:9). Quel homme oserait prétendre être à même, par sa raison, de comprendre
ou même de juger la sagesse et les voies de Dieu ? La foi reçoit ce
qu’Abraham exprimait déjà : « Le juge de toute la terre ne fera-t-il pas ce qui est juste ? » (Gen. 18:25).
Avec mes
affectueuses salutations.
Votre frère attaché dans le Seigneur Jésus
H. L. H.
Maintenant se
pose la question : Comment puis-je savoir si je suis élu ?
Remarquons
tout d’abord que la parole de Dieu ne parle jamais de l’élection aux
incrédules. L’Écriture présente aux inconvertis leur
état de perdition et le jugement de Dieu, mais aussi l’appel de Dieu à la
repentance et cela en plaçant devant eux le Seigneur Jésus et son œuvre ;
afin qu’ils viennent à croire.
Lorsqu’ils
sont convertis et croient au Seigneur Jésus, il leur est dit qu’ils sont élus.
Comment peuvent-ils le savoir ? 1 Thessaloniciens 1:4-6 donne la réponse.
L’apôtre écrit : « Sachant, frères aimés de Dieu, votre
élection ». Puis il en donne la raison : « Car notre évangile
n’est pas venu à vous en parole seulement, mais aussi en puissance, et dans
l’Esprit Saint, et dans une grande plénitude d’assurance, ainsi que vous savez
quels nous avons été parmi vous pour l’amour de vous. Et vous êtes devenus nos
imitateurs et ceux du Seigneur, ayant reçu la parole, accompagnée de grandes
tribulations, avec la joie de l’Esprit Saint ». Ils avaient reçu la
Parole, et c’était là la preuve. Celui qui accepte l’Évangile, et qui obtient
ainsi la paix avec Dieu, a la preuve de son élection.
Bien que de
nombreux passages de la parole de Dieu parlent de l’élection (par
exemple : 1 Pierre 1:2 ; 2 Tim. 1:9 ; Tite 1:2, etc.), nous
trouvons la doctrine principalement en Romains 8:28-30 et en Éphésiens 1:3-14.
En Romains
8:29 et 30 nous lisons : « Car ceux qu’il a préconnus,
il les a aussi prédestinés à être conformes à l’image de son Fils, pour qu’il
soit premier-né entre plusieurs frères. Et ceux qu’il a prédestinés, il les a
aussi appelés ; et ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés ;
et ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés ».
La première
chose donc, c’est que Dieu a préconnu des personnes.
Il n’est pas dit ici que Dieu ait connu leur état, leur manière de vivre, si
elles se convertiraient, etc. ; non, il connaissait les individus.
Éphésiens 1:4 nous dit que cette préconnaissance
était d’ » avant » la fondation du monde, donc de toute
éternité.
Ces personnes
— pas une de moins — il les a prédestinées à être conformes à l’image de
son Fils. Nous avons donc là l’élection. Avant que nous naissions, avant
qu’Adam fût créé, oui, avant même la création du ciel et de la terre, dont nous
parle Genèse 1:1, Dieu a pensé à nous et a décidé, dans ses conseils, que nous
devions être conformes à l’image de son Fils. De Christ, la parole de Dieu dit :
« qui est l’image du Dieu invisible » (Col. 1:15). Ici, nous lisons
que nous serons conformes à son image. Il faut qu’il soit premier-né entre
plusieurs frères. Et cependant, bien qu’il prenne la première place, nous lui
serons semblables.
Nous ne voyons
pas ici, évidemment, le Seigneur comme Fils éternel. Comme tel, il est le Dieu
éternel, et il l’est Lui seul. Dans ce passage il est parlé de Lui comme du
Fils de Dieu né sur la terre, de Celui qui a accompli l’œuvre de la croix et en
qui tous les conseils de Dieu seront accomplis (Col. 1:19-21 ; Éph. 1:10, 20-23).
La source de
nos bénédictions est mise ici en rapport avec le résultat final — l’éternité
avant la création du ciel et de la terre avec l’éternité après la dissolution
du ciel et de la terre ; le conseil du cœur de Dieu avec son parfait
accomplissement, tel qu’il est présenté en 1 Jean 3:2: « Nous savons que
quand Il sera manifesté, nous lui serons semblables, car nous le verrons comme
il est ». Nous serons manifestés comme fils de la résurrection (Luc
20:36), comme fils de Dieu, lorsqu’il « transformera le corps de notre
abaissement en la conformité du corps de sa gloire » (Phil. 3:21).
Au verset 30,
nous trouvons le lien entre les conseils de Dieu et le temps actuel. À notre
naissance déjà nous tournions le dos à Dieu : nous étions pécheurs. Mais
Dieu nous a appelés. Il ne s’agit pas ici d’un appel général de Dieu, ordonnant
à tous les hommes de se repentir. Nous avons dans ce passage l’acte en création
de Dieu, « qui... appelle les choses qui ne sont point comme si elles
étaient » (Rom. 4:17). Ceux donc qu’il a appelés, il les a aussi
justifiés.
Tout est vu
ici du côté de Dieu et selon son conseil. Lorsque l’épître aux Romains fut
écrite, tous les élus n’étaient pas encore effectivement appelés.
En fait, un
très petit nombre seulement l’a été, car ici il est question de l’élection
avant la fondation du monde, et il n’en est parlé
qu’à l’Assemblée. Israël, de même que les croyants après l’enlèvement de
l’Assemblée, sont élus dès la fondation du monde (Apoc.
13:8 ; 17:8 ; Matt. 25:34).
Maintenant
tous ne sont en fait pas encore appelés. Ce ne sera le cas que peu avant
l’enlèvement de l’Assemblée, car alors elle sera complète. Mais dans le conseil
de Dieu, il est fermement établi qu’il en sera ainsi. Et c’est pourquoi dans le
langage prophétique il en est parlé comme si c’était déjà accompli. Même la
glorification est présentée comme déjà accomplie, bien que Romains 5:2 nomme la
gloire de Dieu une espérance, et que le chapitre 8:11 dise que nos corps
mortels doivent encore être vivifiés. Mais tout est fermement établi. Tout ce
qui est nécessaire pour nous donner la position qui sera nôtre en vertu de
l’élection de la grâce de Dieu sera accompli par Lui, sans
que nous y participions en aucune manière. C’est là notre sûreté.
Éphésiens 1
nous donne plus de détails. Au verset 3, Dieu est appelé « le Dieu et Père
de notre Seigneur Jésus Christ ». Comme homme, le Seigneur Jésus parle de
« mon Dieu » (par exemple, Matt. 27:46). En tant que Fils de Dieu,
Dieu est son Père (Jean 17:1 ; 5:17, 18 ; etc.). Après la
résurrection, le Seigneur amène les siens dans cette même relation avec Dieu.
« Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre
Dieu » (Jean 20:17). Il y avait certes, et il y a une différence. Il ne
dit pas « notre » Père et « notre » Dieu. Il reste le
premier-né entre plusieurs frères. Et cependant, Dieu est devenu notre Dieu et
notre Père dans le Seigneur Jésus.
En Éphésiens
1:4, 5, la position que nous avons reçue par élection porte le même caractère.
Au verset 4 nous trouvons notre place devant Dieu comme Dieu ; au verset
5, notre place devant Dieu comme Père. Nous sommes élus en Christ pour pouvoir posséder
cette position en perfection. Christ la possède en vertu de sa gloire
personnelle et par ses droits personnels. Nous la recevons en Lui.
Le verset 4
dit : « Selon qu’il (Dieu) nous a élus en lui (Christ) avant la
fondation du monde, pour que nous fussions saints et irréprochables devant Lui
en amour ».
Ici, la nature
divine est placée devant nous. Dieu est saint quant à son Être, irréprochable
dans ses actes, et sa nature est amour (l Jean 1:5 et
4:8, 16). S’il voulait nous avoir dans sa présence, il fallait que nous
correspondions à sa nature. Comment des hommes souillés par le péché
pourraient-ils se tenir devant Dieu, devant Celui qui est trop saint pour voir
le péché, et qui un jour jettera tout ce qui a à faire avec le péché dans
l’étang de feu ? Aussi nous a-t-il élus pour que
nous répondions à sa propre nature. Mais non seulement cela, nous devons et
pouvons partager les sentiments de son cœur, les pensées d’un Dieu qui est
amour. C’est pourquoi il est dit : « devant Lui en amour ».
Lorsque nous
serons auprès de Lui, nous serons ainsi « saints et irréprochables devant
Lui en amour ». Tout ce qui en nous rappelle encore le péché sera alors
ôté ; toutes les faiblesses, les infirmités, les péchés. Nous n’aurons
plus la chair en nous. Mais Dieu nous voit maintenant déjà ainsi. Il ne nous
voit que dans notre nouvelle vie, celle que le Seigneur Jésus nous a donnée.
« Créés dans le Christ Jésus pour les bonnes œuvres que Dieu a préparées à
l’avance, afin que nous marchions en elles » (Éph.
2:10). « Car, par une seule offrande, il a rendu parfaits à
perpétuité ceux qui sont sanctifiés » (Héb.
10:14). « ... Comme il est, lui, nous sommes, nous aussi, dans ce
monde » (1 Jean 4:17). Quelle grâce pour nous, par nature pauvres
créatures pécheresses !
Mais ce n’est
pas tout. Nous aurions pu recevoir tout ce dont il vient d’être parlé, et
n’être placés devant Dieu que comme esclaves. Les anges aussi doivent correspondre
à la gloire et à la sainteté de Dieu. Mais : « ... nous ayant
prédestinés pour nous adopter pour lui par Jésus Christ » (v. 5). Nous
avons ici une relation précise : la relation d’un père avec ses enfants et
d’enfants avec leur père. Le Fils de Dieu, après sa résurrection, en vertu de
son œuvre à la croix, nous a introduits dans sa propre position : il a
fait de nous des enfants de Dieu. Ici, en Éphésiens 1, nous voyons que Dieu
nous avait prédestinés à cela déjà avant la fondation du monde. Déjà alors Dieu
avait décidé que nous devions avoir cette position. Et quels motifs avait-il
pour le faire ? C’était : « selon le bon plaisir de sa
volonté ». Seul son amour est à l’origine de toutes ces bénédictions.
Mais il y a
une conclusion encore plus importante à tirer de ces versets : Il nous a
élus « en lui (Christ) avant la fondation du monde ». Cette élection
est en dehors du temps, elle remonte avant que le temps n’ait commencé, et elle
est pour l’éternité et non pas pour cette terre. Le verset 3 parle ensuite
aussi de bénédictions spirituelles dans les lieux célestes.
Israël est le peuple choisi pour cette terre (Ex. 19:5 ; Lév. 25:2 et 23 ; Deut.
7:6). Mais en Matthieu 25:34 et suivants il est dit aux brebis également :
« ... héritez du royaume qui vous est préparé dès la fondation du
monde ». Ce sont donc des bénédictions terrestres (le royaume), et elles
sont ainsi en relation avec « le temps » (dès la fondation du monde).
Cela fait
ressortir la position spéciale qui est la nôtre. Nous appartenons à un système
(le christianisme) et à un corps (l’Assemblée), qui sont
en dehors du temps. Leur origine est avant la fondation du monde, lorsque Dieu
les établit en Christ. Ils ne sont pas de ce monde (Jean 17:14 etc.) et
subsisteront après que la figure de ce monde aura passé. Ils ont un caractère
spirituel, éternel. Cela nous donne une intelligence claire du caractère du
christianisme.
Aussi, dans
les versets 3-5, n’est-il pas parlé de la responsabilité et de ses
conséquences ; tout cela ayant commencé seulement après qu’Adam eut été
créé et placé dans le jardin d’Eden, et devant prendre fin après le jugement
devant le grand trône blanc (Apoc. 20).
Dans le jardin
d’Eden, il y avait deux arbres : l’arbre de la connaissance du bien et du
mal, qui parlait du principe de la responsabilité : « car, au jour
que tu en mangeras, tu mourras certainement », et l’arbre de vie qui parle
du principe de la vie. Adam avait mangé du fruit du premier arbre, et il ne
pouvait plus manger du second, car il reçut, en punition, la mort.
À la croix,
nous trouvons les deux arbres réunis. Le Seigneur Jésus prit sur Lui les
conséquences de la responsabilité pour tous ceux qui croient, et, en tant que
ressuscité, il leur donna en retour la vie. Il est l’arbre de vie.
Mais tout ce
qui concerne la responsabilité a pris place « dans le temps », sur
cette terre, et ne fait en aucune manière partie des conseils éternels de Dieu.
Mais cela était nécessaire, c’est pourquoi l’élection eut lieu « en
lui », en Christ, et tout le propos et le conseil de Dieu furent révélés
après la croix, lorsque le dernier Adam fut devenu le chef de la nouvelle
création, de la famille de Dieu. Quelle chose merveilleuse que de contempler la
profondeur des pensées de Dieu et d’admirer leur sagesse ! Et nous pouvons
aussi nous souvenir que nous étions les objets de ces pensées.
Avec mes
affectueuses salutations.
Votre frère attaché dans l’amour de Dieu.
H. L. H.
Chers amis,
Lorsque
quelqu’un est parvenu à la connaissance de ce qu’un croyant possède,
savoir :
· que ses péchés sont pardonnés et qu’il
a la paix avec Dieu,
· qu’il a reçu par la nouvelle naissance
une vie nouvelle, une nouvelle nature, une vie divine qui ne peut pas pécher,
· que Dieu a jugé et ôté, sur la
croix, cette nature pécheresse, de sorte que maintenant Dieu ne voit plus le
croyant que dans sa nouvelle vie, et que par conséquent, il n’y a plus de
condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus,
· que le Saint Esprit habite en lui,
donc qu’il est délivré de la puissance de Satan, du monde et du péché, délivré
pour servir Dieu,
· qu’il est rendu agréable dans le
Bien-aimé et
· qu’il peut maintenant déjà se glorifier
dans l’espérance de la gloire de Dieu, parce qu’il sait qu’elle est
prête pour lui,
il peut penser qu’il n’a besoin de
rien de plus.
Eh bien !
pour ce qui en est de l’éternité et du ciel, c’est
certain. Mais avec tout cela le croyant, sur la terre, a encore des besoins.
Parce qu’il est un enfant de Dieu et un citoyen des cieux (Phil. 3:20), il est
étranger sur la terre. Et parce qu’il se dirige vers le ciel, il est pèlerin.
De plus, il est délivré de la puissance du diable et veut servir Dieu, car
c’est là le désir de son cœur. Mais il se place ainsi en opposition totale avec
le diable et les inconvertis. L’œuvre du diable est
précisément de ne pas laisser l’homme obéir à Dieu. Il déploiera donc
toute sa puissance et toute sa ruse pour amener le croyant à désobéir à Dieu, à
pécher. Avec les incrédules, il n’a aucune peine. Ils ne veulent pas obéir à
Dieu. Leur cœur veut pécher, et lorsqu’ils pèchent,
ils sont satisfaits (Gen. 6:5 ; Marc
7:20-23 ; Rom. 3:10-12).
