Aide à l’étude de l’épître aux Hébreux.

Pour une étude approfondie, voir divers ouvrages sur https://www.bibliquest.net/Commentaires_liste_etudes.htm

 

Table des matières :

1        Introduction

2        Plan de l’épître

2.1        Chapitres 1-7 : La prééminence de Christ et de son sacerdoce

2.2        Chapitres 8 à 10:31 : Le service actuel de Christ

2.3        Chapitres 10:32 à ch. 13 : La vie de foi à la suite de Christ

3        Quelques versets-clés

 

 

 

1  Introduction

Cette épître s’adresse directement aux Juifs (= Hébreux) convertis au christianisme, probablement peu avant la destruction de Jérusalem. Les Juifs avaient subi de grandes souffrances (pillages, oppressions, opprobre) et l’ennemi semait le doute dans leurs esprits, susurrant qu’ils n’avaient rien gagné avec le christianisme, et qu’il vaudrait peut-être mieux retourner au judaïsme et à la vie religieuse de leurs pères. Toute l’épître a pour but de montrer que le christianisme est bien plus excellent que l’ordre de l’ancienne alliance selon l’Ancien Testament, lequel n’était qu’une préfiguration. En conclusion les Hébreux sont exhortés à rompre franchement avec le judaïsme. L’auteur parait être en prison à Rome ; il s’agit peut-être de l’apôtre Paul.

 

2  Plan de l’épître

2.1  Chapitres 1-7 : La prééminence de Christ et de son sacerdoce

Chapitre 1 à 2:4 — Au temps de l’Ancien Testament, Dieu parlait par des prophètes hautement estimés parmi les Juifs (1:1) ; maintenant au temps du christianisme, Dieu parlait de manière bien plus excellente par Son Fils lui-même, Créateur, Rédempteur, Homme glorifié, bien au-dessus des anges (1:2-4). Sept citations de l’Écriture appuient cette excellence (1:5-13), alors que les anges ne sont que des serviteurs dont Dieu se sert en faveur des rachetés (1:14).

Par conséquent, tandis que, déjà, la loi transmise par des anges ne pouvait être impunément négligée, il était bien plus grave de négliger ou abandonner le grand salut offert par le christianisme, annoncé et prêché par le Seigneur Lui-même et les apôtres, et appuyé par des miracles de l’Esprit Saint (2:1-4).

 

Chapitre 2:5-18. — La domination future sur le monde est promise par l’Écriture à l’homme glorifié (2:5-8a ; Ps. 8). Mais pour le moment on ne voit pas cette domination universelle, mais seulement Jésus abaissé, puis couronné de gloire (2:8b-10) sans avoir cette domination universelle. Pour pouvoir apporter le salut aux hommes jusqu’à les amener à la gloire, il fallait que Jésus ait un corps d’abaissement capable passer par la mort, et il fallait qu’Il souffre et connaisse la mort. Désormais les rachetés sont appelés ses frères, et enfants de Dieu (2:11-13). À cause de ce qu’Il a souffert, Il a ôté au diable l’usage effrayant de la mort (2:14-15) et est devenu un parfait grand sacrificateur, qui tout à la fois a fait propitiation pour les péchés et peut maintenant secourir les fidèles dans les tentations (2:16-18). Il n’y avait jamais eu un grand sacrificateur aussi excellent et efficace.

 

Chapitre 3 — Un tel grand sacrificateur est plus glorieux que Moïse, car Moïse était dans sa maison, tandis que Christ est au-dessus de sa maison ; et sa maison, bâtie par Dieu, est constituée de tous les chrétiens qui ont et tiennent la vraie foi, autrement dit ceux qui tiennent ferme la confiance et la gloire de l’espérance (3:1-6).

Les Juifs chrétiens sont mis en garde contre l’incrédulité en prenant l’image du peuple d’Israël dont l’incrédulité (maintes fois rapportée dans le livre des Nombres) a eu pour effet qu’ils sont morts dans le désert. Abandonner le christianisme serait une incrédulité semblable conduisant à ne pas atteindre ce qui est appelé « le repos » de Dieu (3:7-19).

