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LE VRAI VISAGE DE NOS DEUX NATURES
Kouassit Jean Claude
Table des matières
1 Qu’entendons-nous par le Péché et Les Péchés
2 La présence de deux natures chez le chrétien
2.1 La nature adamique, conséquence de la naissance physique
2.2 N.B. : La nécessité de la nouvelle naissance
2.3 La nouvelle nature, conséquence de la nouvelle naissance
3 La lutte des deux natures et le désespoir de l’âme
4 L’affranchissement ou la libération du péché
Le sujet de l’affranchissement du péché nous conduira nécessairement sur un terrain de découverte de l’œuvre de Christ à la croix. On ne parlera jamais assez de cette œuvre à cause de ces deux valeurs : historique et actuelle. L’œuvre de la croix est toujours présente dans l’histoire des hommes. Pour les uns, elle représente le jugement, la condamnation ; et pour les autres la libération et l’introduction d’une nouvelle ère.
Aujourd’hui plus que jamais, nous avons encore le devoir de jeter avec humilité les regards à la croix car c’est véritablement là que se trouve le torrent inépuisable de la vérité. Christ, la Vérité, a accompli une œuvre dont les empreintes sont vivantes aujourd’hui. Mais la perle de Dieu qu’est l’Église dont Christ est le chef est sujette à la convoitise tant de la puissance des ténèbres que du péché et ses dérivés. Ouvrons donc ensemble les yeux et découvrons qu’un constat malheureux s’impose dans les milieux chrétiens : le péché est bel et bien là et il domine sur un certain nombre de chrétiens qui sont pourtant nés de nouveau. En effet, combien de chrétiens aujourd’hui, avant d’entrer dans la pleine communion avec Dieu ne passeront-ils pas par un temps de confession ? Des milliers de chrétiens sont troublés, fatigués et chargés. Il n’y a point de repos pour un grand nombre. Nous qui avons été appelés à une vie abondante, nous offrons souvent un spectacle désolant dans nos vies. Aujourd’hui nous assistons à une vague de scandales des assemblées chrétiennes. L’on pèche délibérément parce que vaincu par le péché. La légèreté et la démobilisation sont notre partage mais plus grave encore, le sens du discernement est presque obscurci et la tendance à appeler bien, mal et mal, bien, s’installe. Quand bien même l’appel de Dieu à la sanctification demeure solennel, il est pratiquement impossible à un grand nombre de chrétiens d’y répondre.
Que faire donc ? Où trouver la solution malgré toutes les prières qu’on a pu faire ?
Malgré aussi tous les beaux et puissants messages prêchés pour inciter les chrétiens à se débarrasser du péché ?
À travers cette étude, nous développerons les quatre points suivants :
Qu’entendons-nous par le péché et les péchés ?
La présence de deux natures chez le chrétien,
La lutte des deux natures et le désespoir de l’âme,
L’affranchissement ou la libération du péché.
«Si nous disons que nous n’avons pas DE PÉCHÉ, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n’est pas en nous. Si nous confessons NOS PÉCHÉS, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité» (1 Jean 1:8-9).
La création est sortie parfaite des mains du Créateur : «Dieu vit tout ce qu’il avait fait, et voici, cela était très bon» (Genèse 1:31) et l’homme fait à l’image de Dieu était sans péché. Dieu, par un commandement, mit à l’épreuve sa responsabilité de créature qui devait gérer ce que le Créateur lui avait confié par un commandement : «de l’arbre de la connaissance du bien et mal, tu n’en mangeras pas ; car, au jour que tu en mangeras, tu mourras certainement» (Genèse 2:17). C’est en transgressant ce commandement que l’homme s’est rendu coupable devant Dieu et est devenu pécheur : «par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et... la mort a passé à tous les hommes, en ce que tous ont péché» (Romains 5:12). Le péché a rompu la relation libre et heureuse que l’homme avait avec Dieu : «j’ai entendu ta voix dans le jardin, et j’ai eu peur, car je suis nu, et je me suis caché» (Genèse 3:10). Ce que Dieu avait dit doit s’accomplir, l’homme devra mourir, et il est chassé du jardin d’Éden. Le péché d’Adam a entraîné toute sa descendance dans le péché : «par une seule faute les conséquences de cette faute furent envers tous les hommes en condamnation...par la désobéissance d’un seul homme plusieurs ont été constitués pécheurs» (Romains 5:18-19).