C’est là la
base sur laquelle le monde agit, et sur laquelle les hommes habitent ensemble.
Pour ne pas être dépendants de Dieu, et pour pouvoir agir selon leurs propres
pensées, ils se sont unis (Gen. 9:1 et 11:4-9). Mais
parce que les hommes ne peuvent pas être indépendants, ils ont pris le diable
pour roi et, après avoir rejeté le Fils de Dieu, ils ont même fait du diable
leur dieu (Jean 12:31 ; 2 Cor. 4:4).
Les
aspirations du chrétien sont donc tout à fait à l’opposé de celles du monde.
Aussi les incrédules ne peuvent-ils tenir le chrétien que pour un être ridicule
et gênant, et n’avoir que de l’inimitié à son égard. En Jean 7:7, le Seigneur
Jésus dit aux incrédules : « Le monde ne peut pas vous haïr ;
mais il me hait, parce que moi je rends témoignage de lui, que ses œuvres sont
mauvaises ». Mais, des croyants, il dit en Jean 17:14: « Le monde les
a haïs, parce qu’ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du
monde ». Et en Jean 16:33 il dit aux disciples : « Vous avez de
la tribulation dans le monde ».
Le monde
reconnaîtra seulement le chrétien qui ne se manifeste pas comme chrétien, mais
qui a les mêmes aspirations que lui et se place ainsi pratiquement sous la
domination de Satan. Mais c’est là de l’infidélité envers Dieu. Aujourd’hui on
appellerait un tel chrétien un « collaborateur » (quelqu’un qui
travaille avec l’ennemi).
C’est là que
commence la lutte du chrétien. Satan cherche toujours à nouveau à l’amener à
pécher. Il lui insuffle des pensées impures, pécheresses. Il lui fait voir des
choses coupables. Il lui fait entendre des paroles impies et cherche à le
conduire dans des endroits impurs. Et de plus il pousse le monde à montrer son
hostilité. Tout cela fait souffrir le nouvel homme. La vieille nature (la
nature qui ne demande pas mieux que de pécher, et avec laquelle Satan trouve
suffisamment de points de contact) est encore dans le croyant. D’où le grand
danger que Satan remporte la victoire et amène le chrétien à pécher.
Mais là aussi,
l’amour de Dieu a pourvu à tout.
Ces choses
nous sont présentées dans l’épître aux Hébreux. Nous y voyons le chrétien comme
pèlerin et étranger. Il se dirige vers la gloire (11:40), car il a un
« appel céleste » (3:1). Mais maintenant il est encore dans le
désert, avec toutes les difficultés et les dangers qui s’y rattachent. Et alors
le sacrificateur nous est présenté. Le Seigneur Jésus dans le ciel est le grand
souverain sacrificateur, qui intercède pour nous auprès de Dieu en vue des
dangers et des difficultés.
On admet
communément que la sacrificature du Seigneur Jésus
est en rapport avec nos péchés ; mais dans l’ensemble, ce n’est pas exact.
Certes, le début de son intervention comme souverain sacrificateur était en
relation avec nos péchés. Hébreux 2:17 dit : « Afin qu’il fût un miséricordieux
et fidèle souverain sacrificateur dans les choses qui concernent Dieu, pour
faire propitiation pour les péchés du peuple ». Mais le chapitre 10:12
nous dit : « Mais celui-ci, ayant offert un seul sacrifice pour les
péchés, s’est assis à perpétuité à la droite de Dieu ». Et au verset 14,
nous lisons : « Car, par une seule offrande, il a rendu
parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés ».
L’épître aux
Hébreux considère le croyant dans sa relation de créature vis-à-vis de Dieu. Le
Seigneur Jésus ayant accompli à la croix une œuvre par laquelle Dieu est
pleinement satisfait, la question des péchés est réglée pour toujours. Il a
« obtenu une rédemption éternelle » (9:12). Le croyant est rendu parfait
à perpétuité (10:14). Christ a été manifesté pour « l’abolition du péché
par son sacrifice » (9:26).
Entre Dieu et
les croyants la question des péchés n’est plus jamais soulevée. Aussi n’en
est-il pas parlé davantage dans l’épître aux Hébreux. Les péchés qu’un croyant
commet après sa conversion ne sont plus une question entre Dieu et sa créature,
mais entre le Père et son enfant. C’est ce que nous trouvons dans la première
épître de Jean.
Bien que
l’office du Seigneur Jésus comme souverain sacrificateur ait eu lieu d’abord
sur la terre, et cela, il est vrai, en relation avec les péchés, il ne porte
cependant plus, maintenant, ce caractère.
Après avoir
achevé l’œuvre, le Seigneur Jésus « s’est assis à perpétuité à la droite
de Dieu » dans le ciel. « Car un tel souverain sacrificateur
nous convenait... élevé plus haut que les cieux »
(7:26). « Si donc il était sur la terre, il ne serait pas
sacrificateur » (8:4).
Nous avons
donc un sacrificateur dans les cieux, qui a tout réglé en ce qui concerne les
péchés, et qui maintenant est « toujours vivant, pour intercéder »
pour nous (7:25).
Qui est ce
sacrificateur ? Hébreux 1 nous le dit : c’est le Fils de Dieu. Aussi
peut-il toujours intercéder pour nous auprès de Dieu. Qui pourrait le faire, si
ce n’est Dieu seul ? Mais pour pouvoir intercéder pour des hommes, il dut
devenir homme. Hébreux 2 nous dit qu’il est devenu véritablement homme. Il est
le Fils de l’homme. Il est un homme, et cela plus réellement qu’Adam, car il
est « né de femme » (Gal. 4:4).
Quelle chose
merveilleuse ! Dieu manifesté en chair ! « La Parole devint
chair » (Jean 1:14). Lui, le Créateur du ciel et de la terre, Lui qui a
créé les hommes, est devenu Lui-même un homme.
Hébreux 2
donne deux motifs pour lesquels le Seigneur Jésus est devenu homme. Les versets
14-17 nous disent qu’il devint homme pour accomplir l’œuvre d’expiation pour
nos péchés et pour nous délivrer du pouvoir du diable et de la mort. Il devait
être « un miséricordieux et fidèle souverain sacrificateur » (v. 17).
Cela ne parle-t-il pas davantage encore à nos cœurs ?
Le Seigneur
Jésus savait comment nous serions. Il connaissait les dangers et les
difficultés qui seraient sur notre chemin. Aussi devint-il homme, et entra-t-il
dans toutes nos circonstances afin d’apprendre à connaître, par expérience
propre, toutes les difficultés, toute la souffrance, toutes les tentations,
pour pouvoir nous assister dans la pleine connaissance de tout ce que nous
aurions à surmonter.
Il sait ce que
signifie pour nous obéir à Dieu, alors que nous vivons dans un entourage
impie ! N’a-t-il pas appris l’obéissance
(Héb. 5:8) ? Il n’avait jamais eu à obéir, car
il était le Très-Haut, Dieu. Mais alors, comme homme sur la terre, il apprit ce
qu’était l’obéissance. « Il me réveille chaque matin, il réveille mon
oreille pour que j’écoute comme ceux qu’on enseigne. Le Seigneur l’Éternel m’a
ouvert l’oreille, et moi je n’ai pas été rebelle, je ne me suis pas retiré en
arrière », dit-il en Ésaïe 50:4, 5. Mais il a aussi éprouvé ce que cela
entraînait dans ce monde hostile à Dieu. « J’ai donné mon dos à ceux qui
frappaient, et mes joues à ceux qui arrachaient le poil ; je n’ai pas
caché ma face à l’opprobre et aux crachats » (v. 6). Il fut frappé parce
qu’il disait la vérité (Jean 18:23). Qu’est-ce que cela a dû être pour Lui, le
Dieu saint, de s’entendre dire : « Ne disons-nous pas bien que tu es
un Samaritain, et que tu as un démon ? » (Jean 8:48-52) ! Mais
il a aussi expérimenté la force de Dieu, qui tenait ferme : « Mais le
Seigneur l’Éternel m’aidera : c’est pourquoi je ne serai pas
confondu ; c’est pourquoi j’ai dressé ma face comme un caillou, et je sais
que je ne serai pas confus. Celui qui me justifie est proche » (És. 50:7, 8).
Nous devons
apprendre l’obéissance parce que nous sommes des créatures désobéissantes,
pécheresses. Cet apprentissage, que nous avons à faire, il peut parfaitement le
comprendre. Si, en raison de notre obéissance, les hommes se moquent de nous,
se raillent, si peut-être même il en résulte pour nous un préjudice matériel ou
quant à notre avenir professionnel, et d’une façon générale dans toutes nos
circonstances terrestres, il peut pleinement sympathiser avec nous. Et,
sympathisant pleinement il nous vient en aide (Héb.
2:18) et il intercède pour nous « afin que nous recevions miséricorde et
que nous trouvions grâce pour avoir du secours au moment opportun » (Héb. 4:16).
L’obéissance à
Dieu implique que nous devions nous séparer de personnes ou de choses
auxquelles notre cœur tient. Oui, ce sont peut-être des choses bonnes en
elles-mêmes et que nous avons reçues de Lui. Il nous enlève ainsi parfois ceux
que nous avons de plus chers sur la terre. Le Seigneur Jésus connaît tout par
expérience propre. Peut-être faudra-t-il pour Lui obéir, quitter de chers amis,
parce que nous ne pouvons pas marcher dans le même chemin qu’eux ;
peut-être devrons-nous aussi abandonner notre champ de travail, ou même une
œuvre spirituelle, que nous voulions faire pour le Seigneur et dont Lui-même
nous avait chargés. Nous pouvons alors être assurés que le Seigneur Jésus
connaît tout. Il s’est abaissé Lui-même et est devenu obéissant jusqu’à la
mort, et à la mort de la croix (Phil. 2:8). À Gethsémané, il a lutté et
supplié : « Père, si tu voulais faire passer cette coupe loin de moi ! »
(Luc 22:42). Son âme sainte ne devait-elle pas reculer devant le chemin que lui
prescrivait l’obéissance à Dieu ? Quel chemin que celui dans lequel le
Saint « a porté nos péchés en son corps sur le bois » (1 Pierre 2:24)
et a été « fait péché pour nous » (2 Cor. 5:21) ; et où Dieu dut
l’abandonner et faire tomber sur Lui notre châtiment (Matt. 27:46 ; Zach. 13:7 ; Rom. 8:3) ! Oui, il a marché dans un
chemin d’obéissance tel qu’aucun enfant de Dieu n’aura jamais à le
parcourir : nous ne serions jamais à même de le faire. Mais c’est pourquoi
aussi il ne peut y avoir aucun sacrifice d’obéissance pour lequel notre
souverain sacrificateur ne puisse connaître ce qui se passe dans notre cœur,
comprendre notre combat. Mais parce qu’il a suivi ce chemin d’obéissance
jusqu’au bout, et qu’il a pu dire : « Toutefois, que ce ne soit pas
ma volonté mais la tienne qui soit faite » (Luc 22:42), il sait aussi par
expérience propre ce que Dieu est pour le cœur dans de telles circonstances, et
quelle aide Dieu donne. Nous lisons encore : « Un ange du ciel lui
apparut, le fortifiant » (Luc 22:43). C’est pourquoi il nous vient en
aide, afin « que nous trouvions grâce pour avoir du secours au moment
opportun » (Héb. 4:16).
Lorsque Satan
se présente avec ses tentations, combien cela afflige nos cœurs. Combien le
nouvel homme en nous souffre, lorsque le diable suscite en nous des pensées
impures, incite notre cœur à la désobéissance, multiplie sans répit ses
attaques, détourne nos pensées pendant que nous lisons la Parole, éveille de
mauvaises pensées dans notre cœur quand nous prions, ou dans les moments les
plus élevés des réunions.
Le Seigneur
Jésus a été tenté par Satan, comme personne d’autre ne l’a été. Il a été tenté
pendant quarante jours (Luc 4:2). Satan a assailli de toute sa puissance et de
toutes ses ruses Celui qui était pur et saint.
Depuis la
chute, Satan n’avait eu aucune espèce de difficulté avec les hommes. Il
trouvait dans le cœur pécheur (qui a son plaisir dans le péché) de l’homme
déchu un puissant allié. « Toute l’imagination des pensées de son
cœur » n’est « que méchanceté en tout temps » (Gen. 6:5).
Il n’en était
pas ainsi d’Adam avant sa chute. Il avait été créé pur par Dieu. Pourtant, bien
que Satan ne trouvât aucun point de contact dans le cœur d’Adam, une seule
attaque suffit. Adam tomba et devint esclave de Satan.
En Jésus, un
nouvel homme était sur la terre, un homme qui n’avait pas un cœur pécheur. Il
« n’a pas connu le péché ». Satan dirigea aussi ses attaques sur cet
homme, mais ici le combat se déroula différemment.
Adam fut
attaqué dans le jardin d’Eden, où tout témoignait de la grandeur et de la bonté
de Dieu. Le Seigneur Jésus, Lui, se trouvait dans le désert — le grand signe de
la malédiction sur cette terre — où il n’y avait rien pour Lui. Là Satan
déploya toute sa puissance et sa ruse, pour faire du Saint aussi un pécheur. Le
combat dura quarante jours, durant lesquels Satan essaya toutes ses
armes ; et il fut vaincu. Satan s’en alla, et non pas le Seigneur Jésus.
Qui de nous peut dire les tentations que le Seigneur dut endurer ? Qui
connaît toutes les ruses de Satan, tout l’arsenal du prince des ténèbres ?
Seules les trois dernières tentations nous sont rapportées. Qu’est-ce que cela
a dû être pour Celui qui était pur, saint, pour Celui qui
« n’a pas connu le péché », d’avoir affaire avec toutes ces armes des
ténèbres ? Combien son âme sainte a dû souffrir ! Combien donc il
peut nous comprendre, sympathiser avec nous, lorsque Satan essaie ses ruses sur
nous ! Peut-il y avoir pour nous une tentation que Satan n’ait pas aussi
présentée au Seigneur Jésus ? Et c’est pourquoi le Seigneur Jésus peut
nous aider. Il pria pour Pierre afin que sa foi ne défaille pas. « En ce
qu’il a souffert lui-même, étant tenté, il est à même de secourir ceux qui sont
tentés » (Héb. 2:18). « Car nous n’avons
pas un souverain sacrificateur qui ne puisse sympathiser à nos infirmités, mais
nous en avons un qui a été tenté en toutes choses comme nous, à part le
péché » (Héb. 4:15).