 

Chapitre 4 – Pour Israël le repos promis était en Canaan, mais ils ne l’ont pas atteint. Pour nous, le repos promis est au ciel (le repos sabbatique n’est pas simplement un repos après la fatigue, mais un repos quand toute l’œuvre est achevée). Ce repos ne peut être atteint que par la foi (4:1-3). Tous ne l’atteignent pas, aussi la même parole d’avertissement à ne pas endurcir nos cœurs s’adresse encore aujourd’hui (4:4-7). Ce repos est toujours placé devant nous ; nous devons nous appliquer à y entrer (4:8-11). C’est la Parole de Dieu qui discerne quel est l’état de nos cœurs à cet égard. Elle nous sonde jusqu’au plus profond de nous-mêmes et nous met à nu devant Dieu (4:12-13).

Ce passage de 3:7 à 4:13 sur l’incrédulité qui met en danger l’entrée dans le repos, était un développement de l’exhortation à tenir ferme la confiance et la gloire de l’espérance de 3:6. Cette exhortation elle-même faisait suite à l’assurance que nous avons un grand sacrificateur excellent et efficace selon 2:17. Maintenant toute la sympathie, la grâce et le secours de ce grand sacrificateur sont mis à la disposition des croyants fidèles pour ne pas sombrer dans l’incrédulité qui empêche d’accéder au repos (4:14-16).

Ce personnage du grand sacrificateur était et est donc un personnage clé pour soutenir fermement les croyants dans le chemin de foi. Cela s’adresse à des Juifs chrétiens, mais concerne également tout vrai croyant aujourd'hui.

 

Chapitre 5 — À partir d’ici, l’épître entre plus avant dans le rôle du grand souverain sacrificateur en Israël autrefois, et pour nous maintenant. Le grand sacrificateur offre des sacrifices, mais a besoin d’avoir de l’indulgence pour les pécheurs. Or c’est Dieu qui appelle et désigne qui doit être sacrificateur. Christ a justement été désigné grand sacrificateur selon l’Écriture (Ps. 2 et 110), mais avec des caractères entièrement nouveaux, ceux de sacrificateur pour l’éternité selon l’ordre (= selon les règles et les caractères) de Melchisédec. De plus il est devenu auteur du salut éternel (5:1-10).

À parti d’ici l’auteur s’arrête, faisant le reproche de ne pas comprendre ni même savoir ce qui se rapporte à Melchisédec. Ce sujet est longuement traité de 5:11 à 8:2 car la compréhension du sacerdoce de Melchisédec est nécessaire à la compréhension du rôle de Christ comme sacrificateur. Un chrétien adulte (= « homme fait ») se nourrit de nourriture spirituelle solide et devrait savoir ce qui se rapporte à Melchisédec (5:11-14). Sinon il n’est qu’un petit enfant.

 

Chapitre 6 — Les croyants hébreux sont exhortés à ne pas en rester aux vérités de base, mais à progresser (6:1-3). S’ils retournaient en arrière après avoir reçu tant de bénédictions, il n’y aurait pas de remède ; ils seraient réprouvés (6:4-8). Bien qu’il les avertisse ainsi, l’auteur ne pense pas qu’ils en arrivent là, car ils portaient du fruit pour Dieu (6:9-10), mais il les incite à montrer de la diligence pour s’emparer des promesses divines, comme leurs pères l’avaient fait (6:11-15). Pour assurer les croyants de la certitude de ces promesses, Dieu a pris soin de s’engager par un serment (6:13-18). Leur espérance est d’autant plus sûre qu’elle est ancrée là où se trouve Jésus, pour l’éternité (6:19-20).

 

Chapitre 7 – L’auteur reprend le sujet interrompu au chapitre 5, pour montrer la supériorité du sacerdoce (= sacrificature) de Melchisédec sur celui d’Aaron. La signification du nom de Melchisédec (roi de justice et roi de paix) ainsi que l’absence de généalogie le font assimiler au Fils de Dieu (7:1-3). Il était plus grand qu’Abraham puisque celui-ci lui a donné la dîme (voir Genèse 14:13-20), et donc plus grand que tous les sacrificateurs issus de Lévi qui descendent d’Abraham (7:4-10).