Bien avant que la loi n’ait été donnée, le péché et la mort qui en est la conséquence («le salaire du péché, c’est la mort» Romains 6:23), ont été la part de tous les hommes, même sans que le péché soit manifesté par la transgression d’un commandement : «la mort régna depuis Adam jusqu’à Moïse, même sur ceux qui ne péchèrent pas selon la ressemblance de la transgression d’Adam» (Romains 5:14).
La loi a ensuite été donnée, mettant en évidence le péché qui est devenu plus grave puisqu’il est devenu la transgression d’un commandement précis «la loi donc est sainte, et le commandement est saint, et juste, et bon. Ce qui est bon est-il donc devenu pour moi la mort ? Qu’ainsi n’advienne ! Mais le péché, afin qu’il parût péché, m’a causé la mort par ce est bon, afin que le péché devînt par le commandement excessivement pécheur» (Romains 7:12-13)
Le péché est donc devenu un principe de mal intérieur qui produit des fruits, même s’il n’y a pas de loi. C’est l’activité d’une propre volonté indépendante Dieu : «nous nous sommes tournés chacun vers son propre chemin» (Ésaïe 53:6).
Ainsi le péché se manifeste :
sans loi «quiconque pratique le péché pratique aussi l’iniquité, et le péché est l’iniquité» (1 Jean 3:4). C’est-à-dire une marche sans loi, sans frein.
sous la loi, c’est la transgression : «tu es transgresseur de la loi» (Romains 2:25). Lecteurs, sachez que le péché entraîne le jugement : «tous ceux qui ont péché sans loi, périront aussi sans loi ; et tous ceux qui ont péché sous la loi, seront jugés par la loi» (Romains 2:12).
Désormais nous devons voir le péché comme un problème d’hérédité, car si par une seule faute la condamnation a atteint tous les hommes, nous devons accepter cette vérité à savoir : «si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n’est pas en nous» (1 Jean 1:8).
L’apôtre Paul avait lui-même en son temps reconnu cette vérité. Il l’exprima en ces termes : «le péché habite en moi» (Romains 7:20).
Les péchés sont le résultat de ce principe né en nous. Pour mieux comprendre cette pensée, considérons l’arbre comme le péché et les fruits de cet arbre comme les péchés. En clair, les péchés sont le résultat du péché ou encore le fruit de cette nature pécheresse que nous avons héritée d’Adam. C’est pourquoi rappelons-nous : «si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité» (1 Jean 1:9).
«Voici, j’ai été enfanté dans l’iniquité, et dans le péché ma mère m’a conçu» (Psaumes 51:5).
Ces paroles furent prononcées par David lorsque le prophète Nathan vint à lui après que celui-ci fut allé vers Bath-Shéba. Ici, David reconnaît sans l’ombre d’un doute que, par naissance, il est marqué par le péché. Il reconnaît que la nature de sa mère est pécheresse et que par conséquent la sienne l’est aussi. Christ lui-même avait déclaré en son temps : «ce qui est né de la chair est chair» (Jean 3:6).
Comment les Écritures appellent-elles cette nature adamique ou vieille nature ?
En Romains 6:6, Paul l’appelle le vieil homme.
En Romains 7:20, il l’appelle le péché.
En Romains 7:18, il l’appelle la chair.
Attention, pour ne pas confondre, notons que la Bible mentionne la chair de deux manières :
pour désigner le corps physique : «Dieu a été manifesté en chair» (1 Timothée 3:16).
pour désigner la nature mauvaise et déchue de tout enfant d’Adam (dont nous faisons partie) empoisonnée par le péché qui y habite et qui est la source de toutes nos mauvaises actions que l’homme commet.
Notons qu’en cette vieille nature, il n’habite point de bien, et qu’en sa pensée, elle est inimitié contre Dieu, car elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, car aussi elle ne le peut pas (Rom. 8:7). Par voie de conséquence, l’homme ordinaire accomplit les volontés de la mauvaise nature car par nature il est enfant de colère. «Or les œuvres de la chair sont manifestes, lesquelles sont la fornication, l’impureté, l’impudicité, l’idolâtrie, la magie, les inimitiés, les querelles, les jalousies, les colères, les intrigues, les divisions, les sectes, les envies, les meurtres, les ivrogneries, les orgies, et les choses semblables à celles-là» (Galates 5:19-21).