Lorsque des
bien-aimés nous sont repris, qui connaît notre peine de cœur aussi bien que
Lui, qui pleura à la tombe d’un ami ? Lorsque nous sommes seuls, qui a été
plus seul que Lui, qui s’écrie : « Je veille, et je suis comme un
passereau solitaire sur un toit » (Ps. 102:7) ? Lorsque des amis nous
abandonnent, qui peut nous comprendre aussi bien que Lui, dont l’Écriture
dit : « Tous le laissèrent et s’enfuirent » (Marc 14:50) ? Lorsque
nous ne sommes pas compris, ou lorsque ceux auxquels nous parlons de nos
difficultés ne montrent aucune sympathie, qui peut alors mieux nous comprendre
que Lui, qui a été plus solitaire qu’aucun autre, et qui dut s’écrier :
« J’ai attendu que quelqu’un eût compassion de moi, mais il n’y a eu
personne » (Ps. 69:20) ? — Lorsqu’il dit à ses disciples qu’il serait
livré cette nuit-là pour mourir pour eux, et que l’un d’entre eux le trahirait,
il ne put que constater leur indifférence, eux qui se disputaient pour
« savoir lequel d’entre eux serait estimé le plus grand » (Luc
22:19-24) — Quand nous avons besoin de lumière, qui peut nous aider comme Lui,
dont il est dit à sept reprises dans l’évangile selon Luc qu’il s’en alla pour
prier, oui, qu’il passait des nuits à prier, lorsqu’il avait des choses
importantes à faire ?
Voilà notre
souverain sacrificateur dans le ciel, où il est « toujours vivant pour
intercéder » pour nous (Héb. 7:25). Il n’est
Lui-même plus touché par aucune difficulté pour Lui-même ; pour Lui le
combat est terminé. Mais par là même il peut se dépenser entièrement pour nous,
avec toute la connaissance qu’il a acquise par son expérience propre dans les
luttes et les besoins.
Si je
rencontre des difficultés et si je suis déprimé en chemin, j’ai une aide :
Christ qui intercède en ma faveur. Il intercède pour moi dans la pleine
connaissance de la consolation qu’offre la grâce de Dieu, parce qu’il a appris
à la connaître durant sa vie sur la terre, dans les mêmes circonstances. Il
sait comment une âme est consolée dans ses difficultés ; il me donne tout
et prie Dieu pour moi selon sa compréhension parfaite de mes besoins. Ai-je
besoin de lumière, ai-je besoin de direction dans le chemin ? Dieu peut
tout donner, je reçois tout ce qui est bon pour mes nécessités, et cela est uniquement
dû au service de mon « médiateur », Christ.
Est-ce parce
que je prie que je reçois tout cela ? Le Seigneur Jésus a prié pour Pierre
avant que celui-ci sût quoi que ce soit de ce qui devait arriver. Non, son
intercession envers nous ne dépend pas de notre prière. C’est sa grâce, dans
son propre cœur, qui fait tout. Il nous en fait part pour que nous nous
approchions « avec confiance du trône de la grâce, afin que nous recevions
miséricorde et que nous trouvions grâce, pour avoir du secours au moment
opportun » (Héb. 4:16).
Avec mes
affectueuses salutations.
Votre ami H. L. H.
Chers amis,
L’épître aux
Romains (6 à 8) nous dit que les chrétiens sont morts avec Christ. La nature du
vieil homme est si mauvaise que Dieu n’a plus qu’à la juger. C’est cela, avec
la réponse divine qui y est donnée, que le Seigneur Jésus expose à Nicodème, en
Jean 3.
Le sujet
commence en fait au chapitre 2:23. Nous voyons là le Seigneur est à Jérusalem.
Comme à la Pâque, pendant la fête, il fit des miracles, « plusieurs
crurent en son nom, contemplant les miracles qu’il faisait ». Mais il est
ajouté : « Jésus lui-même ne se fiait pas à
eux, parce qu’il connaissait tous les hommes, et qu’il n’avait pas besoin que
quelqu’un rendît témoignage au sujet de l’homme ; car lui-même connaissait
ce qui était dans l’homme ». Et lorsqu’au ch.3 un de ces hommes vint au
Seigneur Jésus, le Seigneur prononça des paroles accablantes : « Si
quelqu’un n’est né de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu ».
Dans les
versets 11 et 13 du chapitre 3, le Seigneur montre qui il est, Lui. Il est le
Fils de l’homme qui est dans le ciel. Nous trouvons ici le merveilleux mystère
de sa Personne. Jean 1:1 nous dit qu’il est Dieu Lui-même, l’Éternel. Mais au
verset 14 nous lisons : « La Parole devint chair, et habita au milieu
de nous ». — « Dieu a été manifesté en chair » (1 Tim. 3:16).
Dieu et l’homme en une Personne, quel mystère !
Le Seigneur
Jésus est le Dieu éternel. Il s’est abaissé Lui-même et est devenu homme. Mais
cela ne veut pas dire qu’il n’était plus Dieu. Ce serait impossible. Il a
participé au sang et à la chair (Héb. 2:14) ; il
est devenu véritablement homme (Gal. 4:4 ; 1 Tim. 2:5) ; mais Lui,
qui était homme, était en même temps le Dieu éternel (Ésaïe 9:6). Petit enfant
couché dans la crèche, il était en même temps le soutien et le conservateur de
toutes choses. Lorsque fatigué du voyage, ayant faim et soif, il demandait un
peu d’eau à la femme samaritaine, il se révélait comme le Tout-Puissant, Celui
qui donne le Saint Esprit, et comme Celui qui sait tout, qui pouvait découvrir
la vie de cette femme. Comme vrai homme, il dormait dans la barque, puis se
levant, il reprit le vent et les vagues. En disant ces simples paroles :
« C’est moi », les soldats tombaient à terre devant Lui. Mais peu
après, ces hommes le liaient, Lui crachaient au visage et se moquaient de Lui.
Il pouvait
dire : « Nous disons ce que nous connaissons » (Jean 3:11). Il savait,
car Dieu seul sait, dans le vrai sens du mot « savoir ». Aucun
homme n’avait jamais été dans le ciel. Personne ne pouvait donc parler des
choses célestes. Mais Lui, le Fils de l’homme, était descendu du ciel. Oui, il
était encore dans le ciel. Lors donc qu’il parlait des choses célestes, il
parlait de ce qu’il avait vu et de ce qu’il voyait encore. Il parlait de ce
qu’il connaissait ; car c’était son ciel et sa gloire. En
Lui, Dieu et l’homme étaient unis ; car il était Dieu et homme en une
Personne. C’est pourquoi à sa naissance les anges pouvaient dire :
« Sur la terre, paix ; et bon plaisir dans les hommes » (Luc
2:14) ! Il connaissait Dieu et sa gloire, et Il connaissait aussi l’homme.
En Jean
2:23-25 nous trouvons le jugement du Seigneur sur l’homme. Il avait affaire là
non à des impies qui l’auraient rejeté en une inimitié ouverte. Ils le
reconnaissaient, le respectaient ; ils avaient été convaincus par ses
miracles qu’il était le Messie. Ils « croyaient en son nom ». Une
lecture superficielle pourrait nous amener à penser qu’ils étaient de ces
hommes dont il est dit au chapitre 1:12 qu’il leur a donné le droit d’être enfants
de Dieu. Mais il est dit d’eux : « Jésus lui-même ne se fiait pas à eux, parce qu’il connaissait tous les hommes,
et qu’il n’avait pas besoin que quelqu’un rendît témoignage au sujet de
l’homme ; car lui-même connaissait ce qui était dans l’homme ».
Ces hommes
étaient convaincus, mais non pas convertis, ni nés de nouveau. Ils
croyaient en son nom ; mais ils ne l’avaient pas reçu (1:12). Ils
avaient vu ses miracles ; leur intelligence et leurs sentiments avaient
été convaincus par ce moyen qu’il était le Messie. Il y en avait
beaucoup comme eux alors, et il y en a des millions aujourd’hui. Ils ne mettent
pas en doute les vérités chrétiennes. Leur intelligence et leurs sentiments
leur font éprouver ce qu’elles ont de logique et d’élevé et c’est ainsi qu’ils
ont accepté le christianisme. L’homme naturel veut bien de cela ; car il
est ainsi placé au-dessus de la vérité et au-dessus de Dieu. Il se flatte
d’avoir jugé ce qui est juste. Il croit ce que son intelligence et (ou) ses
sentiments ont reconnu bon.
Combien tout
est différent lorsqu’une conscience est amenée dans la lumière de Dieu !
On voit alors son état de perdition et de culpabilité. On ne pense plus à juger
Dieu ou ce qu’il a révélé. Il ne subsiste que le jugement de soi-même et la
supplication : « Ô Dieu, sois apaisé envers moi,
pécheur ! »
Qu’une
nouvelle naissance soit nécessaire pour des païens et des hommes qui vivent
dans des péchés grossiers, l’homme naturel l’admet bien. Mais que chacun
doive être né de nouveau, y compris les Juifs, oui même les pharisiens, même
ceux qui étaient bien disposés à l’égard du Seigneur, qui croyaient en son nom,
même Nicodème, un pharisien, un chef des Juifs, le docteur d’Israël, un homme
qui rendait au Seigneur Jésus le plus grand honneur qui pût être fait à un
homme, en disant : « Tu es un docteur venu de Dieu, car personne ne
peut faire ces miracles que toi tu fais, si Dieu n’est avec lui », que
même un tel homme dût être né de nouveau (v. 7) : cela, l’homme
naturel ne peut pas le comprendre. Mais celui qui le déclare est Celui qui dit
ce qu’il connaît (v. 11) ; car il est le Dieu éternel. Qu’il
n’exige pas cela de ses ennemis seulement, mais aussi de ceux qui le
reconnaissent, cela ne fait-il pas connaître l’état de complète perdition de
l’homme, la totale incapacité de l’homme naturel à s’approcher de Dieu ?
Le Seigneur
parle ici du royaume tel qu’il était révélé en ce temps-là. Lorsque bientôt il
sera manifesté en gloire, toute la terre le verra. Mais maintenant, dans ce que
j’appellerai le caractère chrétien du royaume, tel qu’il nous est présenté dans
tant de paraboles, nous avons un tout autre état.
Lorsque le
Seigneur Jésus vint sur la terre, le royaume vint en Lui. Seuls ceux qui
le reconnurent, ceux qui le virent tel qu’il était véritablement, comme le Fils
de Dieu, virent le royaume. Ceux-là seuls étaient nés de nouveau.
N’avons-nous
jamais été frappés de ce que les frères du Seigneur Jésus ne croyaient pas en
Lui ? Oui, il est même dit en Marc 3:21: « Et ses proches, ayant
entendu cela, sortirent pour se saisir de lui, car ils disaient : Il est
hors de sens » (Voyez aussi Jean 7:5).
Ils
connaissaient pourtant le Seigneur ! Ils avaient vu, pendant tant d’années
à Nazareth, sa vie parfaite et sainte. De jour en jour, d’heure en heure. Marie
et Joseph ne leur avaient-ils pas parlé de l’ange qui avait annoncé sa
naissance et de toutes les choses merveilleuses qui, par exemple, nous sont
décrites en Luc 2 ? N’avaient-ils pas entendu le témoignage de leur
cousin, Jean le Baptiseur ? Ne voyaient-ils pas ses miracles ? Jean
écrit : « Nous vîmes sa gloire, une gloire comme d’un fils unique de
la part du Père » (Jean 1:14) ; et tandis que le ciel s’ouvrait sur
Lui et que la voix divine Lui déclarait : « Tu es mon Fils
bien-aimé ; en toi j’ai trouvé mon plaisir » (Marc 1:11) ses proches
disaient qu’il était hors de sens, et ils voulaient s’emparer de Lui. Quelle
preuve à l’appui de la vérité des paroles du Seigneur Jésus : « En
vérité, en vérité, je te dis : Si quelqu’un n’est né de nouveau, il ne
peut voir le royaume de Dieu ».
Cela ne
signifie pas ce que pense Nicodème, ou ce qui ressort de tant de philosophies
et de fables païennes, qu’un homme âgé naît de nouveau comme un enfant ou est
simplement transformé en un jeune homme. Un nouveau-né a
la même nature que ses parents — elle n’est en rien meilleure. Seth, le fils
d’Adam déchu, était à la ressemblance et selon l’image de son père pécheur (Gen. 5:3). Job dit : « Qui est-ce qui tirera de
l’impur un homme pur ? Pas un » (Job 14:4) ! Et Romains 5:19
nous déclare que par la désobéissance d’Adam tous ses descendants ont été constitués
pécheurs. « Ce qui est né de la chair est chair » (Jean 3:6).
Nicodème fût-il né dix fois de la même façon que la première (de parents
pécheurs), rien n’aurait été changé en ce qui concerne sa relation envers Dieu.
Un homme doit
être né de nouveau (*)(Jean 3:3), d’une manière tout à
fait nouvelle, d’une nouvelle source de vie. Le Seigneur Jésus dit au verset 5
ce qu’est cette source de vie. « En vérité, en vérité, je te dis : Si
quelqu’un n’est né d’eau et de l’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de
Dieu ». L’eau, dans l’Écriture, est l’image bien connue de la parole de
Dieu, appliquée par le Saint Esprit aux hommes. Éphésiens 5:26 le dit
expressément, de même que Jean 13:10 en rapport avec Jean 15:3 (il ne s’agit
pas du baptême).
(*)Le
mot grec employé ici « gennethei anôthen » (v. 3) n’est pas le même qu’en Tite 3:5,
« palingenesia », où il est parlé de la
régénération et du renouvellement de l’Esprit Saint.
L’eau purifie
ce sur quoi elle est appliquée. La parole de Dieu, appliquée par le Saint
Esprit, purifie les penchants, les pensées et les actes de l’homme. En même
temps, l’Esprit produit par la Parole une vie nouvelle en l’homme, une vie tout
à fait autre, qui ne porte pas le caractère de ses parents naturels, mais qui a
le caractère de celui qui suscite la vie. « Ce qui est né de l’Esprit est
esprit » (Jean 3:6).
Le fait que la
nouvelle naissance a lieu par la parole de Dieu, se trouve confirmé maintes
fois dans la Parole. Paul écrit aux Corinthiens : « Je vous ai
engendrés dans le Christ Jésus par l’évangile » (l
Cor. 4:15). En Jacques 1:18 nous lisons : « De sa propre volonté, il
nous a engendrés par la parole de la vérité ». Pierre écrit :
« Ayant purifié vos âmes par l’obéissance à la vérité... vous qui êtes
régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible,
par la vivante et permanente parole de Dieu » (1 Pierre 1:22, 23). En 1
Thessaloniciens 1:5, la Parole et le Saint Esprit sont nommés ensemble.