Le sacerdoce lévitique de Christ faisant place au sacerdoce selon Melchisédec (ch. 5), cela démontre que le sacerdoce lévitique était imparfait et que la loi doit changer. En effet le nouveau sacrificateur ne descend plus de Lévi, mais de Juda et le sacerdoce n’est plus temporaire et héréditaire, mais pour l’éternité (7:11-17). Changer la loi veut dire que la loi de Moïse est abrogée et que sont introduites une meilleure espérance et une meilleure alliance. Le nouveau grand sacrificateur qui est Christ peut sauver entièrement ceux qui s’approchent, Il n’a pas besoin de répéter les sacrifices du fait que le sien a été fait une fois pour toutes (7:18-28). C’est ce sacrificateur parfait qu’il nous fallait (7:26). Christ a réglé la question du péché une fois pour toutes.

 

2.2  Chapitres 8 à 10:31 : Le service actuel de Christ

Chapitre 8 — En résumé le nouveau grand sacrificateur est glorieux dans le ciel où Il assure son service sans interruption. Mais tout ce chapitre est consacré à confirmer qu’une nouvelle alliance est mise en place, ce qui implique que tout le judaïsme, tout le système de la loi de Moïse selon l’Ancien Testament est mis de côté. Ce changement radical était et est encore la chose la plus difficile à admettre pour les Juifs, même les Juifs chrétiens. Une longue citation du prophète Jérémie confirme et précise que c’est bien la pensée de Dieu, ce qu’Il avait en vue pour l’avenir.

 

Chapitre 9 — L’ancienne alliance fonctionnait avec le tabernacle (le temple ensuite) et les multiples objets qui s’y trouvaient ; il était divisé en deux, le lieu saint et le lieu très saint (= saint des saints) (9:1-5). Dans le lieu très saint, seul le grand sacrificateur pouvait entrer, et cela avec du sang et seulement une fois par an au grand jour des expiations (Lévitique 16). Cet accès restreint et les divers sacrifices souvent répétés montraient que l’accès à Dieu n’était pas libre, que les consciences n’étaient pas libérées (9:6-10). Mais depuis que Christ est venu, tout est changé :

  • Il a obtenu une rédemption éternelle

  • Les consciences sont purifiées, et non pas seulement le corps, la chair

  • On peut librement servir et rendre culte au Dieu vivant

  • Il y a une meilleure alliance

 

Même si l’ordre de choses selon l’ancienne alliance est mis de côté, il est fait un parallèle entre l’ordre ancien et l’ordre nouveau, et ce parallèle fait ressortir des analogies et des contrastes, et l’on voit que les choses anciennes, spécialement celles du grand jour des propitiations de Lév. 16, sont des images des choses nouvelles :

  • L’inauguration de la première alliance a été faite avec du sang versé ; la mort de Christ permet le commencement de la nouvelle alliance

  • Sans que du sang soit versé, il n’y a pas de rémission de péchés. Mais autrefois il y avait de nombreuses victimes ; avec Christ il n’y a eu qu’une victime

  • Le tabernacle terrestre n’était qu’une image des choses qui sont dans le ciel

  • Les choses qui sont dans les cieux ont eu besoin d’être purifiées comme le tabernacle terrestre, mais il a fallu un meilleur sacrifice, celui de Christ

  • Christ est entré dans le ciel comme autrefois le grand sacrificateur entrait dans le lieu très saint du tabernacle

  • Christ est entré devant la face de Dieu comme autrefois le grand sacrificateur entrait dans la présence de Dieu devant l’arche

  • Le grand sacrificateur sortait du tabernacle, une fois son service de purification achevé, comme Christ apparaitra une seconde fois sans péché, à salut, à ceux qui L’attendent.

 

Ce qui change tout, c’est que l’œuvre de Christ a été faite une fois pour toutes, il n’y a plus de sacrifices à refaire. Ce qui ne change pas, c’est qu’après la mort, le jugement

 

Chapitre 10 — En réalité les sacrifices de l’ancienne alliance et leur sang versé n’ôtaient pas les péchés, mais les gardaient en mémoire pour le temps où viendrait le sacrifice de Christ. Christ est venu selon la volonté de Dieu pour nous sanctifier. Christ a été la victime offerte en parfait sacrifice, mais il est devenu aussi un parfait sacrificateur ayant achevé son œuvre. Assis à la droite de Dieu, Il attend la domination universelle (10:1-18).

L’accès à Dieu est entièrement libéré : approchons-nous donc tous et veillons à l’amour, aux bonnes œuvres et aux assemblées chrétiennes (10:19-25). Pour ceux qui abandonnent la foi chrétienne, il n’y a pas d’autre voie possible pour échapper au jugement de Dieu (10:26-31).