Ces différents péchés cités sont en rapport avec trois domaines sensibles de l’homme et souillent l’esprit, l’âme et le corps :
le domaine religieux qui comprend l’idolâtrie et la magie. Ces deux péchés sont graves parce qu’ils portent atteinte à Dieu, en ce sens qu’ici l’esprit de l’homme pèche directement contre Lui.
le domaine physique qui comprend la fornication, l’impureté, l’impudicité, les ivrogneries et les orgies. Ici c’est le corps qui est totalement perverti.
le domaine social qui comprend les inimitiés, les querelles, les jalousies, les colères, les intrigues, les divisions, les sectes, les envies et les meurtres. Ici c’est l’âme qui est atteinte.
Voyons ensemble le rapport de Christ et de la chair (ou le péché). Jean déclare à propos de Jésus qu’ «il n’y a point de péché en lui» (1 Jean 3:5). Le Seigneur Jésus n’avait pas en lui le péché, en clair il n’avait pas en lui le principe du péché, cette nature déchue que nous héritons par naissance physique.
Ainsi, nous comprenons mieux ce verset qui dit «celui qui n’a pas connu le péché, il l’a fait péché pour nous, afin que nous devinssions justice de Dieu en lui» (2 Corinthiens 5:21). Rappelons-nous que la naissance de Jésus n’est pas du type biologique que nous connaissons sur le plan humain mais «sa mère, Marie, étant fiancée à Joseph, avant qu’ils fussent ensemble, se trouva enceinte par l’Esprit Saint» (Matthieu 1:18).
Le péché est bel et bien en nous et même si nous avons du mal à accepter cette vérité, il arrive néanmoins que lorsque nous réfléchissons à notre condition devant Dieu, la question du péché, la notion du bien et du mal ainsi que de l’éternité prennent parfois place dans notre esprit. Il suffit que nous soyons dans une situation de détresse, ou au bord de la mort pour que cette conscience du péché s’éveille en nous, montrant ainsi que nous avons besoin d’entrer en contact avec Dieu. Mais nous réalisons très vite que nous sommes morts dans nos fautes et dans nos offenses. La misère morale et spirituelle est telle qu’il nous paraît impossible d’être dans la présence du Dieu Saint.
Depuis la Pentecôte, l’Esprit Saint ne cesse d’opérer, convainquant l’homme de péché.
Mais très souvent celui-ci, aveuglé par son orgueil et la pensée qu’il n’a de compte à rendre à personne, se bat pour étouffer la voix du Saint Esprit. Mais Dieu aime l’homme qu’il a créé et Il nous a prouvé son amour en nous donnant son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. Le Fils de Dieu «a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification» (Romains 4:25). Avec la mort et la résurrection de Jésus, Dieu a pu concilier son grand Amour et sa parfaite Justice.
La justice de Dieu devait être satisfaite ; le Seigneur Jésus a volontairement pris la place du coupable et «l’Éternel a fait tomber sur lui l’iniquité de nous tous» (Ésaïe 53:6). La résurrection de Christ est la preuve vivante que Dieu a agréé son sacrifice. Ainsi, la question du péché a été résolue devant Dieu parce que l’expiation a été pleinement accomplie. Désormais Dieu peut pardonner au coupable et nous sommes invités à avoir «une pleine liberté pour entrer dans les lieux saints par le sang de Jésus, par le chemin nouveau et vivant qu’il nous a consacré à travers le voile, c’est-à-dire sa chair» (Hébreux 10:19-20).
Que celui donc qui n’a pas fait la paix avec Dieu, qui a la certitude d’être coupable et qui réalise par une grande prise de conscience qu’il est pécheur, change radicalement de conception et de disposition intérieure à l’égard du péché. Qu’il comprenne qu’il a d’abord offensé Dieu en ce sens qu’il a péché contre Lui et par conséquent qu’il a affaire à Lui. C’est pourquoi il est urgent qu’il se tourne vers Dieu, reconnaissant humblement ses fautes et ses offenses.