Le Seigneur
parle de la nécessité d’être né de nouveau pour pouvoir voir le royaume et y
entrer, car il s’adresse à Nicodème, un chef des Juifs. De la façon de
s’exprimer du Seigneur on peut cependant tirer un principe général, comme c’est
presque toujours le cas dans les écrits de Jean : dès la chute et jusqu’à
la fin du monde, la nouvelle naissance est nécessaire pour entrer en relation
avec Dieu.
Lorsque, dès
le verset 12, le Seigneur se met à parler des choses célestes, une autre
nécessité vient au premier plan. Le Fils de l’homme qui est dans le ciel,
connaît la gloire du ciel, la demeure de Celui qui « est lumière » et
en qui il n’y a « aucunes ténèbres » (1 Jean 1:5). Si des hommes
doivent entrer dans la gloire, il faut d’abord que la question du péché soit
réglée. Dieu, qui a été tellement offensé par le péché de l’homme, doit ensuite
être satisfait à l’égard du péché. L’homme doit être purifié de tout ce qui le
rend incapable d’entrer dans la gloire de Dieu. Comment l’homme, mille fois
plus pécheur qu’au moment où il fut chassé du paradis terrestre à cause de son
péché, pourrait-il entrer dans le paradis céleste, dans la demeure de Dieu
Lui-même ?
Cela ne
pouvait être à moins que Celui qui était Dieu et homme en une Personne,
n’accomplît une œuvre par laquelle tout ce qui était nécessaire, fût
fait. « Il faut que le Fils de l’homme soit élevé [sur la croix] , afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais
qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3:14, 15).
N’est-ce pas
la chose la plus élevée que Dieu pouvait nous donner ?
Oh !
Beaucoup de choses sont encore liées à cela. Nous pouvons dire :
« Abba, Père ! » parce que le Saint Esprit, avec la vie nouvelle
en nous, rend témoignage que nous sommes enfants de Dieu (Rom. 8:15). Nous
sommes cohéritiers de Christ et bientôt, nous régnerons avec Lui sur l’univers
et exercerons le jugement (Rom. 8:17 ; Éph.
1:10, 11 ; 1 Cor. 6:2, 3, etc.). 1 Jean 3:1 nous place sur le même rang
que le Seigneur Jésus, comme non connus du monde. Le verset 2 dit que quand il
sera manifesté, nous Lui serons semblables, « car nous le verrons comme il
est ». 1 Jean 4:17 dit que pour ce qui en est du jugement, nous sommes
maintenant déjà sur cette terre, comme il est Lui dans le ciel. Le verset 19
déclare : « Nous, nous l’aimons parce que lui nous a aimés le
premier ». Oui, nous avons la nature divine, qui est amour. Nous sommes
victorieux du monde (5:4). Et l’Écriture énumère ainsi encore beaucoup de
choses.
Toutefois la
communion avec le Père et avec le Fils n’est-elle pas la plus élevée de toutes
(1 Jean 1:3) ? Et cela pour nous qui, selon les paroles du Seigneur Jésus
en Jean 3, ne pouvions même pas voir le royaume terrestre ou y entrer, nous qui
étions des pécheurs perdus, qui n’avions plus devant nous que la perdition
éternelle, nous qui étions ennemis de Dieu et haïssables à ses yeux ; nous
connaissons le Père et le Seigneur Jésus (1 Jean 5:20). Nous connaissons
Dieu et le Seigneur Jésus non pas comme la créature connaît le Créateur, mais
tels qu’ils sont en réalité. Oui, nous avons communion avec le Père et avec son
Fils Jésus Christ et cela, non pas seulement lorsque nous serons dans le
ciel ; non, maintenant déjà alors que sur la terre, extérieurement, rien
ne nous distingue des hommes qui nous entourent et qui sont sous la puissance
de Satan.
Lorsque nous
comprenons cela, et que nous le réalisons pratiquement, notre joie n’est-elle
pas alors complète ?
Avec mes
affectueuses salutations.
H.L.H.
Chers amis,
Nous avons vu
que quiconque croit au Seigneur Jésus a reçu non seulement le pardon de ses
péchés, mais aussi une vie toute nouvelle. Il est né de Dieu et possède par
conséquent la vie divine, la nature divine (Jean 1:13 ; 2 Pierre 1:4).
Cette vie dans sa forme la plus riche est appelée « la vie
éternelle », et 1 Jean 5:20 dit du Seigneur Jésus : « Lui est le
Dieu véritable et la vie éternelle ». Le Seigneur Jésus Lui-même est notre
vie.
Ce fait a pour
nous des conséquences infinies. Nous sommes rendus agréables « dans le
Bien-aimé » (Éph. 1:6) et nous sommes
« transportés dans le royaume du Fils » de l’amour du Père (Col.
1:13). Nous sommes donc devant Dieu dans toute l’acceptation de Celui que Dieu
appelle « le Bien-aimé ». Mais la première épître de Jean va encore
plus loin. Nous Lui sommes faits semblables. Le monde ne nous connaît pas, parce
qu’il ne l’a pas connu (chap. 3:1). Nous sommes, dans ce monde, comme il est
(maintenant dans le ciel, chap. 4:17). Nous Lui serons semblables, car nous le
verrons comme il est (chap. 3:2). Comparez également le chapitre 4:12,
13 avec Jean 1:18. Et 1 Jean 5:20 dit : « Or nous savons que le Fils
de Dieu est venu, et il nous a donné une intelligence afin que nous
connaissions le Véritable ». En fait tout est renfermé là.
À la création,
Dieu a donné à Adam l’intelligence. C’est là que réside la différence entre
l’homme et la bête. Mais l’intelligence de l’homme était terrestre et ne
pouvait par conséquent comprendre que les choses terrestres. Bien que les anges
appartiennent à un ordre de création plus élevé que les hommes, ils ne peuvent
pas non plus connaître Dieu. Ce sont des serviteurs, puissants en force,
toujours prêts à exécuter la volonté de Dieu ; mais ils désirent de
regarder de près dans les choses qui nous ont été annoncées (l Pierre 1:12).
À des pécheurs
perdus, ses ennemis, mais qui ont reçu le Seigneur Jésus, Dieu a maintenant
donné son Fils comme nouvelle vie, et en Lui et par Lui, il leur a donné en
même temps une intelligence par laquelle ils connaissent Dieu. Non seulement
nous pouvons voir sa gloire manifestée, telle que le monde la verra bientôt,
lorsque le Seigneur Jésus viendra sur la terre avec les nuées du ciel et que
tout œil le verra, mais nous le verrons comme il est, non pas
seulement comme il se manifeste. Oui, maintenant déjà nous pouvons comprendre
ses pensées. Nous voyons sa gloire intrinsèque et notre cœur en est rempli.
Nous avons des pensées et des sentiments communs avec Dieu. Il nous ouvre son
cœur, il nous parle de ce dont son cœur est occupé, de ce dont il est rempli,
et nous pouvons comprendre ses paroles et partager ses sentiments. Nous avons
De quoi le
cœur du Père est-il occupé ? N’est-ce pas du Fils et de toute la gloire de
sa Personne et de son œuvre ? Lorsque le Fils était sur la terre, toute la
plénitude (divine) s’est plu à habiter en Lui (Col. 1:19). Tant au début du
ministère public du Seigneur (Luc 3:22) que presque à sa fin (Matt. 17:5), le
Père dit : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon
plaisir ». Après cela vint l’œuvre de Golgotha.
Qu’a dû être
cette œuvre pour le Père ! « À cause de ceci le Père m’aime, c’est que
moi je laisse ma vie, afin que je la reprenne » (Jean 10:17). Le Père aime
Celui qui alla volontairement à la croix, qui mourut pour glorifier le nom de
Dieu et pour faire la volonté de Dieu ; Celui qui pour cela consentit à
porter nos péchés en son corps sur le bois (1 Pierre 2:24) et qui, fait péché
(2 Cor. 5:21), porta le jugement de Dieu et fut abandonné de Dieu, Celui qui en
tout cela fut parfait : « Christ, qui, par l’Esprit éternel, s’est
offert lui-même à Dieu sans tache » (Héb. 9:14).
Le Père nous
dit : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ». Et nous
répondons : « Celui-ci est notre bien-aimé Sauveur ». Le Père
dit : « Par amour pour moi (Ex. 21:5) il a enduré toutes les
souffrances de Golgotha et a achevé l’œuvre », et nous répondons :
« Christ nous a aimés et s’est livré lui-même pour nous » (Éph. 5:2) ; et, individuellement, je dis : le
« Fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi »
(Gal. 2:20).
Cette Personne
glorieuse qui remplit le cœur du Père, remplit aussi mon cœur. Le Père nous
montre la gloire du Fils et nous disons au Père tout ce que nous avons trouvé
dans le Fils. C’est la communion : des sentiments communs, des intérêts
communs, la même Personne, qui remplit le cœur de satisfaction et de joie.
N’en est-il
pas exactement de même du Fils ? Il nous a révélé le Père. Nous l’avons
entendu dire : « Abba, Père » (Marc 14:36) ! Et nous disons
maintenant aussi : « Abba, Père » (Rom. 8:15).
N’est-ce pas
là la chose la plus élevée, que de pouvoir comprendre, oui, connaître Dieu ?
De pouvoir jouir non seulement de ses bénédictions et de toutes les choses
divines, mais de Dieu Lui-même ? Et d’avoir en cela communion avec Dieu,
le Père et le Fils ? Il n’y a rien de plus élevé. Réaliser cela rend le
cœur parfaitement heureux dès ici-bas.
Aussi l’apôtre
dit-il : « Nous vous écrivons ces choses, afin que votre joie soit
accomplie » (1 Jean 1:4).
Cette
communion avec le Père et avec son Fils doit naturellement être en accord avec
la nature de Dieu. Dieu est lumière. Il nous faut donc être dans la lumière
pour avoir communion. Or nous étions autrefois ténèbres, mais maintenant nous
sommes lumière dans le Seigneur (Éph. 5:8). Nous
marchons dans la lumière et là, nous avons communion les uns avec les autres,
le sang de Jésus Christ, le Fils de Dieu, étant le fondement de cette position
qui est la nôtre, et la preuve de sa légitimité.
En 1 Jean 1:7
il ne s’agit pas de « comment » nous marchons, mais de « où »
nous marchons. Lorsque nous parlons d’une marche en accord avec la lumière, il
est clair que nous faisons allusion à notre marche pratique. Mais ici la
question est de savoir où nous marchons. Et tous ceux qui sont nés de
nouveau, qui sont délivrés de la puissance des ténèbres, et sont « rendus
capables de participer au lot des saints dans la lumière » (Col. 1:12,
13), marchent dans la lumière. Le sang qui purifie de tout péché est la preuve
que ma position légitime est là. Prenons une image : tant que j’ai les mains
dans un seau d’eau de savon, elles ne peuvent pas être souillées. La puissance
de l’eau de savon, qui a commencé par purifier mes mains, empêche qu’elles ne
se salissent. Comment peuvent-elles se souiller, tant qu’elles se trouvent dans
une eau qui a la propriété de purifier tout ce qui est sale ? De même la
puissance du sang, qui règne dans la lumière, est la preuve que je suis en
accord avec la lumière.
Mais cela ne
change rien au fait que j’ai encore la vieille nature. Si je le nie et dis que
je n’ai pas de péché, je me séduis moi-même, et la vérité n’est pas en
moi ; et si je dis que je n’ai jamais fait de choses mauvaises, que je
n’ai jamais péché, je fais Dieu menteur ; car Dieu a dit :
« Tous ont péché » (Rom. 3:23).
En 1 Jean 1:10
il n’est pas écrit : « Si nous disons que nous ne péchons pas »,
mais : « Si nous disons que nous n’avons pas péché » ; le
verbe est au passé. Jamais l’Écriture ne suppose, pour un croyant, la nécessité
de pécher. Nous avons une nouvelle nature, qui ne peut pas pécher, et nous
avons une puissance divine en nous, le Saint Esprit, qui nous rend capables de
marcher selon la vie nouvelle. Notre marche est dans la lumière, où nous
pouvons discerner clairement tout ce qui n’est pas en accord avec la lumière.
Malheureusement
nous devons tous dire : « Car nous faillissons
tous à plusieurs égards » (Jacq. 3:2). Mais il n’y a aucune excuse à cela.
Avec mes
affectueuses salutations.
Votre ami H. L. H.
Chers amis,
J’aimerais
maintenant m’occuper du point suivant :
Lorsque nous,
comme croyants, péchons, que se passe-t-il ? Cela peut-il changer notre
position comme enfants de Dieu ? Sommes-nous alors éloignés de la présence
de Dieu ?
Nous avons la
réponse en Hébreux 9 et 10. Christ a obtenu une rédemption éternelle.
« Car, par une seule offrande, il a rendu parfaits à perpétuité
ceux qui sont sanctifiés » (Héb. 10:14). Notre
relation de créatures envers Dieu est à jamais établie. Nous sommes amenés dans
la relation d’enfants envers leur Père. Cette relation ne peut plus être
changée par quoi que ce soit.
Est-ce
qu’alors notre Père passe par-dessus les péchés de ses enfants ? Notre
Père est le Dieu qui est lumière et en qui il n’y a aucunes
ténèbres. Il a les yeux trop purs pour voir le mal, et il doit être sanctifié
en ceux qui s’approchent de Lui. Il peut supporter les péchés des incrédules,
oui, du monde impie, mais jamais les péchés de ses enfants. Comment Lui, le
Saint, pourrait-il avoir communion avec le péché ou avec quelqu’un qui est
souillé par le péché ? Aussi notre communion avec le Père et avec son Fils
est-elle immédiatement interrompue par toute pensée pécheresse, toute parole
pécheresse ou oiseuse, tout acte d’indépendance, donc de péché. La communion
n’est pas rétablie avant que le péché ne soit ôté selon la pensée de
Dieu : « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour
nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité » (1 Jean
1:9). Nous ne sommes purifiés que par la confession et le jugement de
nous-mêmes.
C’est un
principe que nous trouvons dans toute l’Écriture, tant dans l’Ancien Testament
que dans le Nouveau. Considérons quelques exemples typiques de l’Ancien
Testament. En Lévitique 4 et 5, en partie aussi dans les chapitres 6 et 7, nous
avons les instructions données pour un Israélite qui avait péché. Il ne s’agit
pas là d’un pécheur venant à la repentance, quoiqu’un évangéliste puisse très
bien se servir de ces chapitres pour présenter les principes de l’évangile.
Dans ces chapitres, Israël est vu comme un peuple qui, par le sacrifice du
grand jour des propitiations (Lév. 16) est amené à
Dieu et au milieu duquel Dieu habite en vertu de l’holocauste continuel (Ex.
29:38 à 46). Mais maintenant que ce peuple est amené dans la proximité de Dieu,
comme peuple de Dieu, et qu’il peut se reposer dans l’assurance qu’il est rendu
agréable dans le Bien-aimé (Éph. 1:6 ; Lév. 1 et 7:8) ; maintenant qu’il a reçu un objet pour
son cœur pour la traversée du désert (l’offrande de gâteau, Lév.