 

2.3  Chapitres 10:32 à ch. 13 : La vie de foi à la suite de Christ

Ayant présenté la perfection du nouvel ordre de choses et la liberté de relations avec Dieu, l’auteur de l’épître passe aux conséquences sur la vie pratique.

Les Juifs chrétiens rencontraient beaucoup de souffrances et de difficulté. Il ne fallait pas se décourager, mais être persuadé que la vie chrétienne est une vie par la foi, comme cela a toujours été le cas (10:32-39).

 

Chapitre 11 — La foi et la vie par la foi a toujours caractérisé les hommes de Dieu de tous les temps. On a successivement :

  • les principes de la foi (1:1-7),

  • l’espérance céleste (11:8-12)

  • la patience de la foi (11:13-22)

  • la foi qui a la certitude de la résurrection (11:23-31)

  • l’obéissance de la foi (11:23-31)

  • l’énergie de la foi (11:32-36)

  • la gloire dans l’abaissement profond (11:37-38).

 

La part des hommes de foi est la meilleure. Nous atteindrons tous ensemble la perfection finale (11:39-40).

 

Chapitre 12 — L’exemple suprême de la marche par la foi est Jésus Lui-même, qui a supporté souffrances et opprobre jusqu’à la croix (12:1-3).

Sans qu’on soit obligés de subir de telles souffrances, ce qu’on endure a au moins le caractère de discipline de la part de notre Père, et il faut l’accepter ; si temporairement cela produit de la tristesse, au final il y a le fruit paisible de la justice (12:4-12). Si certains se lassent et défaillent, il faut tout faire pour encourager avec le soutien de la grâce (12:13-17).

Tout ce qui avait été établi dans le cadre de la loi de Moïse était terrible et effrayant, tandis que ce qui se rattache à la grâce et à la nouvelle alliance n’est que paix, bonheur et bénédiction, dont on jouit quand on sert Dieu avec révérence et sainte crainte. Si on Le rejette, on ne peut échapper à un feu consumant (12:18-24).

 

Chapitre 13 — Diverses exhortations pratiques sont données tendant à éviter l’égocentrisme que les souffrances endurées pourraient entrainer. La confiance en Dieu doit rester entière. La foi des générations précédentes est à imiter même si on pense que les souffrances présentes sont très différentes (13:1-8). Le chemin qui suit Christ ne peut être qu’un chemin d’opprobre et de rupture avec le judaïsme, mais la louange à Dieu ne doit pas cesser (13:9-16).

Cette rupture d’avec la manière de vivre précédente ne doit pas mener à l’indépendance (13:17) ni au désintérêt pour l’œuvre du Seigneur (13:18-21) ni au rejet de l’exhortation (13:22). Les salutations finales laissent penser que l’apôtre Paul a écrit l’épître, mais il n’a pas voulu parler de lui car il ne voulait présenter que les gloires de Christ et de son œuvre (13:24-25).

 

 

3  Quelques versets-clés

« Le Fils… étant le resplendissement de sa gloire et l’empreinte de sa substance » (1v3)

« Nous voyons Jésus qui a été fait un peu moindre que les anges, à cause de la passion de la mort, couronné de gloire et d’honneur » (2v9)

« Afin que par la mort, il rendît impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable (2v14)

« La parole de Dieu est vivante et opérante, et plus pénétrante qu’aucune épée à deux tranchants » (4v12)

« Approchons-nous donc avec confiance du trône de la grâce » (4v16)

« Christ, par l’Esprit éternel, s’est offert lui-même à Dieu, sans tache » (9v14)

« Par une seule offrande, il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés » (10v14)

« Ayant donc, frères, une pleine liberté pour entrer dans les lieux saints par le sang de Jésus … approchons-nous » (10v19, 22)

« La foi est l’assurance des choses qu’on espère et la conviction de celles qu’on ne voit pas » (11v1)

« Fixant les yeux sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi » (12v2)

« Jésus Christ est le même, hier, et aujourd’hui, et éternellement » (13v8)

« Sortons vers lui, hors du camp, portant son opprobre » (13v13)

« Offrons donc, par lui, sans cesse à Dieu un sacrifice de louanges » (13v15)