Lorsque la confession a lieu comme résultat de la réalité intérieure et que le pécheur saisit par un acte de foi que Jésus le Fils de Dieu est l’unique Sauveur qui est mort et ressuscité corporellement pour expier ses péchés, et que fort de cette conviction il se détourne de son chemin inique pour se tourner vers le chemin de la lumière, vers Dieu, et ce, par un acte réfléchi et volontaire, alors il recevra la rémission de ses péchés. Il «a la vie éternelle et ne vient pas en jugement ; mais il est passé de la mort à la vie» (Jean 5:24). Le pardon lui est accordé et Dieu le déclare juste, et il est né de nouveau.
La régénération qui est dans le fond une œuvre créatrice de Dieu a pour but essentiel de produire en nous une vie dans laquelle nous devenons participants de la nature divine. Étant nés de Dieu, Dieu crée en nous une nouvelle nature qui est véritablement sienne.
Comment les Écritures appellent-elles cette nouvelle nature ?
En Éphésiens 4:24, Paul l’appelle le nouvel homme.
En Romains 7:22, Paul l’appelle l’homme intérieur.
En 2 Pierre 1:4, Pierre l’appelle la nature divine.
Nous avons vu plus haut que l’une des conséquences immédiates de la nouvelle naissance c’est que le chrétien possède une nouvelle nature. La première nature est tellement corrompue qu’on ne peut l’améliorer. Elle est par conséquent condamnée et mise à mort devant Dieu : «notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché soit annulé, pour que nous ne servions plus le péché» (Romains 6:6). C’est bien dommage que quelques-uns tentent de la faire sortir de sa position de crucifiée, pour la faire revivre en cherchant à l’améliorer. Cette tentative est inutile car la vielle nature ne peut pas produire des fruits dignes de la repentance, des fruits de la sainteté et elle ne peut pas être enseignée parce que «l’homme animal ne reçoit pas les choses qui sont de l’Esprit de Dieu, car elles lui sont folie ; et il ne peut les connaître parce qu’elles se discernent spirituellement» (1 Corinthiens 2:14). On ne peut donc pas parler d’une sanctification qui viserait à améliorer une nature déchue et rejetée mais qui est en nous pendant notre bref séjour sur la terre. Au contraire «la chair convoite contre l’Esprit, et l’Esprit contre la chair ; et ces choses sont opposées l’une à l’autre, afin que vous ne pratiquiez pas les choses que vous voudriez» (Galates 5:17).
Le chrétien qui commence ses premiers pas dans la foi est par moment surpris de constater que sa chair n’a pas du tout changé. Elle est pareille à celle qu’a le païen et il fait l’expérience de l’homme dont parle l’apôtre Paul qui, pour plaire à Dieu s’était mis sous la loi : «je trouve donc cette loi pour moi qui veux pratiquer le bien, que le mal est avec moi. Car je prends plaisir à la loi de Dieu selon l’homme intérieur ; mais je vois dans mes membres une autre loi qui combat contre la loi de mon entendement et qui me rend captif de la loi du péché qui existe dans mes membres» (Romains 7:21-23).
Un tel chrétien est anxieux quant à sa vie chrétienne. Rien ne va et sa marche pratique prouve le contraire de sa profession. Quoiqu’il ait pris toutes les bonnes résolutions possibles pour faire le bien et plaire à Dieu il dit comme le déclare l’homme de Romains 7 «ce que je fais, je ne le reconnais pas, car ce n’est pas ce que je veux, que je fais, mais ce que je hais, je le pratique... je sais qu’en moi, c’est-à-dire en ma chair, il n’habite point de bien ; car le vouloir est avec moi, mais accomplir le bien, cela je ne le trouve pas. Car le bien que je veux, je ne le pratique pas ; mais le mal que je ne veux pas, je le fais» (Romains 7:15, 18-19).
Ces paroles décrivent à n’en point douter l’état pratique du chrétien sincère qui, s’étant mis sous la loi veut vivre une vie de sainteté pour plaire à Dieu. Mais hélas, il n’y arrive pas ! Il se rend compte que, quand bien même il est né de nouveau, il ne peut pas s’empêcher de pécher. Il constate qu’en tant que chrétien il a des mauvaises tendances qu’il ne peut malheureusement pas maîtriser. Il est esclave du péché et des désirs de la chair. Ayant la volonté, il n’a pas le pouvoir et il fait le contraire de ce qu’il veut faire : le péché le domine. De tout ce qui précède, nous comprenons aisément le cri de détresse de ce croyant : «misérable homme que je suis, qui me délivrera de ce corps de mort ?» Il fait l’expérience que le péché devient de plus en plus fort en lui quand il se met sous la loi.