2) et qu’il peut avoir communion avec Dieu, dans la participation et la
jouissance du même objet (le sacrifice de prospérités, Lév.
3 et 7:11-34), la question de la souillure journalière doit être traitée.
Lévitique
5:1-4 place d’abord devant nous les trois grands groupes de souillures qui se
présentent à nous dans la vie de tous les jours : verset 1, lorsqu’on omet
de témoigner soit contre le mal, soit pour le bien. Une omission
peut aussi être un péché. Le verset 2 parle de souillures résultant
d’influences extérieures, de souillures provenant donc du fait que nous ne
sommes pas véritablement séparés des choses de ce monde. Le verset 4 parle des
conséquences du manque de sobriété et de maîtrise de soi, donc des souillures
venant de notre propre cœur. Verset 15 : Lorsque quelqu’un porte atteinte
aux choses que Dieu s’est réservées pour Lui-même. Enfin, dès le verset 20, il
est encore question du vol ou de la rétention de ce qui appartient à autrui.
De quelle
manière un Israélite pouvait-il être purifié lorsqu’il avait failli ? Le
seul chemin est indiqué au chapitre 5:5, 6: « Et il arrivera, s’il est
coupable en l’un de ces points-là, qu’il confessera ce en quoi il aura
péché ; et il amènera à l’Éternel son sacrifice pour le délit ».
D’autres choses pouvaient encore s’y ajouter (par exemple, on devait ajouter un
cinquième à l’objet restitué, lorsqu’on avait pris quelque chose à l’Éternel ou
à son frère, chapitre 5:6, 23, 24), mais le premier point, la condition
fondamentale est : confesser le péché et apporter un sacrifice pour le délit.
Le jugement de
soi-même — la déclaration de ses propres péchés, donc de son propre manquement
est la condition indispensable à tout pardon et à toute restauration (voir par
exemple 1 Cor. 11:31 et 1 Jean 1:9). Afin de nous amener à un véritable
jugement de nous-mêmes — c’est-à-dire à juger non seulement l’acte commis, mais
aussi notre état comme le fit David dans le Psaume 51:5-7 — Dieu dirige nos yeux sur la croix, pour que nous comprenions ce
qu’est le péché. Non pas comme si le sang de Christ devait nous être appliqué à
nouveau — cela a eu lieu une fois pour toutes — mais afin que nous soyons
amenés à reconnaître combien affreux sont les péchés, celui que je viens de
commettre aussi ; et cela quand nous considérons ce que le Seigneur a dû
endurer pour nos péchés à la croix (sacrifice pour le délit). En
Lévitique 1 à 7 nous n’avons pas la croix à proprement parler, mais le rappel
de la croix. La croix proprement dite, comme fondement du fait que nous pouvons
être dans la proximité de Dieu, nous la trouvons en Lévitique 16 et Exode 29.
Ce n’est qu’en
considérant ce que le Seigneur Jésus a dû endurer à Golgotha pour nos péchés
que nous apprenons à connaître combien odieux sont les péchés. Là il a dû être
abandonné de Dieu, il a dû subir le jugement de Dieu et mourir, parce que
« lui-même a porté nos péchés en son corps sur le bois » (l Pierre 2:24). Nous sommes alors amenés à un véritable
jugement de nous-mêmes, à une vraie tristesse au sujet de ce que nous avons
fait. Nous ne voulons plus jamais passer à la légère sur le péché ni oublier
que la confession est l’unique voie pour la restauration et la communion
avec Dieu ; la confession devant Dieu d’abord, mais aussi devant les
hommes, pour autant qu’ils sont lésés.
Une grosse
difficulté se présente ici : souvent nous péchons sans en être du tout conscients, parfois même en pensant avoir fait
quelque chose de bon. Mais l’ignorance ne nous rend pas innocents. « Si
quelqu’un a péché, et a fait, à l’égard de l’un de tous les commandements de
l’Éternel, ce qui ne doit pas se faire, et ne l’a pas su, il sera coupable, et
portera son iniquité » (Lév. 5:17).
Aussi dans le
Psaume 19 David demande-t-il : « Purifie-moi de mes fautes
cachées ». Pour pouvoir confesser ses péchés, il nous faut donc d’abord y
avoir été rendus attentifs. C’est pourquoi il est dit
en Lévitique 4:23, 28: « On lui a fait connaître son péché ... ».
Mais qui le fera, s’il s’agit de pensées ou de paroles et d’actes dont les
autres ne savent rien ? Qui nous convaincra quand nous pensons être dans
le vrai ? L’amour de Dieu a pourvu à cela aussi : « Mes enfants,
je vous écris ces choses afin que vous ne péchiez pas ; et si quelqu’un a
péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus Christ, le juste » (1
Jean 2:1). Lisons avant tout bien ce verset et méditons-le.
Le mot grec
« parakletos », traduit ici par
« avocat », ne se trouve qu’en Jean 14 et 16 et dans notre passage.
En Jean 14 et 16, où il est traduit par « Consolateur », il est
appliqué au Saint Esprit.
Ce service
d’avocat, le Seigneur Jésus l’exerce maintenant pour nous dans le ciel,
non pas devant Dieu, car en ce qui concerne Dieu, notre cause a été
parfaitement réglée sur la croix, mais devant le Père.
Dans l’une des
lettres précédentes, nous avons vu que le Seigneur Jésus est notre souverain
sacrificateur, qui intercède pour nous auprès de Dieu, quant à nos faiblesses
et à nos circonstances sur la terre. Ici nous trouvons ce que le Seigneur Jésus
est en rapport avec nos péchés quotidiens. Il est notre avocat auprès du Père,
lorsque nous péchons. Il ne l’est pas seulement lorsque nous sommes affligés et
confessons nos péchés. Au moment même où je pèche, il est l’avocat dans le
ciel, celui qui me défend et défend mes intérêts auprès du Père.
Qui est cet
avocat ? C’est Jésus Christ, le Juste. Il répond parfaitement à la justice
du Père, et il est en même temps ma justice (1 Cor. 1:30) : Mais plus que
cela. Il a accompli une œuvre qui est tellement parfaite, qu’il n’est pas
seulement la propitiation pour nos péchés, mais aussi la propitiation pour le
monde entier. Il est donc quant à sa Personne et quant à son œuvre parfaitement
agréable devant le Père, et il l’est également comme mon avocat, lorsque j’ai
péché.
Nous avons vu
cependant dans ce qui précède qu’il y a pardon seulement après la
confession. Aussi la seconde partie du service d’avocat du Seigneur Jésus
consiste-t-elle à s’occuper de nous et à nous amener à la confession de nos
fautes.
La nuit où le
Seigneur fut livré, il montra ce qu’était ce service par un acte symbolique. Il
voulait instituer la Cène, signe de la communion du Sauveur mort avec tous les
membres du corps de Christ (1 Cor. 10:16, 17). Mais comment pouvait-il y avoir
communion entre des disciples pratiquement souillés et un Seigneur, qui devait
mourir précisément pour abolir le péché ? Cela ne pouvait signifier que le
jugement pour les êtres souillés (l Cor. 11:26-32).
Aussi le
Seigneur, dans la pleine conscience de ce qu’il était, et parce que son amour
était extrême, un amour qui allait jusqu’à la fin, prit la position d’esclave
et lava les pieds de ses disciples. Dieu se servit du manque d’intelligence de
Pierre (qui ne discernait pas que tout ce que le Seigneur fait est bon et que,
même si nous ne comprenons pas, nous avons toujours à nous incliner) pour nous
donner clairement la signification du lavage des pieds. Les disciples étaient
purs, car ils étaient entièrement lavés (baignés) (lors de la nouvelle
naissance). Mais, pour avoir part avec Lui, pour vivre donc dans une
communion pratique, ils devaient également être purifiés des souillures de la
marche journalière (Jean 13:8-11).
Les évangiles
nous montrent, dans le cas de Pierre également, de quelle manière le Seigneur
exerce ce service. Pierre avait perdu la communion pratique avec le Seigneur.
Il n’y avait pas eu d’incident grossier, car lui-même ne le savait pas et
personne ne l’y avait rendu attentif. Mais lorsque le Seigneur dit à ses
disciples que tous seraient scandalisés en Lui, on
voit que Pierre avait bonne opinion de lui, qu’il était convaincu que son
amour et sa fidélité étaient supérieurs à ceux des autres. « Si
tous étaient scandalisés en toi, moi, je ne serai jamais scandalisé en
toi » (Matt. 26:33). Pierre n’aurait jamais pu dire cela s’il avait été
véritablement en communion avec le Seigneur. Là la chair et l’orgueil n’ont
point place. Le Seigneur se sert de ces paroles de Pierre pour l’avertir, mais
aussi pour lui donner à connaître qu’il sait tout, afin que Pierre puisse s’en
souvenir lorsqu’il l’aurait renié. Il pourrait alors être restauré par la
pensée que le Seigneur avait tout su et ne l’avait pourtant pas rejeté, et
avoir confiance que le Seigneur ne le rejetterait pas non plus maintenant. Quelle
bonté et quelle grâce ! Quel amour ! Quels soins ! — Avant
que Pierre eût péché, le Seigneur priait pour lui ; non pas cependant pour
que Satan fût empêché de tenter Pierre. Pierre avait besoin de cette chute pour
apprendre à se connaître. Les paroles douces et pleines d’amour du Seigneur
n’avaient pas pu atteindre ce but, et même ce sérieux avertissement de la
bouche du Seigneur n’eut aucun résultat (v. 34). Aussi le Seigneur ne
demanda-t-il pas que la tentation soit épargnée à Pierre, mais que sa foi ne
défaille pas. Pour le préserver d’un trop grand découragement, après la chute,
le Seigneur lui confiait déjà un service pour le temps qui suivrait son retour.
Mais Pierre
était tellement occupé de lui-même que rien ne pouvait atteindre sa conscience.
Les paroles du Seigneur, adressées à lui personnellement : « Ainsi,
vous n’avez pas pu veiller une heure avec moi » (Matt. 26:40), l’ont sans
doute peiné ; elles ne l’amenèrent cependant pas à se connaître
lui-même ; et pas davantage le fait que lui aussi s’enfuit, laissant le
Seigneur seul sous la puissance de l’ennemi (Matt. 26:56). Oui, même lorsqu’il
renia le Seigneur, lorsqu’il commença à faire des imprécations et à
jurer : « Je ne connais pas cet homme » (ce même Pierre
qui avait dit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant »),
même à ce moment Pierre ne revint pas à lui. Combien le cœur humain est
corrompu !
Mais, ô amour
merveilleux ! Dans le moment même où les soldats le frappaient, lui
donnaient des soufflets et lui crachaient au visage (Matt. 26:67), le Seigneur
se retourna et regarda Pierre. Ce regard, à ce moment, venant s’ajouter aux
paroles du Seigneur Jésus que le chant du coq lui remit en mémoire, ouvrit les
yeux à Pierre. « Et étant sorti dehors, il pleura amèrement ».
Le service du
Seigneur ne prenait cependant pas fin ici. Après sa résurrection, le Seigneur
envoya aussitôt un message dans lequel il nomme expressément Pierre (Marc 16:7)
et ensuite il eut une rencontre spéciale avec lui (Luc 24:34). Ce qui fut dit
alors, l’Écriture ne nous le rapporte pas. Le Seigneur a pour chacun des siens
des paroles particulières, destinées à celui-là seul. Mais ensuite nous
trouvons la rencontre si douloureuse, mais si bénie pour Pierre, qui est
décrite en Jean 21.
N’aurions-nous
pas dit que cette humiliation publique de Pierre n’était plus nécessaire ?
Lorsque nous nous y arrêtons, ne la trouvons-nous pas un peu dure ?
Pierre était pourtant revenu à lui ! Il avait pleuré
amèrement !
Mais Celui
qui, à la connaissance parfaite du cœur humain joint un amour parfait pour les
siens et le manifeste dans une sagesse parfaite, sait ce qui est vraiment le
meilleur pour Pierre.
Lorsque Pierre
s’est véritablement jugé lui-même, lorsqu’il condamne non plus seulement son
acte, mais lui-même, lorsqu’il reconnaît que la toute-connaissance de Dieu est
nécessaire pour découvrir, en lui, l’amour pour le Seigneur, alors le Seigneur
peut le restaurer complètement et le charger d’être le berger de ses brebis, de
paître ses agneaux et ses brebis.
C’est là le
service du Seigneur comme notre avocat auprès du Père. Où serions-nous
si nous ne l’avions pas Lui comme avocat ? Toute pensée pécheresse,
toute parole oiseuse, tout acte d’indépendance interrompt la communion. Et
celle-ci n’est rétablie que par la confession du mal et le jugement de soi.
Notre avocat
prie pour moi avant que je pèche, afin que ma foi ne défaille pas. Il me parle
par sa Parole pour m’amener à me juger moi-même avant de commettre un acte de
péché. Il me regarde au bon moment et se sert de frères, de lectures, de
circonstances, d’un coq même, lorsque c’est nécessaire, pour me rappeler ses
paroles. Il me conduit au jugement de moi-même et à la confession, afin que la
communion avec le Père et avec le Fils soit rétablie. Il est mon avocat auprès
du Père. Il ne se repose pas avant de m’avoir tout à fait ramené et qu’une
complète restauration ait eu lieu. Même maintenant, dans la gloire, il me sert
et me lave les pieds, afin que je puisse avoir une part avec Lui et que,
ici-bas déjà, ma joie soit accomplie.
Avec mes
affectueuses salutations.
Votre ami H.L.H.
Chers amis,
Je veux
maintenant m’entretenir encore avec vous de la sainteté ; mais il est
nécessaire auparavant de chercher dans la parole de Dieu la signification de
cette expression. Dans le langage courant, on entend généralement par saint, un
homme sans péchés ni faiblesses ou tout au moins sans péchés ou faiblesses
connus. Ainsi des croyants, induits en erreur par certaines doctrines en
rapport avec la sanctification, prétendent être parvenus à la sainteté, parce
qu’ils ne sont pas tombés dans des péchés manifestes.
À ce dernier
point, Paul objecte en 1 Corinthiens 4:4: « Je n’ai rien sur ma
conscience ; mais par là je ne suis pas justifié ». Et au Psaume
19:12 David demande à être purifié de ses fautes cachées. Voir également
1 Jean 3:20 et Lévitique 5. Lorsque le Seigneur viendra, il « mettra en
lumière les choses cachées des ténèbres, et... manifestera les conseils des
cœurs ; et alors chacun recevra sa louange de la part de Dieu » (l Cor. 4:5). Que nous ne voyions plus aucune chose mauvaise
en nous n’est pas du tout une preuve qu’il n’y a vraiment plus de mal. Mais
chacun de nous ne voit-il pas beaucoup de choses mauvaises en lui lorsqu’il
examine sa vie à la lumière de Dieu, selon la parole de Dieu ?
