Sauvés par les oeuvres ou par la foi ?
ISBN 2-900319-32-3
Sauvés par les oeuvres ou par la foi ?
« Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle ».
Telles sont les paroles du Seigneur Jésus Christ lui-même, rapportées dans l’évangile selon Jean, chap. 3, verset 16.
En conséquence, ceux qui croient au Fils de Dieu sont sauvés de la mort éternelle, comme il est aussi écrit dans la première épître de Jean, chap. 5, verset 13 : « ...Vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu ».
Mais le diable, Satan, l’ennemi de Dieu et des hommes, cherche à troubler ceux-ci par des enseignements erronés qu’il fait propager dans le monde pour imposer la pensée que c’est par les œuvres et non par la foi qu’il faut être sauvé.
Il est donc important d’établir à la lumière des Saintes Écritures, seule source de certitude, que le salut de Dieu s’obtient par la foi, sans œuvres, comme le dit expressément l’apôtre Paul dans son épître aux Romains, chap. 3, verset 28 : « l’homme est justifié par la foi sans œuvres de loi ».
La théorie du salut par les œuvres plaît à l’homme, parce qu’il y trouve de quoi se glorifier, se croyant capable de faire lui-même son salut, au moins dans une certaine mesure. Recevoir ce salut comme un don de Dieu humilie l’homme qui voudrait l’acquérir et non le recevoir à titre gratuit. Voilà pourquoi tant de personnes se privent du salut qui a pourtant été entièrement accompli sur la croix du Calvaire, et que Dieu offre aujourd’hui, gratuitement, à quiconque croit.
Pour justifier le faux enseignement du salut par les œuvres, on a cherché à opposer les uns aux autres divers passages des Saintes Écritures, et, notamment les écrits de l’apôtre Paul à ceux de Jacques. Comme si le Saint Esprit, qui a conduit la plume de chacun de ces deux serviteurs, pouvait se contredire lui-même !
Paul ou Jacques
Mettons en parallèle :
— le langage de Paul, dans l’épître aux Romains, chap. 3, verset 28, déjà cité: « Nous concluons que l’homme est justifié par la foi, sans œuvres de loi ».
— et celui de Jacques, dans son épître, chap. 2, verset 24: « Vous voyez qu’un homme est justifié par les œuvres et non par la foi seulement ».
L’apôtre Paul dit aussi dans l’épître aux Éphésiens, chap. 2, versets 8 et 9 : « Car vous êtes sauvés par la grâce, par la foi, et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu ; non pas sur le principe des œuvres, afin que personne ne se glorifie ».
Y a-t-il contradiction entre ces deux auteurs inspirés ? Absolument pas ! Jacques ne dit nullement qu’on n’est pas sauvé par la foi, mais qu’on n’est pas justifié par la foi seulement.
Remarquons d’abord que l’argumentation de Jacques est appuyée par lui au verset 23, par la même citation dont Paul se sert dans son épître aux Romains, chap. 4, verset 3. Cette citation, tirée du livre de la Genèse, chap. 15, verset 6, est : « Abraham crut Dieu, et cela lui fut compté à justice ».
Paul, lorsqu’il parle des œuvres, en opposition avec la foi, qualifie ces œuvres « œuvres de loi », au chap. 3, versets 20 et 28 de son épître aux Romains.
Abraham et Rahab
Jacques ne parle pas des œuvres de loi; et dans les deux exemples qu’il cite, celui d’Abraham et celui de Rahab, il serait impossible d’employer cette expression. En effet, ce qu’a fait Abraham, selon Jacques chap. 2, verset 21, avait plutôt le caractère d’une transgression de la loi qui dit : « Tu ne tueras pas ». Et Abraham allait mettre à mort son fils, sur l’autel !
Quel est donc le caractère de cette œuvre ? S’il faut la qualifier, ne pouvant l’appeler « œuvre de loi », on doit dire « œuvre de foi », ce qui est diamétralement opposé. C’est une œuvre de confiance en Celui même qui a dit : « Tu ne tueras pas », et qui toutefois lui avait demandé d’immoler son fils. Confiance absolue en Dieu qui lui avait fait des promesses au sujet de ce fils et qui, estimait-il, pouvait le lui rendre par la résurrection, d’où aussi en figure, il le reçut, comme nous le lisons dans l’épître aux Hébreux, chap. 11, verset 19.
Si ce n’était pas une œuvre de foi, ce serait tout simplement un crime, en opposition indéniable à la loi. De même, pour Rahab, l’œuvre signalée par Jacques serait aussi un crime, le crime de haute trahison contre sa patrie, généralement puni de mort dans toutes les nations.
Or, en dehors de tout raisonnement humain, nous lisons dans les Saintes Écritures, au chapitre 11 déjà cité de l’épître aux Hébreux : 1° au verset 17 : « Par la foi, Abraham, étant éprouvé a offert Isaac... son fils unique » ; 2° au verset 31 : « Par la foi, Rahab... ne périt pas avec ceux qui n’ont pas cru, ayant reçu les espions en paix ».