À ce propos, l’apôtre dit «je n’eusse pas connu le péché, si ce n’eût été par la loi ; car je n’eusse pas eu conscience de la convoitise, si la loi n’eût dit : “tu ne convoiteras point...” Or moi, étant autrefois sans loi, je vivais ; mais le commandement étant venu, le péché a repris vie, et moi je mourus ; et le commandement qui était pour la vie, a été trouvé lui-même pour moi pour la mort» (Romains 7:7, 9-10).
Le péché est donc fort quand on se place sous la loi pour vivre la sainteté pratique. N’oublions pas que Dieu a donné la loi «afin que toute bouche soit fermée, et que tout le monde soit coupable devant Dieu» (Romains 3:19) et de plus «la loi a été notre conducteur jusqu’à Christ, afin que nous fussions justifiés sur le principe de la foi ; mais, la foi étant venue, nous ne sommes plus sous un conducteur, car vous êtes tous fils de Dieu par la foi dans le christ Jésus» (Galates 3:24-26). Néanmoins la loi demeure. Elle est d’origine divine, elle est sainte juste et bonne. Cependant elle ne s’exerce plus sur le chrétien et pour cause : «la loi n’est pas pour le juste, mais pour les iniques et les insubordonnés, pour les impies et les pécheurs, pour les gens sans piété et les profanes, pour les batteurs de père et les batteurs de mère, pour les homicides, pour les fornicateurs, pour ceux qui abusent d’eux-mêmes avec des hommes, pour les voleurs d’hommes, les menteurs, les parjures, et s’il y a quelque autre chose qui soit opposée à la saine doctrine, suivant l’évangile de la gloire du Dieu bienheureux» (1 Timothée 1:9-11).
L’un des drames dans le christianisme d’aujourd’hui c’est que l’on s’est grandement écarté de l’enseignement simple que les apôtres et prophètes ont laissé par écrit, chacun voulant faire ce qu’il lui plaît. Bien plus, on a séparé la Parole de foi, de la foi — et la marche pratique, de la saine doctrine. Comment donc pouvons-nous demander à un chrétien qui commence ses premiers pas dans le christianisme de marcher sainement sans qu’on ne lui apprenne au préalable l’enseignement qui se trouve dans la Parole à ce sujet ?
On ne peut pas s’écarter de la Parole et en même temps vouloir vivre une vie digne de Dieu. Ce que doit faire le chrétien, c’est de s’asseoir pour être enseigné comme Jésus le fît avec Marie qui, lui dit-il, avait choisi la bonne part qui ne lui serait pas ôtée. L’apôtre Paul avait conscience de cette nécessité c’est pourquoi envers les Colossiens, il dit : «nous ne cessons pas de prier et de demander pour vous que vous soyez remplis de la connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle, pour marcher d’une manière digne du Seigneur, pour lui plaire à tous égards, portant du fruit en toute bonne œuvre, et croissant par la connaissance de Dieu» (Colossiens 1:9-10).
Ainsi, c’est après avoir compris l’enseignement sur un sujet donné que je peux obéir, marquant ainsi mon accord avec cet enseignement : c’est la communion. Notons que Dieu nous fournit tout ce qui est nécessaire pour que nous menions ici bas une vie de sainteté pratique. Lecteur, la mesure, c’est la Parole de Dieu, non notre propre satisfaction ou encore l’approbation des autres. On peut penser bien faire et être approuvé des autres, mais la Parole peut nous contredire et mettre à nu ce que nous sommes réellement. La Parole pénètre là où le regard des autres n’ira jamais. Inutile de se lancer des fleurs car ce qui nous juge, c’est la Parole de Dieu. Pour plaire à Dieu, il faut vivre ce qui sort de sa bouche, et ce que Dieu veut est écrit dans la Bible. Méditons la soigneusement et scrupuleusement. Cette discipline est affaire de tous car chacun aura un compte à rendre à Dieu pour lui-même. Jetons maintenant un regard sur ce que l’apôtre Paul dit aux Corinthiens : «vous êtes de lui dans le christ Jésus, qui nous a été fait sagesse de la part de Dieu, et justice, et sainteté, et rédemption, afin que, comme il est écrit, «celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur» (1 Corinthiens 1:30-31). Cette déclaration de l’apôtre brise toutes nos prétentions. Nous prenons conscience ici que nous n’avons pas en nous-mêmes une sanctification mais que Jésus a été fait, pour nous, sainteté. Voilà ce que Jésus est pour nous en vertu de son œuvre accomplie. Ma foi doit saisir et garder ferme cette vérité, attendant que les effets pratiques de la vérité se développent puissamment en moi.