En outre, les
Saintes Écritures nous montrent que la pureté et la sainteté ne sont pas la
même chose. En Exode 28:38, il est parlé de l’iniquité des choses saintes, et
en 1 Chroniques 23:28, de la purification des choses saintes. En Éphésiens 1:4
et en Colossiens 1:22, il est écrit : afin que nous soyons saints et
irréprochables. La sainteté et la pureté sont donc nettement distinguées.
Si nous
considérons les nombreux passages de l’Écriture où il est question de
« saint » et de « sainteté », il apparaît clairement, je
pense, que sainteté signifie séparation et, appliqué à nous, ce mot veut
dire : séparation de tout ce avec quoi nous étions jusqu’alors liés, pour
être consacrés à Dieu ; mais cela comporte aussi que nous portons les
signes distinctifs de cette union avec Dieu et de cette consécration. Voir par
exemple Nombres 6:1 -11. La mesure de la sainteté ne se trouve pas non plus en
nous. « Nul n’est saint comme l’Éternel, car il n’y en a
point d’autre que toi » (1 Sam. 2:2). « Car seul tu es saint » (Apoc. 15:4). « Soyez saints, car moi je suis
saint » (1 Pierre 1:16). Le Seigneur seul est la mesure de la sainteté.
Celui qui se mesure à lui-même est dans l’erreur, comme le dit
l’Écriture : « Eux, se mesurant eux-mêmes par eux-mêmes, et se
comparant eux-mêmes à eux-mêmes, ne sont pas intelligents » (2 Cor.
10:12). Et il est clair que seul Dieu peut juger à quel degré nous répondons à
la mesure divine.
En Jean 17:17,
le Seigneur Jésus demande : « Sanctifie-les par la vérité ; ta
parole est la vérité ». La vérité est ce que Dieu a révélé de Lui-même et
de là ressort quelle est, ou quelle doit être, notre relation avec Lui. C’est
pourquoi le Seigneur Jésus dit de Lui-même qu’il est la vérité (Jean 14:6). Il
nous a fait connaître Dieu (Jean 1:18). De même aussi la parole de Dieu, dans
laquelle Dieu s’est révélé, est la vérité.
Par la vérité
— par ce que Dieu a révélé de Lui-même et de ses droits sur nous — nous sommes
séparés de tout ce avec quoi nous étions jusqu’alors unis, pour appartenir à
Dieu.
Dans l’Ancien
Testament, nous ne trouvons pas encore la pleine révélation de Dieu. Il se
révèle là comme l’Éternel, Celui qui avait, au milieu de son peuple, un temple
terrestre, dans lequel il voulait habiter. Aussi, dans l’Ancien Testament, la
sainteté est-elle en rapport avec cela. La montagne, la ville de Jérusalem,
l’arche de l’alliance et le temple, les sacrificateurs, les lévites, oui, tout le
peuple, les ustensiles du service, les sacrifices, etc., tout était sanctifié.
Tout était en relation avec l’Éternel, comme Celui qui habitait au milieu de
son peuple. « La sainteté sied à ta maison » (Ps. 93:5). « Je
serai sanctifié en ceux qui s’approchent de moi » (Lév.
10:3).
Mais
maintenant, Dieu a été pleinement révélé dans le Seigneur Jésus : Dieu
manifesté en chair. Bien que le Seigneur fût véritablement homme, son service
était toutefois caractérisé par le fait que Lui seul révélait Dieu. Mais lorsqu’il
l’eut pleinement révélé à la croix, et qu’il eut par là même obtenu une
rédemption éternelle, il ressuscita d’entre les morts et prit sa place à la
droite de Dieu. Il fit cela comme homme — Jean 17:4, 5 nous le dit.
En tant que
Dieu, il possédait la gloire éternelle avant que le monde fût. Mais maintenant,
comme Celui qui avait achevé l’œuvre sur la croix à Golgotha et qui avait
pleinement glorifié Dieu, il pouvait revendiquer cette gloire comme homme
aussi. Maintenant il est assis, comme homme glorifié, à la droite de Dieu dans
la gloire. Un homme dans le ciel.
Le propos
éternel de Dieu était que nous soyons rendus conformes à l’image de son Fils,
pour qu’il soit premier-né entre plusieurs frères (Rom. 8:29). En Jean 17:17-19
le Seigneur Jésus dit : « Je me sanctifie moi-même pour eux ».
Il se sépare Lui-même dans le ciel, pour être là entièrement pour Dieu, et il
le fait « afin qu’eux aussi soient sanctifiés par la vérité ». Nous
avons ici la mesure de notre sainteté et en même temps le moyen pour être
sanctifiés. C’est Christ dans la gloire.
En lisant le
Nouveau Testament, nous voyons qu’il est parlé de notre sainteté de deux
manières. D’une part il est dit que nous sommes sanctifiés (1 Cor. 6:11 ;
2 Thess. 2:13 ; 1 Pierre 1:2, etc.). Aussi, dans
de nombreux passages, sommes-nous nommés des saints (voir par exemple le
commencement des épîtres). Cette sanctification a eu lieu par la nouvelle
naissance. Le Saint Esprit nous a alors séparés du monde auquel nous
appartenions, en nous donnant une vie nouvelle, la nature divine (Jean 3 ;
2 Pierre 1:4 ; Éph. 4:24). D’autre part, il est
dit que nous avons à nous sanctifier pratiquement (Héb.
12:14 ; Éph. 5:25-27, etc.).
Ces deux
aspects de la sainteté sont réunis en Apocalypse 22:11: « Que celui qui
est saint soit sanctifié encore ».
Nous trouvons
dans de nombreux passages l’application de ce principe. Comme nous l’avons vu
en Romains 8:29, Dieu nous a prédestinés à être conformes à l’image de son
Fils. Éphésiens 1:4, 5 exprime en d’autres termes la même pensée. 1 Corinthiens
15:49 dit : « Comme nous avons porté l’image de celui qui est
poussière, nous porterons aussi l’image du céleste » (le Seigneur Jésus).
1 Jean 3:2 indique quand cela sera pleinement accompli : « Nous
savons que quand il sera manifesté, nous lui serons semblables, car nous le
verrons comme il est ».
Dans d’autres
passages en revanche, nous sommes déjà identifiés avec le Seigneur Jésus. En 1
Jean 3:1 le monde ne nous connaît pas parce qu’il ne l’a pas connu, et en 1
Jean 4:17, il est dit que nous sommes, dans ce monde déjà, comme il est
dans la gloire.
Cela
s’explique par le fait que tout est fondé sur l’œuvre du Seigneur Jésus. De par
notre position, nous possédons déjà tout (1 Cor. 1:30). Nous sommes séparés du
monde par la nouvelle naissance et nous possédons la vie éternelle. Nous sommes
rendus parfaits par une seule offrande et sommes justifiés devant Dieu.
Nous sommes fils et héritiers de Dieu et, en Christ, nous sommes dans les lieux
célestes (Éph. 2:6). Pour ce qui en est de notre âme,
nous possédons donc tout ; mais notre corps ne participe pas encore à
tout ; et la chair est encore là. C’est pourquoi notre état pratique ne
correspond pas encore à la position dans laquelle nous avons été amenés en
vertu de l’œuvre du Seigneur Jésus.
Toutes les
exhortations tendent — et c’est là le but de tout ministère (Éph. 4:11-16 ; Col. 1:28) — à nous faire réaliser déjà
maintenant ce que nous serons une fois plus tard en perfection. Et comment
serons-nous ? Nous Lui serons semblables, à Lui l’homme glorifié dans le
ciel. Il est donc aussi la mesure de notre marche pratique. C’est pourquoi il
est dit : « Quiconque a cette espérance en lui se purifie, comme lui
est pur » (1 Jean 3:3 ; voir aussi 1 Thess.
3:12, 13).
Comment
pouvons-nous pratiquement Lui ressembler davantage ? En nous y efforçant
pratiquement ? En cherchant à transformer notre vie et à vivre plus
saintement ? En Romains 7, nous voyons quelqu’un procéder ainsi. Le
résultat est qu’il s’écrie : « Misérable homme que je suis, qui me délivrera
de ce corps de mort » (v. 24) ?
La parole de
Dieu indique un meilleur chemin : « Or nous tous, contemplant à face
découverte la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de
gloire en gloire, comme par le Seigneur en Esprit » (2 Cor. 3:18).
En contemplant
le Seigneur Jésus tel qu’il est maintenant, glorifié dans le ciel, en lisant
tout ce qui est écrit de Lui dans la parole de Dieu et en méditant ces choses,
notre vie est changée. Nous sommes alors transformés moralement à son image. Ce
qui occupe notre cœur imprimera son sceau, sa marque, sur notre vie.
Il en est de
même de la sainteté. Ce que nous serons une fois : semblables au Seigneur
Jésus glorifié, est la mesure de notre sainteté. Le regard fixé sur Lui opère
cette sanctification. La sainteté est, dans sa nature et dans son caractère, ce
que nous représentons lorsque Christ est manifesté en nous.
Aussi le
Seigneur Jésus dit-il : « Et moi, je me sanctifie moi-même pour eux,
afin qu’eux aussi soient sanctifiés par la vérité » (Jean 17:17-19).
Maintenant déjà il est assis comme homme glorifié sur le trône de Dieu :
« Saint, innocent, sans souillure, séparé des pécheurs, et élevé plus haut
que les cieux » (Héb. 7:26), afin qu’en le
contemplant Lui, nous soyons sanctifiés. La vérité, la parole de Dieu nous le
décrit. Elle nous le présente dans la gloire de sa Personne, et notre cœur est
rempli de sa perfection et de tout ce qui se rattache à Lui. Alors il n’y a
plus de place dans le cœur pour le monde, et pour ce qui est du monde. De cette
manière notre vie devient toujours plus conforme à la sienne et est de plus en
plus séparée de tout ce qui est d’ici-bas, pour être consacrée à Dieu seul.
C’est là la sainteté.
Dans ce
chemin, il nous faut compter sur la fidélité de Dieu. « Or, à celui qui a
le pouvoir de vous garder sans que vous bronchiez et de vous placer
irréprochables devant sa gloire avec abondance de joie — au seul Dieu, notre
Sauveur, par notre Seigneur Jésus Christ, gloire, majesté, force et pouvoir,
dès avant tout siècle, et maintenant, et pour tous les siècles !
Amen » (Jude 24, 25 ; voir aussi Matt. 19:26) !
Avec mes
affectueuses salutations.
Votre ami H. L. H.
Chers amis,
J’aimerais
maintenant vous demander si vous lisez régulièrement la Bible ? Et par là
je n’entends pas seulement la lecture, lorsque toute la famille est réunie, ou
peut-être lors du repas, mais la lecture dans la tranquillité, lorsque vous
êtes seul. Il est extrêmement important que vous fassiez ainsi. Un croyant qui
néglige cette lecture ne reste pas dans une communion intime avec le Seigneur
et ne peut pas être véritablement heureux.
Jamais nous ne
pourrons trop apprécier la valeur de la Bible, car elle est la Parole de
Dieu. Par elle seule nous apprenons à connaître Dieu et ses pensées. Dieu
s’est révélé dans l’Ancien Testament par la Parole qu’il prononça et qu’il fit
écrire. Là il déclara qui il était, ce qu’il avait fait, ce qu’il ferait et
comment l’homme devait le servir. Puis le Fils vint sur la terre et nous révéla
Dieu (Jean 1:18). Mais c’est seulement par la Parole que nous connaissons tout
ce qui concerne le Fils : sa naissance, sa vie et sa mort, ses paroles et
ses actes. Et Dieu le Saint Esprit, qui est maintenant sur la terre et qui
habite dans chaque croyant, nous révèle tout par la Parole. Aussi n’est-il pas
normal qu’un croyant n’aime pas la Bible. Et sa croissance dans la grâce et la
connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ est étroitement liée à
son amour pour la Parole et à l’emploi qu’il en fait.
Si nous lisons
par exemple le Psaume 119 nous voyons comment chaque phase de la vie
spirituelle du psalmiste est liée à la Parole. Nous voyons tout d’abord que la
nouvelle vie,
est opérée par la Parole (v. 93).
« Jamais je n’oublierai tes préceptes, car par eux tu m’as fait
vivre ». Voir encore les versets 25, 37, 40, 50, 88, 107, 116, 144, 149,
154, 156, 159 et 175. D’autres passages le disent aussi expressément :
« De sa propre volonté, il nous a engendrés par la parole de la
vérité... » (Jacques 1:18). « Vous qui êtes régénérés, non par une
semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la vivante et
permanente parole de Dieu » (1 Pierre 1:23). Le Seigneur le dit également
en Jean 3: « Si quelqu’un n’est né d’eau et de l’Esprit, il ne peut entrer
dans le royaume de Dieu ». Il ressort d’Éphésiens 5:26 et d’autres
passages que l’eau, dans l’Écriture, est une image de la Parole, appliquée à
l’homme par le Saint Esprit.
La parole de
Dieu amène la conscience de l’homme pécheur dans la lumière de Dieu. Par là l’homme voit qui il est et il se juge lui-même en
confessant ses péchés devant Dieu. C’est la repentance. Par ce jugement de
soi-même le cœur de l’homme est purifié, et le Saint Esprit produit en lui par
la Parole une vie nouvelle, divine.
Il ressort de
ce qui précède que lorsque nous parlons à des incrédules pour leur apporter
l’évangile, il nous faut connaître la parole de Dieu. Nos propres paroles
n’amèneront jamais un homme à la conversion. Seule la parole de Dieu le
peut : « Ainsi la foi est de ce qu’on entend, et ce qu’on entend par
la parole de Dieu » (Rom. 10:17). Mais la parole de Dieu est également
« Que tes
paroles ont été douces à mon palais, plus que le miel à ma bouche »
(Psaume 119:103) ! Elles sont plus précieuses que l’or et que beaucoup
d’or fin, et plus douces que le miel et que ce qui distille des rayons de miel
(Psaume 19:10). Le Seigneur Jésus dit : « L’homme ne vivra pas de
pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu »
(Matthieu 4:4). Voir également Hébreux 5:12-14 et 1 Pierre 1:25 ; 2:2.
La nouvelle
vie, qui a été produite par la Parole, a besoin d’une nourriture qui soit en
accord avec cette vie. C’est le Seigneur Jésus, comme a) Sauveur mort (Jean
6:56), b) Celui qui a marché ici sur cette terre, Homme saint et véritable
(Jean 6:33-35) et c) Seigneur glorifié dans le ciel, le blé du pays (Josué
5:11). Nous ne trouvons le Seigneur que dans la Parole. Dans l’Ancien Testament
nous le voyons dans toutes les ombres ou types, et dans les révélations des
prophètes. Dans le Nouveau Testament, il nous est pleinement révélé : dans
sa vie ici-bas sur la terre (dans les Évangiles, dans les Actes et dans Épîtres)
et comme Seigneur glorifié (dans les Actes, dans les Épîtres et dans
l’Apocalypse).