C’est par la foi qu’ils ont agi l’un et l’autre, et de ce fait leurs actes sont bien des œuvres de foi.
Les exemples donnés par Jacques à l’appui de sa démonstration, constituent donc, incontestablement, des œuvres de foi et non des œuvres de loi. Elles n’ont pas le moindre rapport avec les dix commandements de cette loi que l’homme a la vaine prétention d’accomplir pour acquérir son salut.
Répétons ici que le salut ne s’achète et ne se mérite pas; c’est le don de Dieu. Dans le psaume 49, versets 7 et 8, les fils de Coré l’ont proclamé sans équivoque :
« Un homme ne pourra en aucune manière racheter son frère, ni donner à Dieu sa rançon, car précieux est le rachat de leur âme, et il faut qu’il y renonce à jamais ».
Déclaration qui serait désespérante s’il n’était ajouté au verset 15 : « Mais DIEU rachètera mon âme de la puissance du shéol » (c’est-à-dire de la mort). Ce que l’homme ne peut faire, Dieu l’a accompli !
Dire ou montrer
Quel est donc le but des œuvres citées par Jacques ?
Tout simplement de démontrer la foi existante (si réellement elle existe) : ces œuvres-là sont la preuve de la foi.
Effectivement, reprenons notre sujet à la question du chap. 2 de l’épître de Jacques, verset 14 : « Quel profit y a-t-il, si quelqu’un dit qu’il a la foi, et qu’il n’ait pas d’œuvres ? »
— il n’y a aucun profit à dire : J’ai la foi ! Il ne s’agit pas de le dire seulement, mais de le prouver : de démontrer la foi existante par ses œuvres.
Imaginons que, tout en ignorant l’A B C de la musique, j’affirme être un virtuose du piano. Ceux devant lesquels je me vanterais ainsi ne manqueraient pas de me mettre à l’épreuve : Nous sommes tout disposés à vous croire; mais mettez-vous donc au piano, nous voudrions vous entendre, pour nous en convaincre.
C’est le seul moyen d’en faire la preuve. Et c’est le point sur lequel Jacques insiste ; c’est exactement le caractère des œuvres indiquées par lui.
Il n’y a donc aucun profit à dire que l’on a la foi. Si la foi existe, il faut qu’elle se manifeste, qu’on la voie. Et comment se manifesterait-elle, si ce n’est par des œuvres qui, nécessairement, seront des œuvres de foi, la preuve de la foi ?
Aux versets 15 et 16 de ce chap. 2, où Jacques soutient son argumentation, il donne comme exemple un frère ou une s?ur nus, sans nourriture ; et il pose cette question : « Quel profit y a-t-il à leur dire : allez en paix, chauffez-vous, rassasiez-vous, et que vous ne leur donniez pas les choses nécessaires pour le corps ? » C’est, dit-il au verset 17, une foi morte par elle-même, une foi en paroles seulement.
Mais poursuivons le raisonnement serré de l’apôtre : Au verset 18, nous lisons : « Quelqu’un dira : Tu as la foi, et moi j’ai des œuvres ». Il n’est pas ajouté : Montre-moi ta foi sans œuvres et moi je te montrerai mes œuvres sans la foi. Non! mais : « Montre-moi ta foi sans œuvres » (ce qui est impossible); et moi, je te montrerai, non pas mes œuvres, mais « MA FOI par mes œuvres ». Il est donc clair, de toute évidence, que les œuvres sont données ici comme la démonstration, la preuve de la foi.
Et maintenant, au verset 19, il est ajouté « Tu crois que Dieu est un, tu fais bien » mais les démons aussi ont cette foi-là : Ils savent bien que Dieu existe et ils frissonnent.
Ce n’est pas là la foi qui sauve, la foi justifiante dont parlent aussi bien Paul que Jacques, bien d’accord sur cela, et nullement en contradiction l’un avec l’autre.
La justification : Cinq aspects
Pour terminer cet exposé, considérons dans les Écritures, la justification présentée par Paul et par Jacques. On peut l’y voir sous cinq aspects différents, mais formant un même tout homogène, d’un merveilleux accord, se complétant l’un l’autre au lieu de se contredire.
1 — Justification par Dieu.
Épitre aux Romains, chap. 8, verset 33 :
« C’est Dieu qui justifie ».
C’est la justification vue dans sa source, qui est Dieu lui-même.
2 — Justification par la grâce.
Épître aux Romains, chap. 3, verset 24 :
« Étant justifiés gratuitement par sa grâce ».
C’est la justification vue dans ses motifs, dans sa cause : la grâce dans le coeur de Dieu.
3 — Justification par le sang.