Précisons ici que la nouvelle nature ne pratique pas le péché et ne nous conduira jamais dans ce chemin-là.
La nouvelle nature porte en elle les germes de la sainteté. Tout ce qu’elle veut c’est qu’on la laisse vivre pleinement sans être entravée par les actions de la chair. Elle n’est point guidée par la loi mais elle accomplit la loi. Si la loi dit : «tu ne tueras pas», la nouvelle nature ne sera pas du tout ébranlée parce que le principe du meurtre n’est point en elle et n’effleure pas sa pensée ; au contraire, elle trouve son plaisir à accomplir toute la volonté de Dieu. Ce n’est pas à la légère que Jésus dit à la croix : «c’est accompli». Nous devons en réalité faire des progrès dans la connaissance de ce que Christ a accompli pour nous. Si notre homme de Romains 7 a eu toutes ces difficultés, c’est parce qu’il a oublié ou n’a pas compris que l’œuvre de Christ à la croix est non seulement parfaite mais suffisante. Il est préoccupé non de Dieu mais de lui-même. Il veut plaire à Dieu à sa manière. Il veut travailler pour Dieu selon ses propres moyens ; dès lors, tout est centré sur lui. Nous le remarquons lorsque nous comptons les «je», «me», «moi». À cette croix, Jésus a acquis pour nous une sanctification parfaite. Si cet homme peut ensuite rendre grâces à Dieu par notre Seigneur Jésus, c’est parce qu’il a été libéré du péché. Pour ce faire, Dieu a dû ramener le désespéré à la croix. Et là, il a découvert que «Celui (Jésus) qui n’a pas connu le péché, il (Dieu) l’a fait péché pour nous, afin que nous devinssions justice de Dieu en lui» (2 Corinthiens 5:21). Il s’est aperçu que la question du péché a été réglée par Jésus, en ce qu’Il a supporté la colère de Dieu contre le péché, en devenant lui-même péché. De plus, Dieu lui a expliqué que Jésus est en lui-même une victime expiatoire pour nos péchés de sorte que son sang le purifie de tout péché, et que maintenant la justice et la sainteté de Jésus deviennent les siennes
Le premier homme, Adam, a échoué dans sa mission. Notre nature héritée par naissance physique a été souillée. Il en résulte que cette mauvaise nature ne se soumet pas à la loi de Dieu et ne le peut même pas.
Mais le second homme, Jésus, qui est du ciel s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort de la croix. La conséquence en est que «nous avons été identifiés avec lui dans la ressemblance de sa mort...et notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché soit annulé, pour que nous ne servions plus le péché» (Romains 6:5-6).
Les yeux de la foi doivent saisir que, non seulement le Seigneur Jésus est mort pour nous, mais que nous-mêmes sommes morts avec Lui. De ce fait, cela implique que notre vieil homme dont on désire tant se débarrasser, se trouve justement là, crucifié avec Christ. C’est ce que l’apôtre Paul exprime aux Galates en ces termes : «je suis crucifié avec Christ» (Galates 2:20). Lutter contre le péché est une utopie et Dieu n’améliore pas notre vielle nature laquelle est inimitié contre Lui mais au contraire Il la condamne. C’est pourquoi l’Écriture dit : «Dieu, ayant envoyé son propre Fils en ressemblance de chair de péché, et pour le péché, a condamné le péché dans la chair» (Romains 8:3). Et l’apôtre Paul dit que «celui qui est mort est justifié du péché». Bien chers croyants : qui sera la cible de l’ennemi en pleine guerre ? Le vivant ou le mort ? C’est bien entendu le vivant qui sera la cible de l’ennemi. C’est pourquoi le même apôtre Paul dit : «tenez-vous vous-mêmes pour morts au péché, mais pour vivants à Dieu dans le christ Jésus» (Romains 6:11).