Il n’est pas
étonnant que la vie spirituelle de plusieurs soit faible et maladive, et qu’ils
ne puissent supporter que du lait au lieu de nourriture solide (Hébreux 5:12-14),
s’ils négligent les réunions de la semaine et les études de la Parole, et ne
sondent pas régulièrement eux-mêmes la Parole.
Nous ne
croissons, c’est-à-dire notre vie spirituelle ne peut être saine, que si nous
la nourrissons régulièrement.
« Comment
un jeune homme rendra-t-il pure sa voie ? Ce sera en y prenant garde selon
ta parole ». « J’ai caché ta parole dans mon cœur afin que je ne
pèche pas contre toi ». « Ta parole est une lampe à mon pied, et une
lumière à mon sentier » (Psaume 119:9, 11, 105).
L’Éternel dit
à Josué : « Seulement fortifie-toi et sois très ferme, pour prendre
garde à faire selon toute la loi que Moïse, mon serviteur, t’a commandée ;
ne t’en écarte ni à droite ni à gauche, afin que tu prospères partout où tu
iras. Que ce livre de la loi ne s’éloigne pas de ta bouche, et médite-le jour
et nuit, afin que tu prennes garde à faire selon tout ce qui y est écrit ;
car alors tu feras réussir tes voies, et alors tu prospéreras » (Josué
1:7-9).
En Actes
20:32, Paul, conscient des grands dangers qui guettent les anciens d’Éphèse,
les recommande « à Dieu et à la parole de sa grâce ». À Timothée, il
parle des « saintes lettres qui peuvent te rendre sage à salut » (2
Timothée 3:15).
Comment
pourrions-nous savoir ce qu’est le péché, si nous ne connaissons pas la parole
de Dieu ? L’ignorance n’exclut pas la culpabilité (Lévitique 5:17).
Comment pourrions-nous savoir ce que nous devons faire et ce qui est selon les
pensées de Dieu, si nous n’étudions pas sa Parole, dans laquelle il nous
communique toutes choses ? Comment pourrions-nous savoir quelle décision
prendre pour des choses précises, et dans quel chemin nous avons à marcher, si
nous ne connaissons pas la Parole ?
« L’entrée
de tes paroles illumine, donnant de l’intelligence aux simples ».
« Tes commandements m’ont rendu plus sage que mes ennemis, car ils sont
toujours avec moi. J’ai plus d’intelligence que tous ceux qui m’enseignent,
parce que je médite tes préceptes. J’ai plus de sens que les anciens, parce que
j’observe tes préceptes » (Psaume 119:130, 98-100).
« L’épée
de l’Esprit, qui est la parole de Dieu » (Éphésiens 6:17). « Et
j’aurai de quoi répondre à celui qui m’outrage » (Psaume 119:42).
Combien le
Seigneur Jésus a fait usage de cette épée ! À chacune des attaques de
Satan il répondit par un : « Il est écrit » (Matthieu 4:4, 7,
10). Et ainsi Satan dut s’enfuir ; il n’avait aucune puissance contre la
parole de Dieu.
Mais le
Seigneur adressa également aux hommes ces paroles : « N’est-il pas
écrit » (Jean 10:34) ? « Qu’est-ce donc que ceci qui est
écrit » (Luc 20:17) ? etc. « La parole
de Dieu est vivante et opérante, et plus pénétrante qu’aucune épée à deux
tranchants, et atteignant jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit, des
jointures et des moelles ; et elle discerne les pensées et les intentions
du cœur. Et il n’y a aucune créature qui soit cachée devant lui, mais toutes
choses sont nues et découvertes aux yeux de celui à qui nous avons
affaire » (Hébreux 4:12, 13).
C’est notre
seule arme tant pour nous défendre contre Satan et le monde, que pour attaquer.
Il ne nous faut jamais oublier que c’est la parole du Dieu vivant, et que par
conséquent elle a de la puissance. Si nous nous en servons, cette puissance
divine sera ressentie par tous ceux envers lesquels elle est utilisée. Même si
la personne à laquelle nous nous adressons ne le reconnaît pas et reste
extérieurement insensible et hostile, sa conscience la convainc cependant de la
véracité de ce qui a été dit.
Alors que
j’étais encore jeune, je l’ai expérimenté une fois très clairement. Je
distribuais des traités dans un train, et un monsieur commença à discuter avec
moi sur le christianisme. Je pris ma Bible et lus un passage qui contredisait
ses affirmations. Lorsque je l’eus fait deux ou trois fois, il s’écria :
« Monsieur, ce n’est pas avec la Bible, mais avec vous que je veux
discuter ». Je lui répondis que je ne savais rien d’autre que ce qui était
dans la Bible. Il essaya encore une ou deux fois, puis se détourna, mécontent
et se mit à lire. Personne ne peut résister à la parole de Dieu.
À peu près à
la même époque je fis une expérience semblable. Cette fois pourtant je ne pris
pas ma Bible, mais commençai à discuter avec mon interlocuteur. Il ne me fallut
pas longtemps pour constater que j’étais battu.
Il y a
quelques années je me trouvais sur la plate-forme d’un train bondé ; un
voyageur se plaignait des temps mauvais et affirmait que cela ne s’améliorerait
jamais. J’intervins dans la discussion et dis que j’avais la certitude que des
temps meilleurs viendraient et que je les vivrais. Puis je lui lus quelques
passages. Il se moqua de moi, sur quoi je lus encore quelques versets sur
l’état de l’homme et sur le salut en Christ. Il se détourna et se mit à parler
avec quelqu’un d’autre. Un bon quart d’heure plus tard, il me pria de venir
avec lui. Il m’attira dans un coin et, les larmes aux yeux, me demanda une
Bible, car il désirait posséder lui aussi ce dont je lui avais lu quelque
chose.
La parole de
Dieu est également l’unique moyen par lequel nous pouvons être purifiés et
sanctifiés. « Comme aussi le Christ a aimé l’assemblée et s’est livré
lui-même pour elle, afin qu’il la sanctifiât, en la purifiant par le lavage
d’eau par la parole » (Éphésiens 5:25-27). « Sanctifie-les par la
vérité ; ta parole est la vérité » (Jean 17:17).
C’est
seulement par l’application constante de la parole de Dieu à notre marche et à
nos voies que notre vie est purifiée et que nous sommes séparés de tout mal.
Notre avocat auprès du Père lave nos pieds au moyen de la Parole (l Jean 2:2 ; Jean 13) ; mais nous avons la
responsabilité de nous laisser laver les pieds.
« J’ai
caché ta parole dans mon cœur, afin que je ne pèche pas contre toi »
(Psaume 119:11). « Aussi ton serviteur est instruit par eux (les jugements
de l’Éternel) ; il y a un grand salaire à les garder. Qui est-ce qui
comprend ses erreurs » (Psaume 19:11,12) ?
La parole de
Dieu est aussi l’unique
« J’ai
gardé tes préceptes et tes témoignages ; car toutes mes voies sont devant
toi » (Psaumes 119:168). « Que celui qui a des oreilles écoute ce que
l’Esprit dit aux assemblées » (Apocalypse 2 et 3). Dans l’Assemblée, tant
en ce qui concerne la doctrine que dans la pratique, nous avons à tout examiner
à la lumière de ce que l’Esprit dit aux assemblées, c’est-à-dire, de la parole
de Dieu. « Que les prophètes parlent, deux ou trois, et que les autres
jugent » (1 Corinthiens 14:29).
Mais il nous
faut aussi éprouver par la parole de Dieu notre propre marche, nos propres
opinions. Nos pensées propres n’ont absolument aucune valeur. Ce que dit la
parole de Dieu est seul déterminant (voir par exemple Lévitique 5:14-19). En
Actes 17:11 les Juifs de Bérée sont appelés plus
nobles que ceux de Thessalonique, car ils examinaient les déclarations de
l’apôtre Paul à la lumière de la parole de Dieu. En 1 Corinthiens 15:3-4,
l’apôtre lui-même présente les Écritures comme la source de sa doctrine.
« Toute
écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour
corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit
accompli et parfaitement accompli pour toute bonne œuvre » (2 Tim.
3:16-17).
« Tu as
commandé tes préceptes pour qu’on les garde soigneusement » (Psaume
119:4). « Il y a un grand salaire à les garder » (Ps. 19:11).
« Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour ;
comme moi j’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son
amour » (Jean 15:10). « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et
mon Père l’aimera ; et nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure
chez lui » (Jean 14:23). « Car c’est ici l’amour de Dieu, que nous
gardions ses commandements, et ses commandements ne sont pas pénibles » (1
Jean 5:3).
Nous voyons là
quelle valeur Dieu attribue à la connaissance de sa Parole et à l’obéissance à
la Parole. Ne devrait-ce pas être tout naturel pour nous de demander :
« Seigneur, que veux-tu que je fasse ? »
Le premier
péché a été la désobéissance à la parole de Dieu. Oui, le péché c’est faire ou
omettre quelque chose, sans penser à l’autorité de Dieu sur nous : le
péché est l’iniquité (l Jean 3:4). Ainsi, tout ce que
nous faisons, sans nous enquérir de la volonté de Dieu et sans nous y soumettre
est péché.
Quelle vie
d’obéissance ne voyons-nous pas dans le Seigneur Jésus ! Il est venu sur
la terre pour faire la volonté de Dieu (Hébreux 10:7). Il dut pour cela
apprendre l’obéissance (Hébreux 5:8) ; car obéir était pour Lui, le Dieu
éternel, une chose inconnue. Mais sur la terre il put dire : « Je
fais toujours les choses qui lui plaisent » (Jean 8:29). « Ma viande
est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé, et d’accomplir son
œuvre » (Jean 4:24).
Qu’est-ce que
cela a dû être pour Dieu de voir, dans un monde où les hommes n’agissaient que
selon leur propre volonté, cet Homme qui, bien que sa volonté fût parfaite et
divine, ne faisait que la volonté de Dieu.
Que sera-ce
pour Dieu, s’il trouve maintenant aussi des hommes dont le désir et la joie
sont de le servir et qui étudient avec zèle sa Parole, pour apprendre à le
connaître Lui et sa volonté !
Quelle valeur
pratique immense y a-t-il pour nous-mêmes à lire la
Parole et à apprendre ainsi à le connaître ! Nos cœurs se réjouiront,
parce que nous y voyons la gloire du Seigneur et aussi tout ce que l’amour de
Dieu a préparé pour nous. Nous apprenons à la connaître toujours mieux et
pouvons ainsi toujours mieux comprendre les pensées de Dieu ; en même
temps, nous préparons des armes, que nous pourrons employer, tant pour nous
défendre contre les attaques de Satan, que pour attaquer nous-mêmes,
c’est-à-dire parler à quelqu’un du salut de son âme.
Que celui qui
se plaint que sa mémoire est comme une passoire ne retenant rien sache que si
la passoire ne peut pas retenir l’eau, elle n’en est pas moins nettoyée. L’eau
emporte toutes les impuretés. Il en est de même de la parole de Dieu. Ne lisez
pas seulement la Parole, méditez-la. Servez-vous aussi avec reconnaissance
des bons écrits qui existent ; mais éprouvez toute chose à la lumière de
la Parole elle-même. Ne permettez jamais à aucun exposé de prendre la place de
la parole de Dieu ; ce serait une amère tromperie.
« Mon
fils, si tu reçois mes paroles et que tu caches par devers toi mes
commandements pour rendre ton oreille attentive à la sagesse, si tu inclines
ton cœur à l’intelligence, si tu appelles le discernement, si tu adresses ta
voix à l’intelligence, si tu la cherches comme de l’argent, et que tu la
recherches comme des trésors cachés, alors tu comprendras la crainte de
l’Éternel et tu trouveras la connaissance de Dieu » (Proverbes 2:1-5).
Avec mes
affectueuses salutations.
H.L.H.
Chers amis,
Dans ma
dernière lettre, j’ai attiré votre attention sur la lecture de la parole de
Dieu. Maintenant je veux vous demander ce qu’il en est de votre vie de
prière. Ces deux choses sont d’une importance inestimable, en particulier parce
qu’elles sont étroitement unies l’une à l’autre. Si on lit seulement la parole
de Dieu, mais qu’on néglige la prière, il s’ensuivra un froid orgueil et de la
vanterie. Si l’on se contente de prier, mais qu’on omette la lecture de la
Parole, il en résultera le fanatisme avec tout l’aveuglement qui y est toujours
lié, car les pensées de Dieu ne sont pas discernées. Oui, le fait que la parole
de Dieu n’est pas étudiée est la preuve que l’on n’a pas d’intérêt aux pensées
de Dieu et à ses droits. C’est pourquoi dans de tels cas, la vie de
prière sera dominée par la volonté propre, et le « moi » sera placé
comme centre, aussi pieux que ce « moi » puisse se montrer, par
exemple, dans son activité pleine de zèle dans l’évangélisation ou d’autres
choses. Mais si la prière va de pair avec une lecture approfondie de la parole
de Dieu, ce sera une grande bénédiction pour la vie spirituelle.
Dans les
Écritures un accent très marqué est mis sur la prière. Le Seigneur Jésus a
commencé son service par la prière (Luc 3:21). L’assemblée a été constituée et
trois mille hommes furent convertis après dix jours de réunions de prières
(Actes 1:13, 14), le grand travail parmi les païens commença en relation avec
la prière (Actes 13:2, 3) et pareillement, l’introduction de l’Évangile en
Europe est étroitement liée dans la parole de Dieu à la prière (Actes 16:9-13).
Les douze apôtres se démirent d’une partie du travail qu’ils avaient accompli
jusque-là, pour pouvoir persévérer dans la prière et dans le service de la
Parole (Actes 6:4). Lorsque nous lisons les Actes des apôtres, il semble que
Paul ne faisait que prêcher, et lorsque nous lisons les Épîtres, il semble
qu’il n’ait rien fait d’autre que prier. Voir par exemple : Romains 1:9,
10 ; 1 Corinthiens 1:4 ; Éphésiens 1:16 ; 3:14 ; Philippiens 1:4 ; Colossiens 1:3, 9 ; 1
Thessaloniciens 1:2. Et la parole de Dieu nous dit à nous : « Priant
par toutes sortes de prières et de supplications, en tout temps » (Éph. 6:18) et « Priez sans cesse » (1 Thess. 5:17). Et cela nous est répété dans de nombreux
autres passages des Écritures.
Prier n’est
pas la même chose que « réciter une prière ». Des milliers de prières
sont récitées tous les jours. Une fois même, on pouvait lire dans un journal
américain relatant un service religieux : « Sa prière a été la plus
harmonieuse qui ait jamais été prononcée devant une assemblée à Boston ».