Épitre aux Romains, chap. 5, verset 9 :
« Ayant été maintenant justifiés par son sang ».
C’est la justification vue dans ses moyens ; le moyen employé par Dieu, c’est le sang, le sang de Jésus Christ.
4 — Justification par la foi.
Épître aux Romains, chap. 3, verset 28 :
« Nous concluons que l’homme est justifié par la foi ».
C’est la justification vue dans son application à la conscience et au c?ur par la foi.
5 — Justification par les oeuvres.
Enfin, épître de Jacques, chap. 2, verset 24 :
« Vous voyez qu’un homme est justifié par les œuvres et non par la foi seulement ».
C’est la justification vue dans sa démonstration, dans la preuve qui en est faite.
Devant Dieu ou devant les Hommes
Notons ici le fait indiscutable qu’il y a une distinction à faire entre la foi qui justifie le croyant devant Dieu qui, lui, n’a pas besoin de voir les fruits pour connaître la nature de l’arbre, et la justification du croyant devant les hommes. Ceux-ci, en effet, ont besoin, à la différence de Dieu, de voir les fruits pour connaître la nature de l’arbre.
Nous ne saurions terminer ce rapide exposé sans faire ressortir que Paul, qui s’élève, avec tant de force, contre la doctrine du salut par les œuvres, se trouve en parfait accord avec Jacques en insistant aussi lui-même, sur la nécessité, pour le croyant, de marcher dans le chemin « des bonnes œuvres » ; non pas des bonnes œuvres pour être sauvé, mais des bonnes œuvres parce que l’on est sauvé. Autrement dit, ces œuvres sont la conséquence du salut et nullement le moyen de l’obtenir.
Voilà qui résulte clairement de l’enseignement de Paul, dans les citations ci-après qu’on ne saurait lire et méditer trop attentivement.
En effet, après avoir dit : « Vous êtes sauvés par la grâce, par la foi, cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu, non pas sur le principe des œuvres, afin que personne ne se glorifie », il ajoute : « Nous sommes son ouvrage, ayant été créés dans le Christ Jésus, pour les bonnes œuvres que Dieu a préparées à l’avance afin que nous marchions en elles » (épître aux Éphésiens, chap. 2, verset 10).
Et dans son épître à Tite, après avoir dit : « Mais quand la bonté de notre Dieu Sauveur et son amour envers les hommes sont apparus, il nous sauva, non sur le principe d’œuvres accomplies en justice que nous, nous eussions faites, mais selon sa propre miséricorde », il ajoute : « Cette parole est certaine et je veux que tu insistes sur ces choses, afin que ceux qui ont cru Dieu, s’appliquent à être les premiers dans les bonnes œuvres (épître à Tite, chap. 3, versets 4 à 8).
Dans cette même épître à Tite, l’apôtre lui dit : « Montre-toi, toi-même, en toutes choses un modèle de bonnes œuvres » (chap. 2, verset 7).
Plus loin : « Jésus Christ s’est donné lui-même pour nous, afin qu’il nous rachetât de toute iniquité et qu’il purifiât pour lui-même un peuple acquis, zélé pour les bonnes œuvres » (chap. 2, verset 14).
Plus loin encore : « Rappelle-leur d’être soumis aux principautés et aux autorités, d’être obéissants, d’être prêts pour toute bonne œuvre »... et « que ceux qui ont cru Dieu s’appliquent à être les premiers dans les bonnes œuvres » (chap. 3, versets 1 et 14).
Paul attache donc, comme Jacques, un grand prix à la question des œuvres, des bonnes œuvres, et il abonde dans le même sens que Jacques. C’est l’accord complet entre eux; mais chaque aspect de ce grand sujet doit être mis à la place qui lui est propre.
Conclusion
La parole de Dieu nous a montré :
— que le salut est le don de Dieu, à l’exclusion de toute œuvre accomplie par l’homme;
— que ce salut est acquis par la seule et parfaite œuvre du Seigneur Jésus Christ à la croix;
— que ce salut est le fruit de ses souffrances et de sa mort pour nous ;
— que ce salut est reçu par la foi, pour la paix parfaite du croyant pour son bonheur présent et éternel.
Mais le croyant est tenu de faire la preuve de sa foi. Les hommes connaissent l’arbre à son fruit. Cette preuve ne peut être faite que par des œuvres de foi, dénommées également « bonnes œuvres », qui sont la conséquence et le fruit béni de la foi.
Donnons gloire à Dieu et à Jésus Christ, son Fils, qui, par son œuvre merveilleuse, délivre le pécheur qui croit, de la colère à venir, et l’introduit dans la faveur de Dieu pour le présent et pour l’éternité.
À nous tous, pécheurs rachetés par son sang, le bénéfice incalculable de son œuvre parfaite! Mais à Lui seul toute la gloire, dès maintenant et aux siècles des siècles !