Comment Paul va-t-il illustrer cette vérité ? En Romains 6, il prend l’exemple de la relation qui lie le maître à l’esclave. L’esclave, qui est ici le chrétien (donc né de nouveau), est dominé par son maître le péché qui le manipule à sa guise. «Comment se débarrasser de ce tyran?» s’interroge l’esclave. La solution, eh bien, c’est la mort. Paradoxalement, pas celle de son tyran, le péché, mais bien la sienne. En effet, ce qui est merveilleux dans cette belle histoire, c’est que l’esclave découvre qu’il est mort et donc n’est plus sous la domination du maître qui est le péché.
En plus, il découvre qu’il a été enseveli et qu’il est ressuscité pour appartenir à un autre maître qui est le Seigneur Jésus. C’est ainsi que Dieu nous voit ; il est écrit : «nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême, pour la mort, afin que comme Christ a été ressuscité d’entre les morts par la gloire du Père, ainsi nous aussi nous marchions en nouveauté de vie...lorsque vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l’égard de la justice. Quel fruit donc aviez vous alors des choses dont maintenant vous avez honte ? car la fin de ces choses est la mort — Mais maintenant, ayant été affranchis du péché et asservis à Dieu, vous avez votre fruit dans la sainteté et pour fin la vie éternelle» (Romains 6:4, 20-22). Il est vrai que notre marche pratique tend à prouver le contraire mais il n’en demeure pas moins vrai que la sanctification fait partie de ce grand salut. L’apôtre Paul nous demande, à cause de notre bienheureuse union avec Christ, de nous tenir pour «morts au péché, mais pour vivants à Dieu dans le Christ Jésus» (Romains 6:11). Notons que notre union est tellement totale avec Christ que nous devenons automatiquement participants de tout ce que Christ est. Que c’est doux de savoir que Jésus a été fait, pour nous, sanctification ! Que cette vérité prenne racine en nous. Que notre foi la rende vivante et opérante ! Dès lors nous verrons que cette sanctification de position est une réalité de telle sorte que sa manifestation pratique suivra. Sachons par ailleurs que, quant à la pratique, le Saint Esprit opère au moyen de la Parole.
Et d’ailleurs les croyants sont «élus selon la préconnaissance de Dieu le Père, en sainteté de l’Esprit, pour l’obéissance et l’aspersion du sang de Jésus Christ» (1 Pierre 1:2).
Le Saint Esprit, connaissant parfaitement le Dieu qui vit dans la lumière et caractérisé par la sainteté, travaille dans le croyant afin qu’il soit irrépréhensible, s’appuyant sur l’œuvre parfaite de Christ à la croix qui fait de nous des sanctifiés par position. Étant en nous comme résultat de cette même œuvre, Il nous fait prendre conscience de notre identification avec Christ. Il stimule nos affections afin que Christ devienne notre trésor. Or «là où est ton trésor, là sera aussi ton cœur» (Matthieu 6:21). Le Saint Esprit donne la force à la nouvelle nature pour se développer et devenir une puissance de vie manifestant le fruit de l’Esprit qui est «l’amour, la joie, la paix, la longanimité, la bienveillance, la bonté, la fidélité, la douceur, la tempérance : contre de telles choses, il n’y a pas de loi» (Galates 5:22).
Nous avons été mis à part d’une manière absolue «car, par une seule offrande, il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés» (Hébreux 10:14).
Telle est notre position, et cette œuvre n’est plus à refaire parce que «nous avons été sanctifiés, par l’offrande du corps de Jésus Christ faite une fois pour toute» (Hébreux 10:10). C’est plutôt nous qui devons faire des progrès dans la connaissance de cette œuvre. Jésus nous veut là où Il est. Le monde ne l’a pas jugé digne, Il a été cloué sur un bois, hors de Jérusalem. Il n’est pas du monde, nous n’en sommes pas non plus. Réalisons maintenant que nous sommes mis à part. Si nous saisissons par la foi notre sanctification absolue en position, la sanctification progressive se met en marche. La Parole est le moyen puissant dont le Seigneur se sert : «sanctifie-les par la vérité ; ta parole est la vérité» (Jean 17:17).