Cela rappelle ce que le Seigneur disait aux pharisiens : pour prétexte ils
font de longues prières (Marc 12:40).
Seuls les
vrais chrétiens peuvent prier véritablement. La prière est l’expression de la
nouvelle vie, qui est de Dieu et qui connaît maintenant sa dépendance de Lui.
Cela ne veut pas dire que Dieu n’entend jamais la prière d’un inconverti. Dieu entend le croassement des jeunes corbeaux
et leur donne leur nourriture. Ainsi Dieu écoute parfois aussi la prière d’un
incrédule, lorsque celui-ci est sincère dans sa prière. Pensons seulement à
Genèse 21:17 et Jonas 1:14.
Mais bien que
Paul, en tant que pharisien, ait prononcé des centaines de prières, et sans
aucun doute avec sincérité, le Seigneur dit à Ananias,
après que Paul eut été converti : « Voici, il prie ». C’était là
la preuve de sa transformation, la preuve qu’il avait reçu une vie nouvelle,
dépendante de Dieu.
La nouvelle
vie est consciente de sa dépendance et l’exprime, exactement comme un enfant
nouveau-né s’exprime parfois par des cris ou des sons incompréhensibles pour
les adultes, et qui ne sont pas particulièrement beaux à entendre. Mais Dieu
comprend les prières incohérentes et souvent insensées. Elles sont pour son
cœur de Père le signe que la nouvelle vie est consciente de sa dépendance. Et
selon la richesse de son amour de Père il « donne de bonnes choses »
à celui qui prie.
Oui, mais si
de jeunes convertis ne savent pas encore comment prier et si leurs
prières sont justes, ne feraient-ils pas mieux d’attendre ?
Les
Thessaloniciens n’étaient convertis que depuis quelques mois, lorsque Paul leur
écrivit sa première épître ; et pourtant il leur dit : « Priez
sans cesse » (5:17). Oui, plus encore ! Lui, le grand apôtre, par la
prédication duquel ils avaient été convertis et qui maintenant leur enseignait
les pensées de Dieu appréciait la valeur de leurs prières : « Frères,
priez pour nous » (5:25).
Cela nous
donne à connaître la valeur de la prière et nous montre clairement combien Dieu
l’estime. Pourrait-il y avoir des parents qui aimeraient que leurs enfants ne
leur disent jamais rien et ne leur demandent rien, simplement parce qu’ils ne
peuvent pas encore parler correctement et en outre parce qu’ils demandent
parfois des choses que leurs parents ne peuvent pas leur donner, parce qu’elles
leur sont nuisibles ? Ainsi Dieu est réjoui de voir ses enfants, nés de nouveau,
s’approcher de Lui, dans la confiance en Lui, pour placer devant Lui toutes
leurs difficultés. C’est sa joie de répondre aux prières, et si son amour ne
peut pas répondre dans tous les cas, parce que cela serait préjudiciable pour
celui qui demande, il donne pourtant la paix à son cœur. « Ne vous
inquiétez de rien, mais, en toutes choses, exposez vos requêtes à Dieu par des
prières et des supplications avec des actions de grâces ; et la paix de
Dieu, laquelle surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées
dans le Christ Jésus » (Phil. 4:6, 7).
Romains 8:31,
32 dit : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Celui
même qui n’a pas épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous,
comment ne nous fera-t-il pas don aussi, librement,
de toutes choses avec lui ? » Et le Seigneur Jésus dit en Jean 16:26:
« Le Père lui-même vous aime ».
Si le Dieu
Tout-puissant est pour nous, qu’il nous aime, et qu’il veut tout nous donner,
quelle puissance y a-t-il donc dans la prière !
Ce n’est
cependant pas tout ! En Jean 14:13, 14, le Seigneur Jésus nous permet de
prier en son nom, et il nous promet qu’il entendra la prière. En Jean 16:23 il
ajoute : « Toutes les choses que vous demanderez au Père en
mon nom, il vous les donnera ». Il n’y a donc aucune restriction, aucune
incertitude.
Cela apparaît
aussi clairement si nous considérons, dans l’Écriture, la vie du Seigneur
Jésus. Au Psaume 109:4, le Seigneur Jésus dit que dans sa vie sur la terre, il
s’est adonné à la prière. C’est ce qui le caractérisait. Il était véritablement
Homme et la vraie humanité est dépendante de Dieu. Dieu le Créateur n’a pas
créé l’homme comme un être indépendant, et parce que l’homme ne veut pas être
dépendant de Dieu, il l’est du diable.
Dans le
Seigneur Jésus nous trouvons l’Homme vrai et parfait et par conséquent aussi
une dépendance parfaite. En Ésaïe 50:4, il dit de Dieu : « Il me
réveille chaque matin, il réveille mon oreille pour que j’écoute comme ceux
qu’on enseigne ». Dans les Évangiles, nous avons sa vie de prière.
Dans
l’évangile selon Luc, le Seigneur nous est présenté en particulier comme vrai
Homme, comme Fils de l’homme. Dans cet évangile nous voyons huit fois le
Seigneur prier, et parfois, passer toute la nuit à prier (3:21 ;
5:16 ; 6:12 ; 9:18, 29 ; 11:1 ; 22:41 et 23:34). Sept fois nous
le voyons prier pendant son service, avant la croix, et une fois alors qu’il va
mourir, sur la croix. Il est merveilleux de considérer les circonstances dans
lesquelles le Seigneur Jésus prie, car elles sont pleines d’enseignements
importants pour nous, et notre cœur se remplit d’adoration ; mais je ne
veux pas parler de cela maintenant. Je veux seulement rendre attentif au fait
que le Seigneur Jésus, qui priait tellement, pouvait dire : « Or moi
je savais que tu m’entends toujours » (Jean 11:42). Chacune de ses prières
était entendue, et le Seigneur Jésus le savait par avance, même lorsqu’il
s’agissait de ressusciter un mort qui était déjà depuis quatre jours dans le
sépulcre.
Deux fois Dieu
a rendu témoignage de Lui : « Tu es mon Fils bien-aimé ;
en toi j’ai trouvé mon plaisir » et les deux fois en relation avec le fait
que le Seigneur priait (Luc 3:21, 22 et 9:35, comp.
Matt. 17:5), et le Seigneur Jésus a dit : « Ma viande est de faire la
volonté de celui qui m’a envoyé, et d’accomplir son œuvre » (Jean 4:34) et
« ... parce que moi, je fais toujours les choses qui lui plaisent »
(Jean 8:29). Aussi Dieu pouvait-il exaucer chacune de ses prières, car tout ce
qu’il demandait, répondait parfaitement aux pensées de Dieu et avait la gloire
de Dieu comme but.
C’est pourquoi
si nous prions au nom du Seigneur Jésus il est certain que nous sommes exaucés,
car notre prière monte devant Dieu comme si c’était la prière du Seigneur Jésus
Lui-même, et celle-ci est toujours exaucée.
Nous pouvons
bien nous poser cette question maintenant que nous avons vu quelle conséquence
a une telle prière. Cela signifie : prier Dieu au nom du Seigneur Jésus.
Est-ce à dire
que nous devons terminer une prière dans laquelle nous demandons tout ce que nous
pensons être nécessaire, par : « Au nom du Seigneur
Jésus » ? Que la plupart du temps on pense et on agisse ainsi est
certain, mais ce n’est pas juste pour autant.
Prier au nom
du Seigneur Jésus signifie prier à sa place et par conséquent revêtu de
son autorité et de ses droits. Aussi la prière doit porter le caractère de la
prière du Seigneur Jésus.
Si quelqu’un
se présente chez un libraire et lui demande une bible, au nom d’un tiers que le
libraire connaît comme étant un croyant sérieux, celui-ci sera vite disposé à
le croire. Mais s’il venait lui demander un jeu de cartes et quelques mauvais
romans, il ne le croirait pas. Précisément parce que ce libraire connaît le
croyant, il sait qu’il ne commande pas de telles choses et que, par conséquent,
le client ne vient pas au nom de ce croyant.
Ainsi la
prière au nom du Seigneur Jésus doit porter le caractère de la prière du
Seigneur Lui-même. Il comporte d’abord une dépendance parfaite, puis, de telles
prières n’ont pour but que la gloire de Dieu et, troisièmement, elles sont en
accord parfait avec sa volonté.
En Jean 15:7,
le Seigneur dit : « Si vous demeurez en moi, et que mes paroles
demeurent en vous, vous demanderez ce que vous voudrez, et il vous sera
fait ».
Nous trouvons
ici l’assurance la plus étendue que Dieu nous donne ce que nous demandons. Il
n’y a pas d’exception. Peut-il y avoir davantage que « ce que vous
voudrez » ? — « Vous demanderez ce que vous voudrez, et il
vous sera fait ».
Mais cette
assurance fait suite à : « Si vous demeurez en moi, et que mes
paroles demeurent en vous ». Nous avons là la condition de l’exaucement
assuré. Si nous demeurons dans le Seigneur Jésus, nous Lui deviendrons toujours
plus conformes. Si ses paroles demeurent en nous, nos sentiments, les
choses auxquelles nous attachons de la valeur, et ce que nous voulons,
correspondront à ses sentiments, à ses intérêts et à sa volonté, et nous
saurons que tout cela répond parfaitement à la volonté de Dieu. Aussi la même
promesse est-elle donnée en Jean 16:23-27 : « Parce que vous m’avez
aimé et que vous avez cru que moi je suis sorti d’auprès de Dieu ».
Hébreux 11:6
mentionne encore une condition : « Il faut que celui qui s’approche
de Dieu croie ». « Mais qu’il demande avec foi, ne doutant
nullement ; car celui qui doute est semblable au flot de la mer, agité par
le vent et jeté çà et là ; or que cet homme-là ne pense pas qu’il recevra
quoi que ce soit du Seigneur » (Jacq. 1:6-8).
Dieu répond à
la foi. Comment peut-il exaucer une prière, lorsque celui qui demande n’a pas
suffisamment confiance en Lui pour croire que Dieu le fera ?
En Matthieu
21:21-23 le Seigneur dit quelque chose de semblable. Il ajoute cependant qu’il
doit y avoir la preuve de la foi.
Un acrobate
traversait une fois les chutes du Niagara sur une corde. Il passa une deuxième
fois avec une brouette, puis encore une fois avec un mannequin grandeur nature.
Il demanda ensuite aux spectateurs s’ils croyaient qu’il pourrait traverser en
portant un homme vivant ; tous s’écrièrent : oui. Mais lorsqu’il
demanda un volontaire, personne n’eut le courage de s’avancer.
C’est pourquoi
le Seigneur ne parle pas seulement de foi, mais aussi de la preuve de
notre foi, manifestée lorsque nous disons à une montagne : « Ôte-toi
et jette-toi dans la mer » (Matt. 21:21).
Comment se
fait-il alors que tant de prières ne sont pas exaucées ? Les Écritures
nous donnent plusieurs raisons.
Daniel 10 nous
montre que des prières, bonnes en elles-mêmes, ne sont parfois pas exaucées,
car Satan cherche de toute sa puissance à en empêcher l’exaucement. Il ne le
peut pas jusqu’au bout ; mais, si Dieu le permet, il peut retarder
l’exaucement immédiat. Et Dieu le permet quelquefois pour mettre à l’épreuve
notre foi et notre patience.
Il peut
cependant aussi y avoir des motifs en nous-mêmes, pour lesquels Dieu ne peut
pas répondre à nos prières. En Ésaïe 59:2, il est dit à Israël :
« Vos iniquités ont fait séparation entre vous et votre Dieu, et vos
péchés ont fait qu’il a caché de vous sa face, pour ne pas écouter ». Le
psalmiste dit : « Si j’avais regardé l’iniquité dans mon cœur, le
Seigneur ne m’aurait pas écouté » (Ps. 66:18). En 1 Jean 3:21, 22 nous
lisons : « Si notre cœur ne nous condamne pas, nous avons de
l’assurance envers Dieu ; et quoi que nous demandions, nous le recevons de
lui, parce que nous gardons ses commandements et que nous pratiquons les choses
qui sont agréables devant Lui ».
L’Écriture
énumère par leur nom plusieurs choses pour lesquelles notre cœur nous condamne
et à cause desquelles nos prières ne sont pas exaucées.
En Marc
11:22-26 le manque de disposition à pardonner est nommé (voir aussi Éph. 4:32). Que nous puissions nous approcher de Dieu
repose sur le fait que Dieu, en Christ, nous a pardonné tous nos péchés.
Comment pouvons-nous avoir de l’assurance si nous ne pardonnons pas de tout
notre cœur tout ce que d’autres nous ont fait ?
Jacques
dit : « Vous demandez, et vous ne recevez pas, parce que vous
demandez mal, afin de le dépenser pour vos voluptés » (4:3). Si nous
demandons à Dieu quelque chose qui doive satisfaire les convoitises de notre
cœur, les désirs de la chair, comment Dieu peut-il nous donner de telles
choses ? Dieu hait la chair et l’a condamnée à la croix (Rom. 8:3). Il
nous appelle à nous tenir nous-mêmes pour morts au péché (Rom. 6:11) et à
mortifier nos membres qui sont sur la terre (Col. 3:5-17). « Or ceux qui
sont du Christ ont crucifié la chair avec les passions et les
convoitises » (Gal. 5:24). Est-ce que demander ces choses n’est pas déjà
la preuve que les paroles du Seigneur Jésus ne sont pas demeurées en nous (Jean
15:7) et que nos opinions sont en totale contradiction avec celles du Seigneur
et avec les sentiments de Dieu ?
1 Pierre 3:1-7
énumère encore un autre motif. Les relations dans la vie familiale, entre mari
et femme, entre parents et enfants, entre les enfants eux-mêmes, peuvent être
telles que les prières sont interrompues. Comment pouvons-nous être assurés
devant Dieu, lorsque tout n’est pas en ordre dans la famille, lorsqu’il
subsiste des questions qui n’ont pas été réglées !
Oui, il nous
faut d’abord nous juger nous-mêmes dans la lumière de Dieu, confesser tout ce
qui n’est pas bon, devant le Seigneur, et s’il y a lieu, devant les hommes, et
nous purifier ainsi dans le jugement de nous-mêmes. Alors nous aurons de
l’assurance devant Dieu.
Mais pour être sûr de recevoir ce que nous demandons, il nous faut ensuite prier selon sa volonté. Et comment savons-nous quelle est la volonté de notre Père ? Il nous a communiqué ses pensées dans sa Parole, et si nous vivons dans une communion journalière avec Lui, nous apprendrons à connaître ses pensées dans sa Parole, par le Saint Esprit. Voilà pourquoi l’étude quotidienne de sa Parole est si importante. Comment Dieu peut-il exaucer une prière dans laquelle nous demandons quelque chose qu’il a déjà donné depuis longtemps ? P