Pour avoir communion avec Dieu, il faut poursuivre la sainteté. La Parole distingue la sanctification en position de la sanctification progressive ou pratique. Ce sont deux choses que nous ne devons pas mélanger. Le but du croyant, c’est de tendre résolument vers la ressemblance à Jésus. Cette énergie qui nous pousse à être comme Jésus déclenche la sanctification complète qui envahit tout notre être ; c’est-à-dire l’esprit, l’âme et le corps : «Or le Dieu de paix lui-même vous sanctifie entièrement ; et que votre esprit, et votre âme, et votre corps tout entiers, soient conservés sans reproche en la venue de notre seigneur Jésus Christ» (1 Thessaloniciens 5:23). La vie de Christ devient une réalité pour nous, et elle est vue du dehors. Quand on saisit par la foi la sanctification de position, on réalise dans la vie pratique qu’on est amené à marcher d’une manière digne de cette position.
«Ayant été affranchis du péché, vous avez été asservis à la justice» (Romains 6:18).
Croyants, nous appartenons désormais à un nouveau maître qui est doux, et humble de cœur et qui veut notre délivrance. Il veut que nous soyons saints comme Lui-même est saint et pour ce faire Il a tout mis en œuvre pour notre sanctification. Tout chrétien désespéré à cause de la puissance du péché qui agit dans ses membres doit simplement et humblement jeter les regards à la croix où Christ son nouveau Maître a tout accompli pour lui.
Savez-vous que pour délivrer un homme qui se noie, il faut nécessairement le laisser pendant qu’il se débat pour ensuite le sauver lorsqu’il n’aura plus de force ? Tant que tu te débattras contre ton péché, il sera impossible à Dieu de te délivrer, mais lorsque tu auras fini et que tu crieras «misérable que je suis !» ; c’est alors que Dieu apportera la délivrance par la puissance de l’affranchissement qui doit être accepté par la foi, tout comme nous avons tous accepté le salut par la foi en Jésus.
Admettons que dans un même bocal d’expérimentation, nous ayons deux plantes différentes. La première plante A ne vit que de l’eau de mer, tandis que la deuxième plante B ne vit, quand à elle, que de l’eau de puits. Si j’arrose les deux plantes d’une même eau que se passera-t-il ? Je constaterai au bout d’un certain temps que l’une des deux plantes va se nécroser et va mourir. En clair, si j’arrose les plantes A et B de l’eau de mer, il est évident que la plante B ne survivra pas et donc ne portera pas de fruit alors que la plante A prospérera. C’est exactement ce qui se passe chez le chrétien. Nous avons deux natures dans un même corps qui ont, toutes les deux besoin de nourritures différentes. La première nature ou vieille nature, héritée par naissance physique, ne se nourrit que des choses du monde (des choses terrestres) et produit des fruits qui conduisent à la mort. Au contraire, la seconde nature ou nouvelle nature, créée par Dieu depuis notre nouvelle naissance ne se nourrit que de Dieu (donc des choses célestes) et produit comme fruits la sainteté. La sainteté se manifestera dans votre corps si vous nourrissez convenablement la nouvelle nature, et si vous veillez à sevrer la chair des choses du monde. Vous constaterez que la nouvelle nature brillera, l’hypocrisie sera bannie et la présence de Dieu, aimée. L’apôtre Paul ayant compris cette nécessité dit aux Colossiens : «cherchez les choses qui sont en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu ; pensez aux choses qui sont en haut, non pas à celles qui sont sur la terre... ayant dépouillé le vieil homme avec ses actions et ayant revêtu le nouvel homme qui est renouvelé en connaissance, selon l’image de celui qui l’a créé» (Colossiens 3:1-2, 9-10). C’est la volonté de Dieu que vous soyez comme le Seigneur Jésus parce qu’Il nous a prédestinés à être semblables à l’image de son Fils. Cette nourriture en question n’est pas loin de vous. Elle est dans le Christ Jésus qui se présente comme le pain de vie. Au fur et à mesure que vous vous nourrirez de ce «pain», vous serez comme un «arbre planté près des ruisseaux d’eaux, qui rend son fruit en sa saison, et dont la feuille ne se flétrit point» (Psaumes 1:3).
Près de ce courant d’eau, la tendance au péché «mourra», de sorte que le monde et ses convoitises ne vous diront rien. Au contraire, le monde qui vous entoure, constatera votre filiation divine et dans le même temps prendra conscience de son impuissance à développer une sainteté pratique. Vous verrez la manifestation naturelle du fruit de l’Esprit et vous constaterez de par vous même que vous n’êtes plus redevable à la chair pour vivre selon la chair.